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Sur le vif

Tunisie : un élu PS roué de coups par des salafistes

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 23 Août 2012 à 12:36

           


Jamel Gharbi, élu régional PS dans la Sarthe, a subi une violente agression dans sa ville d’origine, à Bizerte, en Tunisie. Alors qu’il se promenait avec sa femme et sa fille de 12 ans, dans la soirée du jeudi 16 août, un groupe d’hommes les a interpellés avant de frapper violemment l’élu également chargé de mission à la ville du Mans.

Le groupe s’en était d’abord pris à la femme et à la fille de Jamel Gharbi. « Nous avons croisé un groupe d'une cinquantaine de salafistes qui les ont agressées verbalement en raison de leurs vêtements d'été, qui n'avaient pourtant rien de choquant », raconte-t-il. L’élu a ensuite fait les frais de leurs « coups de matraques et de gourdins » après avoir dit à ses proches de s’enfuir. i(« Je n'ai dû mon salut qu'au fait que j'ai réussi à m'enfuir. Si j'étais tombé à terre, ils m'auraient lynché »]i, poursuit-il.
Ces coups violents lui ont valu de nombreuses contusions et il s’est vu prescrire 15 jours d'ITT (incapacité totale de travail). Pris en charge par l’ambassade de France, il est rentré en urgence dans l’Hexagone avec sa famille, après avoir porté plainte.

L’élu a obtenu plusieurs soutiens politiques. « Laurent Fabius (ministre des Affaires étrangères, nldr) m'a appelé pour me soutenir », raconte-t-il. Jacques Auxiette, le président du conseil régional (PS) des Pays de la Loire, a condamné « fermement cette agression violente et gratuite de la part d'une minorité d'activistes religieux » et la Région compte rester « informée et attentive aux suites données à la plainte déposée par son élu ».
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a également fait part de sa « consternation » et de sa « tristesse » après l’agression de Jamel Gharbi. « Cet acte indigne et lâche, perpétré par une minorité extrémiste, porte atteinte aux valeurs de la Tunisie », déplore-t-il dans un communiqué, mercredi 22 août.
« Le peuple tunisien, dont je connais l'attachement à la tolérance, à la démocratie, au pluralisme et aux droits de l'homme, constitue le meilleur rempart face à l'obscurantisme et à l'extrémisme », ajoute le natif de Tunis.

L'agression de Jamel Gharbi s'est déroulée en marge de la soirée de clôture du festival de Bizerte mêlant concerts et pièces de théâtre. D’après le ministère de l'Intérieur tunisien, l’événement avait été pris pour cible par « environ 200 personnes affiliées au courant salafiste » opposées à ce genre de distractions. Cinq autres blessés ont été recensés lors du festival.

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