Société

Tous contre la peine de mort

Rédigé par | Mercredi 11 Octobre 2006 à 08:23

Hier, mardi 10 octobre 2006, le 25 ème anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France fut célébré. C’est aussi la quatrième Journée Mondiale contre la peine de mort, commémorée dans le monde entier. A cette occasion, de nombreux débats et festivals ont eu lieux et continueront de l’être durant ces prochains jours dans de nombreuses villes de France. De plus, La commission européenne et le Conseil de l’Europe ont appelé les pays qui n’ont pas encore aboli cette pratique, notamment les Etats-Unis et la Chine, « à le faire sans plus attendre ».



Célébrations

Ce mardi 10 octobre 2006 était donc un jour de fête et de célébration. En France notamment ou l'on fête le vingt cinquième anniversaire de l’abolition de la peine de mort. De nombreux débats et rassemblements ont eu lieu. Mardi soir, de 18h00 à 19h00, à la 1ère Chambre de la Cour d’appel de Paris, Robert Badinter, ancien garde des Sceaux a remis officiellement à Yves Repiquet, bâtonnier de l’Ordres des Avocats de la Cour de Paris, la médaille du 25ème anniversaire de l’abolition de la peine de mort. Kenneth Roth, président de Human Rights Watch, était présent.

D’autre part, Jeudi 12 octobre à 17h30, à l’Hôtel de Ville de Montpellier, un Hommage sera rendu à Robert Badinter. M. Badinter a en effet prononcé le discours historique d’abolition de la peine de mort, le 9 octobre 1981, étant Garde des sceaux sous Mitterrand. « Lutte pour la Justice organisera avec le soutien et la participation de la Ville de Montpellier un Hommage à Robert Badinter, un débat avec M. Badinter et conférence débat sur « le devenir des longues peines en substitution à la peine de mort » avec Christine Lazerges, Larry Portis et Odile Barral, magistrate membre du Syndicat de la Magistrature. » Peut ont lire sur le programme de la Coalition Mondiale contre la peine de mort. Cette association crée a Rome en 2002, a pour but de développer au niveau international la lutte contre la peine de mort.

La France n’est pas seule à l’honneur, au Burundi de nombreuses marches, pétitions et débats ont été organisés pour cette 4ème journée mondiale contre la peine de mort. Ainsi, au Cameroun, en Côte d’ivoire, en Libye mais aussi au Maroc, où on compte encore aujourd'hui 129 condamnés à mort, dont 5 femmes, des débats, des marches ont été organisées. « Sur les cinq continents, notamment dans des pays qui continuent à appliquer la peine de mort, pétitions, tables rondes, conférences de presse, expositions, pièces de théâtre, visites de condamnés à mort sont prévues dans plus d’une centaine de pays. (…) La Journée mondiale contre la peine de mort est l’occasion de rappeler que la peine de mort est un acte de vengeance qui ne saurait s’inscrire dans un processus de justice.» Explique l’association Coalition Mondiale contre la peine de mort. Depuis quatre ans, cette journée mondiale est célébrée, chaque année avec un thème spécifique. « Le thème de la Journée mondiale 2006 sera "La peine de mort, les échecs de la justice": exécutions de personnes innocentes, discriminations, procès bâclés, conditions de détention inhumaines… »

Prise de position européenne

A l'occasion de cette Journée mondiale contre la peine de mort, la Commission européenne et le Conseil de l'Europe se sont prononcés sur cette question en faveur d’une abolition générale de cette pratique dans le monde.

Franco Frattini, le vice-président de la Commission européenne a expliqué que « Le fait pour l'administration de l'Etat de donner la mort par le biais du système judiciaire, loin de constituer une mesure de prévention efficace contre la criminalité, peut avoir pour effet d'accentuer la violence dans les sociétés qui infligent cette peine ».

Selon Amnesty International, c’est la Chine qui a exécuté le plus grand nombre de condamnés. 1.770 prisonniers ont donc été éxécutés l'an dernier. L'Iran arrive en deuxième position avec 94 exécutions, suivi de l'Arabie saoudite (86) et des Etats-Unis (60). Aujourd’hui, cette pratique a été abolie dans 128 pays, dont 40 depuis 1990.
« Nous demeurons résolument engagés dans la lutte contre cette pratique cruelle et inhumaine qu'est la peine de mort à travers le monde et nous adressons un appel à tous les pays tiers qui n'ont pas encore aboli la peine capitale à le faire sans plus attendre », a déclaré Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne chargée des Relations extérieures.

Terry Davis secrétaire général du Conseil de l'Europe a, pour sa part, souligné que « la peine de mort est une forme d'injustice fatale et une violation fatale des droits de l'Homme. (…) Il ne peut y avoir de société véritablement civilisée et humaine si l'Etat n'est pas civilisé et humain. (…) Si notre tâche n'est pas terminée, c'est aussi parce que, au-delà de l'Europe, certains de nos amis et de nos alliés les plus proches continuent d'exécuter des condamnés ». Pour lui, la peine de mort « n'a pas d'effet dissuasif sur les criminels » et « n'aide en rien les victimes. (…) Elle transforme les assassins en martyrs. Elle transforme les erreurs judiciaires en tragédies irréversibles. Et la prochaine victime d'une erreur judiciaire pourrait être vous. »



Journaliste à Saphirnews.com ; rédactrice en chef de Salamnews En savoir plus sur cet auteur