Société

Scouts musulmans de France : mode d'emploi

Entretien avec Hocine Sadouki

Rédigé par Propos reccueillis par Assmaâ Rakho Mom | Jeudi 14 Juin 2007 à 15:51

Située à Noisy-le-Grand, l'association des Scouts musulmans de France est un mouvement national d’éducation populaire agréé « jeunesse et sport », et surtout c'est la seule association musulmane qui propose des formations reconnues comme le BAFA, la formation d'animateur, de directeur, de formateur, etc. Pour en savoir plus sur le côté purement pratique de cette association et pour les parents désireux de voir leurs enfants intégrer cette formation du scoutisme français, Saphirnews a interrogé Hocine Sadouki, commissaire général adjoint des Scouts musulmans de France. Entretien.



Saphirnews : Quels sont les critères pour pouvoir entrer chez les Scouts musulmans de France ?

Hocine Sadouki : Il n’y a pas de critères en particuliers. Nous sommes ouverts à tous. L’inscription n’est vraiment pas chère. Elle est de quinze euros. Il y a la tenue qu’il faut avoir : sept euros pour la chemise et trois euros cinquante pour le foulard. Le critère est donc de porter la tenue scout, c’est-à-dire chemise et foulard autour du cou.

Existe-t-il une hiérarchie chez les scouts et si oui quelle est-elle ?

H. S. : C’est un fonctionnement en cercles, mais il y a des rôles et des missions, et donc il existe des responsabilités. L’enfant, quand il s’inscrit chez les scouts il va intégrer une unité, une équipe d’abord. Une équipe est composée de 5 jeunes. C’est une équipe « voyageurs » si les enfants ont entre 7 et 11 ans, « éclaireurs » entre 12 et 14 ans, « pionniers » entre 14 et 17 ans, et une équipe « compagnons » entre 17 et 21 ans. Cette équipe fait partie d’une unité, et une unité est constituée de 5 équipes de la même tranche d’âge. L’unité est elle-même intégrée dans un groupe, et dans le groupe il y a cinq unités. Pour chaque équipe il y a un référent, qui est l’animateur, c’est l’assistant du responsable d’unité. Pour l’unité c’est le chef d’unité le responsable, et pour le groupe, c’est le chef de groupe. Après il y a un commissaire régional qu’on appelle commissaire de district.

Justement, comment se compose l’encadrement ?

H. S. : Il y a l’assistant de chef d’unité, l’animateur. Il a en charge une équipe de cinq jeunes. Lorsque nous avons une unité, c’est-à-dire cinq équipes de « voyageurs », « d’éclaireurs » ou autres, il y a un référent, c’est le chef d’unité. Et s’il y a cinq unités dans une ville ou dans un quartier, il y a ce qu’on appelle un chef de groupe.
Voilà un peu la hiérarchie : c’est l’assistant du chef d’unité, ensuite le responsable d’unité et le responsable de groupe.

Quelles sont les principales activités des Scouts musulmans de France ?

H. S. : Bien entendu, la principale activité c’est de camper, parce que dans le campement, et dans le contact avec la nature, il y a une auto éducation qui se fait. Le but du scoutisme est de développer l’autonomie et la responsabilité chez l’enfant. Et la méthode scout, qui est particulière, permet l’épanouissement et le développement du jeune sur l’aspect physique, intellectuel, social, moral, affectif et spirituel.

Les activités des filles diffèrent-elles de celles des garçons ?

H. S. : Non ce sont les mêmes activités. On a soit des équipes garçons soit des équipes filles. En fait les équipes sont faites en fonction des tentes. Comme une équipe comporte cinq personnes, ils ont des tentes de cinq, donc c’est soit des équipes de garçons soit des équipes de filles. Et les activités se font ensemble.

Le scout est capable d’organiser des expositions, un colloque, une conférence, de grandes animations dans la ville, par exemple. Ils ne font pas que camper. Ils peuvent participer aussi au Téléthon, ils font le carnaval avec la ville, des opérations humanitaires.

Et à côté ils vont à l’école…

H. S. : Oui ! Et d’ailleurs ils assistent bien à l’école, parce que comme ils ont appris à être autonomes et responsables, ils ont plus de facilités à bien travailler à l’école.

Vous constatez un plus fort taux de réussite scolaire chez les élèves scouts ?

H. S. : C’est clair ! Il y a un épanouissement donc, comme l’enfant prend de l’assurance, de la confiance, il devient efficace. En général c’est une très bonne réussite. On le constate mais on ne l’a pas mesuré.

Et quels sont vos rapports avec les autres formations intégrant la Fédération du scoutisme français ?

H. S. : Très bonnes ! Nous travaillons ensemble. Nous sommes les seuls à travers le monde, à l’intérieur de cette Fédération du scoutisme français, où des juifs, des chrétiens, des catholiques protestants et des laïcs font des actions en commun, et surtout des actions internationales, des rassemblements internationaux. Parce qu’on est scouts avant tout, et chacun progresse à travers sa tradition spirituelle, et on se reconnaît tous en tant que scouts et acteurs de la cité.

Quels sont vos rapports avec le CFCM et avec les CRCM ?

H. S. : Oui bien sûr ! Par exemple avec la Flamme de l’espoir on a fédéré tous les mouvements du scoutisme français mais aussi beaucoup de partenaires. Les CRCM s’impliquent dans les régions, les associations musulmanes qui participent aussi. Le Secours islamique par exemple est partenaire au niveau national. Oui donc il y a beaucoup d’associations musulmanes qui s’intéressent aux scouts musulmans de France.