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Ramadan

Shabbadan : quand juifs et musulmans partagent shabbat et Ramadan ensemble

Rédigé par | Mardi 5 Juin 2018 à 17:00

           

Vendredi 1er juin, c'est dans une assemblée mixte, au sein de la synagogue parisienne du Mouvement juif libéral de France (MJLF), que des musulman-e-s sont accueillis pour assister, pour la plupart pour la première fois, à un office religieux qui célèbre l'entrée dans le shabbat. S'ensuit un repas de rupture du jeûne du Ramadan, partagé par juifs et musulmans. Le concept ? Shabbadan, initié par la rabbin Delphine Horvilleur et le comédien Ismael Saïdi. Reportage.



Le rabbin Delphine Horvilleur et le comédien Ismaël Saïdi, ici à la synagogue du 15e arrondissement de Paris le 1er juin, ont initié le Shabaddan, pour inviter juifs et musulmans de célébrer Shabbat et le mois du Ramadan ensemble.
Le rabbin Delphine Horvilleur et le comédien Ismaël Saïdi, ici à la synagogue du 15e arrondissement de Paris le 1er juin, ont initié le Shabaddan, pour inviter juifs et musulmans de célébrer Shabbat et le mois du Ramadan ensemble.
A l’office du vendredi soir dirigé par la femme rabbin Delphine Horvilleur, la synagogue du 15e arrondissement parisien est bondée. Un vendredi soir comme un autre dans ce lieu de culte affilié au Mouvement juif libéral de France (MJLF), où les voix des fidèles, réunis dans une assemblée mixte hommes-femmes, s’élèvent en hébreu pour célébrer Dieu, Ses grâces, Sa mansuétude mais aussi l’amour du prochain en musique à l’occasion du Shabbat. A ceci près que la synagogue accueille durant l’office religieux, ce vendredi 1er juin, des musulmans en plein mois du Ramadan. Shabbadan !

A l’initiative du réalisateur, metteur en scène et comédien Ismaël Saïdi et de la rabbin Delphine Horvilleur, une rencontre entre juifs et musulmans a été organisée pour « célébrer shabbat et rompre le jeûne ensemble » afin de se « souvenir de ce qu’on pourrait encore partager ».

« J’ai décidé qu’à partir de ce jour-là j’étais juif »

Invité à s’exprimer face à l’assistance, Ismaël Saïdi ne manque pas d’humour pour faire passer des messages appelant à une coexistence pacifique. « Je suis juif mais ça ne date pas d’aujourd'hui », lance-t-il devant des fidèles attentifs. Il cite sa conversation, lors d’un voyage à Cordoue qu’il a organisé avec des jeunes juifs et des jeunes musulmans peu après les attentats de Bruxelles en 2016, avec un « juif athée ». Celui-ci, dont le grand-père est un survivant de la Shoah, lui raconte qu’il pratique toujours le shabbat.

« Il me dit : "J’ai décidé de rester juif car on a essayé de nous faire disparaître." Moi, c’est une claque que j’ai prise, une leçon de vie à laquelle je ne m’attendais pas », avoue Ismael Saïdi. « Sa douleur, elle ne me parlait pas avant, car ce n’était pas la mienne. A partir du moment où on a mangé, ri, voyagé, parlé ensemble, cette douleur qui était la sienne, sans rien faire, il me l’a transmise. Alors, moi aussi, j’ai décidé qu’à partir de ce jour-là j’étais juif », narre-t-il.

« Ismaël (Saïdi), tu portes le nom d’un patriarche qui est clé dans nos textes respectifs puisque c’est le nom du fils aîné d’Abraham », fait part la rabbin à ses fidèles. Selon la tradition judaïque, « plus jamais ses fils (Ismaël et Isaac) ne reverront leur père, sauf à une occasion : pour son enterrement. Au bord d’une tombe. C’est comme si ce verset murmurait à chaque enfant d’Abraham : "Est-ce que tu sauras, toi, retrouver ton frère ailleurs qu’au cimetière ? Est-ce que tu sauras le retrouver pour faire autre chose qu’ensevelir tes morts ?" », poursuit Delphine Horvilleur.

« Il y a entre nous des liens »

Pour couronner ce sermon qui invite à la réflexion sur les relations judéo-musulmanes, à une période contemporaine troublée, deux chants sont élevés par l’assemblée, dont l’un à la fois en arabe et en hébreu est intitulé « Il y a entre nous des liens ».

Des liens qu’une trentaine de personnes juives et musulmanes vont créer ou renforcer en toute convivialité après l’office du shabbat, à l'occasion de la rupture du jeûne organisée au sein même de la synagogue de MJLF. Parmi les convives, un couple judéo-musulman témoigne avec humour que Delphine Horvilleur et Ismaël Saïdi n’ont pas la primeur sur Shabbadan, puisqu’il est « son quotidien depuis 20 ans avec un iftar casher ». Une soirée à laquelle les participants se souviendront comme d'un beau moment de partage, appelé à se renouveler.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Agaan le 15/06/2018 17:16 | Alerter
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Moi je suis musulman athée. Après tout il existe bien des socialistes de droite. Moi je suis musulman athée.
Je suis de culture musulmane et athée.
On se définit comme l'on veut et il ne faut surtout pas laisser aux autres le soin de le faire pour nous.
D'ailleurs on devrait dire croyant tout court et se ficher qu'il puisse s'agir d'un courant ou d'un autre. Moi ce qui me dérange c'est le coté pratique qu'ont trouvé les dirigeants avec les religions pour se dédouaner de leurs politiques. Les religions ont le dos large, ils chargent la mule quant à eux ils sont des vierges.

2.Posté par Nihreen le 16/06/2018 18:27 | Alerter
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Moi je me définis Amorrites.
Et bien sur je suis demandeur d'un territoire.
Celui qui était le mien à l'époque bien évidemment.
A la limite si ceux qui l'occupent aujourd'hui ne veulent pas foutre le camp, chez n'importe qui d'autre. La France tiens. Allé hop.
Je réclame le territoire français.
Moi et tous les autres Amorrites bien sur.
Pour un début on peut se contenter de la moitié du territoire Français. Mais sans français dedans bien sur.
Ils iront dans l'autre moitié. Celle que nous revendiquerons par la suite.
S'agissant de moi j'ai plusieurs origines ancestrales. Il me faudra donc plusieurs territoires bien sur. Un pour chacune de mes origines ancestrales.

3.Posté par Lolo le 16/06/2018 18:43 | Alerter
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Le role principal des nov artistes est celui de bouffon.
Il y avait autrefois les bouffons du roi, il y a aujourd'hui les bouffons de politiciens.
Promotionnez moi ce mignon à fond les ballons, c'est une vraie lessiveuse.


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