Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Syrie : l’UE lève l’embargo sur les armes mais dit non à leur livraison

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 29 Mai 2013 à 12:27

           


Depuis plus de deux ans, la Syrie est en pleine guerre civile. La barre des 100 000 tués serait sur le point d’être atteinte dans ce conflit qui prend chaque jour une plus grave ampleur.

Face à cette situation dramatique, les ministres européens des Affaires étrangères réunis à Bruxelles ont décidé, lundi 27 mai, de lever l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens. Paris et Londres, qui réclamaient la levée de cet embargo depuis plusieurs semaines, ont finalement convaincu les autres pays de l’UE.

Cependant, cette décision n’aura pour l’heure aucun impact. En effet, les 27 Etats de l’Union européenne « se sont engagés à s’abstenir d’exporter des armes à ce stade et, en tout état de cause, à appliquer un certain nombre de critères stricts à d’éventuelles exportations futures », a expliqué le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois, Jean Asselborn. Il s’agit d’une « levée théorique de l’embargo. Concrètement, il n’y aura pas de décision de livraison avant au minimum le 1er août », a de son côté indiqué un haut responsable français, ayant requis l’anonymat.

« Il s'agit certainement d'un pas positif, mais nous craignons qu'il ne soit insuffisant et qu'il n'intervienne trop tard », a estimé Louay Safi, porte-parole de la Coalition nationale de l'opposition syrienne réunie à Istanbul. Aucune arme ne devrait être livrée d'ici au 1er août pour laisse un temps aux ministres de « réexaminer » leur position. Ce délai devrait leur permettre de dresser un premier bilan de la conférence internationale Genève 2, prévue en juin, à l'initiative des Etats-Unis et de la Russie.

Les représentants de l'opposition et du régime syrien y sont invités afin de trouver une issue à cette guerre. Si les autorités syriennes ont donné un « accord de principe », l'opposition, actuellement divisée, ne s'est pas encore prononcée sur sa présence à cette conférence.

La levée théorique de l’embargo des armes intervient alors que les soupçons d’utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar Al-Assad semblent se vérifier. Deux envoyés spéciaux du Monde, présents en Syrie en avril et mai, ont ainsi témoigné, lundi 27 mai, de l’utilisation d’armes toxiques contre les forces rebelles qui tiennent les faubourgs de Damas. « Notre photographe a filmé une attaque, a recueilli le témoignage des combattants et a rencontré des médecins qui ont soigné des victimes des gaz », fait savoir le quotidien.

Depuis plusieurs semaines, le régime est soupçonné d'utiliser des armes chimiques dans le pays mais leur utilisation n’a pas été formellement prouvée. Fin 2012, la communauté internationale avait déjà mis en garde Damas contre l'utilisation de telles armes sur la population. A présent, « il semble qu'il existe des présomptions de plus en plus étayées d'usage localisé d'armes chimiques. Elles nécessitent des vérifications très précises, nous le faisons », a commenté le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

La France va également analyser les échantillons de potentielles armes chimiques rapportés de Syrie par les journalistes du Monde, a annoncé mardi un haut responsable français sous couvert de l’anonymat.

Lire aussi :
Syrie : la grande mosquée d’Alep perd son minaret
Alerte Syrie : la grande mosquée des Omeyyades détruite
Syrie : une crise interne au sein de la coalition anti-Assad
La Coalition nationale syrienne, seul représentant légitime des Syriens pour Hollande
Deux minutes pour la Syrie pour mobiliser l’opinion en France
Enjeux décisifs en Syrie
La Syrie, deux ans de tragédie !
La Russie dénonce le soutien de la France à l’opposition syrienne
La France envoie une aide médicale aux réfugiés syriens
2012, année noire pour la Syrie, plus de 45 000 morts




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Didon le 29/05/2013 15:32 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
La conférence de Genève veut mettre sur la table des négociations le boucher de Damas et ses victimes.Hallucinant !
Si l'Europe veut lever l'embargo sur les armes,ce qui n'est pas le cas,puisque Bruxelles se donnent le droit de rééxaminer sa position en Aout,c'est qu'elle estime que tous les opposants dit "extémistes" sont soit liquidés ou en passe de l'etre.La plus grande peur de l'Europe est que les armes tombent au main des jihadistes.Donc l'annonce de la levée de l'embargo n'est qu'un effet d'annonce sans lendemain.L'Europe attend que les jihadistes ne soient pas en position de force pour resister pour envoyer des armes .Ainsi ,les jihadistes pourront affaiblir un peu plus les forces du boucher de Damas ,sans pouvoir s'imposer sur le champ de bataille.De cette façon ,l'occident sera en position de force pour imposer un animal affidé à leurs interets ,ou plutot aux interets d'Israel


SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !