Société

Sommet de l'information au pays de la censure

Rédigé par Mom Nicolas | Samedi 20 Juillet 2002 à 00:00

En 2005, la Tunisie reçoit le sommet internationale de la société de l’information ayant pour objectif la démocratisation de l’information…



En 2005, la Tunisie reçoit le sommet international de la société de l’information ayant pour objectif la démocratisation de l’information…

Présidé par le secrétariat des Nations Unis Kofi Annan, et par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) chargé de son organisation, cette rencontre internationale devrait déboucher sur un ensemble de mesures permettant le développement de l’information et la diminution de la « fracture numérique » entre les pays du Nord et du Sud.

Paradoxe
L’UIT , organisme internationale des Nations Unis, a pour objet « d’étendre les avantages des nouvelles technologies de télécommunication à tous les habitants de la planète, ainsi que l’accès à l’information ». Objectifs en contradiction totale avec le deuxième pays hôte de cette rencontre…dont les prisons regorgent d’opposants… En effet, en 2005, le sommet international de l’information aura lieu à Tunis, sous le patronat du gouvernement tunisien. « Doté d’une des plus impitoyables cyberpolices du monde », le pouvoir en place n’hésite pas à censurer, à harceler, à interpeller les journalistes indépendants et les opposants politiques…

Répression
Condamné à un an de prison pour « propagation de fausses nouvelles» en juin, Zouhair Yahyaoui , fondateur d’un site d’information (TUNeZINE.com) fut torturé sans ménagement et son site bloqué. En mars dernier, Hamma Hammami, 50 ans, a été condamnés à trois ans de prison ferme pour avoir fait parti d’une association illégitime : le parti communiste des ouvriers de Tunisie. Sa femme, Radhia Nasraoui, en guise de protestation a entamé une grève de la faim. Elle en est à sa troisième semaine et, depuis, subit sans relâche, avec ses trois filles de 19, 13 et 3 ans, le harcèlement des policiers…

 « N’est il tout simplement pas déplacé voire scandaleux, de faire tenir ce sommet dans l’un des pays les plus fermés à la libre information ? Il en va de la crédibilité des organisateurs du Sommet. Il en va surtout du respect de la philosophie d’Internet qui se veut un espace de liberté » a déclaré Robert Ménard, secrétaire générale de Reporter sans frontière …