Points de vue

Transcender les appartenances et les origines

Rédigé par Breze Entretien avec Lhaj Thami | Lundi 21 Avril 2003 à 00:00

Chaque année, l’UOIF organise au parc des expositions du Bourget une manifestation qui accueille plus de 70 000 personnes. Son président Lhaj Thami BREZE nous en dévoile quelques bribes et nous parle du Conseil Français du Culte Musulman.



Chaque année, l’UOIF organise au parc des expositions du Bourget une manifestation qui accueille plus de 70 000 personnes. Son président Lhaj Thami BREZE nous en dévoile quelques bribes et nous parle du Conseil Français du Culte Musulman.

 

 

SaphirNet.info : La rencontre du Bourget est aujourd’hui un rendez-vous populaire de la communauté musulmane. Quels sont les objectifs d’une telle rencontre ?

 

Lhaj Thami BREZE : Cette rencontre, atteint depuis 20 ans, deux objectifs majeurs. Par le biais des conférences, le premier est de permettre aux gens d’accéder à une compréhension profonde de l’islam. En effet, il est important d’être fidèle aux enseignements coraniques proposant au musulman une lecture du juste milieu. Nous pouvons pratiquer assidûment notre religion sans pour autant percuter la société. Il est essentiel de nous écarter des deux extrêmes. Celui d’un Coran négligeant qui défend un islam vidé de toute substance, dénué de spiritualité, sans saveur, et attaché à aucune référence. L’autre est un coran intransigeant qui ne voit pas la hiérarchisation des priorités dans les ordres divins et place au même niveau l’interdit, le déconseillé, l’obligatoire et le conseillé. Ce premier objectif correspond au travail de conceptualisation et de contextualisation de la pratique de l’islam que mène l’UOIF tout au long de l’année.

Le deuxième, qui est un objectif de taille, est de réunir les musulmans autour de la fraternité et de la foi. La fraternité est une valeur fondamentale, car elle donne la possibilité de transcender les appartenances et les origines. C’est aussi cette fraternité qui amène chaque année davantage de gens à cette rencontre.

 

Et quelles sont les autres raisons qui expliquent ce succès ?

 

Il y a tout d’abord, chez les musulmans le besoin de se retrouver, de se reconnaître et de vivre collectivement leur spiritualité. Ensuite, il y a une soif de connaissances religieuses. C’est donc l’occasion de vivre des moments fraternels et de trouver des réponses.

 

Cette année, la rencontre fait suite à une période d’activités très intenses. Puisque les 6 et 13 avril se sont tenues les élections du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM). Vous avez obtenu 13 sièges. Quels commentaires faites vous de ces événements ?

 

Trois partis sortent gagnants de ce scrutin. Le premier parti est celui de la participation des délégués de mosquées. Le taux est estimé à plus de 80% ; c’est un succès très significatif qui atteste de l’efficacité du travail de la COMOR. Le deuxième parti est l’Islam. Car l’Islam divers et diversifié va trouver son comité. Le troisième parti est la République. Elle trouvera à présent un interlocuteur. En ce qui nous concerne, nous avons adopté une démarche non partisane. Nous avons privilégié le partenariat et, Al hamdoulillah, nous en sommes satisfaits.

 

Propos recueillis par Mohammed Martin COLIN et Amara BAMBA