Connectez-vous S'inscrire

Société

Trappes : à l’origine des émeutes, une bavure policière dénoncée

Rédigé par | Dimanche 21 Juillet 2013 à 20:10

           

Le calme est précaire à Trappes. Cette commune de la banlieue parisienne est le théâtre d’échauffourées entre des habitants et les forces de l’ordre depuis vendredi 19 juillet après l’interpellation musclée d’un homme qui, selon les premiers témoignages recueillis par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), a été victime de violences policières.



Tout a commencé dans l’après-midi du jeudi lorsque sa conjointe Hajar, vêtue d’un voile intégral (niqab), a été interpellée pour un contrôle d’identité en vertu de la loi d’avril 2011 interdisant le port de sa tenue dans l’espace public. Alors qu’elle aurait accepté de se plier au contrôle, elle aurait vu sa mère être malmenée par des agents, a-t-elle déclaré au CCIF.

« Une fois que le policier en a fini avec ma mère, il vient vers moi et fait de grands gestes devant mon visage en me tenant un langage agressif. Apeurée, je lui ai demandé de se taire. Il m’a alors attrapée par le voile au niveau de la tête et traînée avec une force monstrueuse, avant de me plaquer sur le capot de la voiture en me criant : "C'est à moi que tu parles ? C'est à moi que tu parles, hein ?" Je me suis retournée puis j’ai aperçu mon mari maintenu à terre par deux policiers qui le menottaient », raconte-t-elle.

Des abus policiers à l’origine des débordements (CCIF)

« Plusieurs témoins de la scène rapportent des déclarations racistes de la part des policiers et un abus de moyens physiques à l’encontre d’une personne qui coopérait » Hajar, ainsi que son mari, rapporte l’association.

C’est pour protester contre l’arrestation du jeune homme, victime présumée de violences policières, que des centaines d'habitants se sont rassemblées vendredi devant le commissariat de Trappes avant, plus tard, de dégénérer. Des affrontements se sont alors produits dans la nuit de vendredi à samedi entre jeunes des quartiers et forces de l’ordre quadrillant le secteur. Après une journée de calme, ils ont de nouveau repris dans la nuit de samedi à dimanche.

Un mari violent selon la police

Du côté des policiers, de leurs syndicats et du procureur de la République de Versailles, c’est une toute autre version qui est délivrée. La responsabilité du mari est entière : n’ayant pas apprécié le contrôle d’identité de sa femme, il aurait donné des coups à un policier avant de tenter de l’étrangler, ce qui a mené à son interpellation et à sa garde à vue.

Le fonctionnaire de police présenterait des marques d'étranglement au cou et une trace de coup au niveau d'une pommette, a précisé le procureur. Accusé de « rébellion » et jugé en comparution immédiate, le parquet a requis son placement sous contrôle judiciaire. Il doit être convoqué dans les deux mois devant le tribunal.

Les musulmans en faute, la police au-dessus de tout soupçon. Deux versions s’affrontent, mais le témoignage des policiers a vite fait d’être privilégié par la classe politique et la presse grand public.

Les musulmans, les présumés coupables

Par-delà cette affaire dont les éléments ont encore besoin d’être éclaircis, le constat est sans appel : le malaise dans les quartiers populaires ne cesse de s’amplifier face à la montée effective des actes islamophobes mais aussi des violences policières contre les minorités dites visibles.

« Comme dans d’autres cas, le rôle de la police est ici mis en cause et les syndicats se hâtent de faire des déclarations pour exonérer leurs collègues de toute responsabilité, et ce avant même qu’une enquête ne soit menée », déplore le CCIF dans un communiqué, dénonçant « le traitement médiatique majoritaire qui, ici comme dans d’autres affaires, place la parole du syndicat de police au-dessus de tout soupçon, sans vérification des faits, et met en cause les protagonistes musulmans, en première intuition ».

Des relations toujours plus dégradées avec la police

« A Trappes, la parole confisquée s’est muée en manifestation, avec son lot de débordements, dont on ne retiendra pas le véritable motif : un sursaut contre les abus policiers dont ont été victimes Hajar, son mari et sa mère », ajoute le CCIF. « L’apaisement et le sentiment de sécurité ne pourront être rétablis que lorsqu’une relation de confiance et de respect mutuels sera instaurée, avec une action concrète et déterminée de la part du gouvernement pour démontrer que (…) les musulmans ne sont pas des citoyens de seconde zone et que le respect de leurs droits n’est pas à négocier. »

