Société

Stéphane Hessel, humaniste et citoyen du monde

Portrait

Rédigé par Huê Trinh Nguyên | Mercredi 10 Décembre 2008 à 11:02



Ayant occupé plusieurs postes diplomatiques, Stéphane Hessel a séjourné nombre d’années en pays musulmans, dont cinq ans en Algérie.

En 1962, cofondateur de l’AFTAM (Association de formation des travailleurs africains et malgaches), il en est le premier président. L’AFTAM, créée au sortir de la décolonisation, avait pour but d’aider les ressortissants des anciennes colonies à acquérir une formation et des logements dignes.

Membre du Haut conseil pour l’intégration, de la Commission nationale consultative des droits de l’homme et du Haut conseil de la coopération internationale, Stéphane Hessel est aussi homme de terrain et homme de parole, qui n’hésite pas à rappeler les fondements des droits humains.
Ainsi, en 1996, alors qu’il a près de 80 ans, il endosse le rôle délicat de médiateur des sans-papiers, lors de leur occupation de l’église Saint-Bernard, à Paris. Plus récemment, lors du projet de loi Hortefeux sur l’immigration, il rappelle haut et fort l’article 13 de la Déclaration portant sur la libre circulation. En février dernier, sur la place de la République, à Paris, il défend les sans-logis dans leur combat pour obtenir un toit, invoquant, là encore, l’article 25 de la Déclaration universelle.

De retour d’un récent séjour de huit jours en Palestine, à la question : « Quel est votre plus mauvais souvenir en tant que militant des droits de l’homme ? » cf. Arte, il répond d’emblée : « Un très mauvais et triste souvenir. (…) Je vois les Palestiniens humiliés, colonisés, occupés par les Israéliens, alors que la naissance de l’Etat d’Israël avait été pour nous, en 1948, le sentiment d’une victoire sur les nazis et maintenant la façon dont ces Israéliens traitent leurs voisins, les Palestiniens, de façon infâme, inadmissible, violant les droits de l’homme est un très mauvais souvenir pour moi. »