Pour espérer rétablir un dialogue serein dans les banlieues, il serait de bon ton pour les ministères de l’Intérieur et de la Justice de mener de sérieuses investigations sur les controles effectués dans certaines banlieues, qui ont trop souvent derapés. Un appel à témoins a été d'ores et déjà lancé par le CCIF pour mettre en lumière les responsabilités de la police à Trappes.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par lr407 le 21/07/2013 23:25 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Les violences policières sont le fait d’une société toujours plus inégalitaire et d’une politique de classe toujours plus brutale envers les pauvres et les immigrés[. Leur progression depuis 35 ans est une tendance lourde : de 6 à 8 bavures mortelles par an entre 1977 et 1997, on passe à 10 dans la période 1997-2001 puis à 18 depuis 2002. L’année 2012 ne fait pas exception avec 18 décès, dont 12 au cours des 6 premiers mois. Face à une « crise » économique qui les met en échec, les gouvernements qui se succèdent depuis 30 ans sont tentés de choisir l’autoritarisme étatique et policier en lieu et place des politiques sociales de relance keynesienne, plus difficiles à mettre en œuvre du fait de la supranationalisation des politiques économiques. Ce choix est lourd de conséquences. Il conduit à miser sur les rapports de force en criminalisant les résistances populaires, en multipliant les unités d’intervention brutales et militarisées (types BAC), en donnant de plus en plus de pouvoir à la police, en développant les technologies et les armements. Cette politique ne peut qu’entraîner toujours plus de dérapages et toujours plus de victimes.

2.Posté par lr407 le 21/07/2013 23:27 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Homicides, mauvais traitements, usage excessif de la force, injures racistes, les cas de violations graves des droits humains commis, dans notre pays, par certains représentants de la force publique inquiètent depuis longtemps Amnesty International. D’autant qu’en l’absence d’enquêtes indépendantes, impartiales, efficaces et systématiques, leurs auteurs sont exposés à des sanctions sans commune mesure avec la gravité de leurs actes voire bénéficient, dans certains cas, d’une impunité de fait.

A cela, plusieurs explications : la difficulté à déposer plainte contre un officier de police ; les manœuvres d’intimidation de la part de certains policiers ; le non-respect fréquent des droits des détenus en garde à vue ; une conception dévoyée de la solidarité policière qui conduit certains fonctionnaires à couvrir les atteintes commises ; l’absence de poursuites ; les retards déraisonnables dans les enquêtes judiciaires ; des sanctions souvent trop légères pour les actes commis ; et l’insuffisance d’une autorité indépendante d’accès direct pour traiter les plaintes contre la police.

http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Violences/Mauvais-traitements/Presentation/Violences-policieres-France

3.Posté par Milène le 22/07/2013 11:44 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Il y a des abus des 2 côtés... Mais la police a les poings liés bien souvent, je sais de quoi je parle... On ne peut pas faire appliquer cette loi sans être taxé de raciste. Alors pourquoi on se baladerait pas avec un masque et on ferait nos courses avec? DAns ce cas là on serait immédiatement réprimandé par la police. Ou tout le monde ou personne ne sortira le visage couvert et ceux qui tiennent absolument à cacher leurs femmes, qu'ils le fassent dans leur appartement. LA république n'a pas à tolérer cela. APrès que la police fasse son boulot dans les règles, là je suis d'accord.

4.Posté par Ben13 le 22/07/2013 14:08 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Je vous jure que l'on va vous mettre au pas! Devant la République, la religion musulman dois s’écraser, se faire toute petite et fermé sa gueule! Comme les catho au temps de la révolution!
Si cela est une bavure, vous allez pleurer dans les mois qui viennent! Et si rien ne viens, 2017 sera le véritable tournant!
Et ni les US, ni L'ONU ne seront la pour tempérer la répression dons vous ferez l'objet!
Une répression juste mais implacable, par le peuple, dans l’intéret du peuple, 40000 place de prison supplémentairement devrais vous faire réfléchir!

5.Posté par Aurtogrraf le 23/07/2013 14:40 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
@Ben13
ET la République devrait également réserver des places pour les cas sociaux incapables d'écrire une phrase sans faire 30 fautes... Tu y auras une place de choix.
Tu fais ton franchouillard alors que tu ne maîtrises même pas la langue... Pathétique! Donc je te conseille de suivre ton propre conseil : "Écrase la, fais-toi tout petit, FERME TON CLAPET (la politesse est signe de bonne éducation)" (et profites-en pour aller t'instruire un peu!)

6.Posté par kilo watt le 23/07/2013 17:45 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
@ben13
je t'imagine torse nu, ventre bedonnant, mal rasé, biere à la main et en train de péter, la main dans le calbut et moustache jauni par la cigarette qui ne decolle jamais de la bouche, vil franchouillard que tu est,
pendant que tes gouvernants beneficie de tous les avantages et des meilleures mets de france, toi tu dois certainement te contenter des boutiques de produits perimés,
quand tu comprendras que tu est manipulé, les choses iront mieux pour toi,
et si tu espères réprimander une communauté qui se compte en millions qui ne fait qu'augmenter de facon exponentiel, explique moi pourquoi vous n'arrivez deja pas a reprimender 200 personnes devant un commissariat


SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !