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Sarkozy: la morale laïque et la morale religieuse sont 'complémentaires'

Rédigé par Laila Elmaaddi | Jeudi 14 Février 2008 à 11:08

Invité d’honneur au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Nicolas Sarkozy est revenu sur ses discours de Latran et de Ryad et a affirmé "jamais je n'ai dit que la morale laïque était inférieure à la morale religieuse (...) Je défends l'idée que les deux morales sont complémentaires".



Nicolas Sarkozy invité d'honneur au dîner annuel du Crif
Invité d’honneur

C’est la première fois qu’un président de la République participait à cet événement dont le Premier ministre est habituellement l’invité d’honneur. François Fillon était par ailleurs présent ainsi qu’une vingtaine de membres du gouvernement et des responsables religieux : le cardinal André Vingt-Trois, le grand rabbin Joseph Sitruk et le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubaker.

Etaient également présentes des personnalités de gauche (Bertrand Delanoë, Jean-Paul Huchon, et Ségolène Royal, Marie-George Buffet, Robert Hue), une quinzaine d'ambassadeurs, dont la déléguée générale de Palestine, Hind Khoury.




Nicolas Sarkozy revient sur la polémique

Lors de ce dîner annuel, le président de la République est revenu sur la polémique née de ses discours de Latran et de Ryad.

M. Sarkozy a affirmé: "jamais je n'ai dit que la morale laïque était inférieure à la morale religieuse (...) Je défends l'idée que les deux morales sont complémentaires".

"Et jamais je n'ai dit que l'instituteur était inférieur au curé, au rabbin ou à l'imam pour transmettre des valeurs. Mais ce dont ils témoignent n'est tout simplement pas la même chose. Le premier témoigne d'une morale laïque, faite d'honnêteté, de tolérance, de respect. Que ne dirait-on pas d'ailleurs si l'instituteur s'autorisait à témoigner d'une morale religieuse ? Le second témoigne d'une transcendance dont la crédibilité est d'autant plus forte qu'elle se décline dans une certaine radicalité de vie", a-t-il dit.

A la basilique Saint-Jean de Latran à Rome, le 20 décembre, M. Sarkozy avait déclaré que "dans la transmission et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur".

"Le drame du XXème siècle n'est pas né d'un excès de l'idée de Dieu, mais de sa redoutable absence", a-t-il également souligné.

"Si les religions sont impuissantes à préserver les hommes de la haine et de la barbarie, le monde sans Dieu, que le nazisme et le communisme ont cherché à bâtir, ne s'est pas révélé tellement préférable", a-t-il ajouté.



Le président du Crif M. Prasquier et Nicolas Sarkozy
La mémoire des victimes de la Shoah

Nicolas Sarkozy souhaite honorer la mémoire des victimes de la Shoah. Il a affirmé avoir "demandé au gouvernement, et plus particulièrement au ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d'un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah".

Alors que M. Prasquier, président du Crif, venait de faire part d'inquiétudes sur une menace nucléaire iranienne, M. Sarkozy a dit qu'il appartenait "à l'Iran de démontrer ses objectifs pacifiques et de respecter les résolutions des Nations unies" en matière de nucléaire.

"Je ne rencontrerai pas, je ne serrerai pas la main de gens qui refusent de reconnaître l'Etat d'Israël", a indiqué M. Sarkozy.



Les Palestiniens doivent avoir un Etat

Par ailleurs le chef de l’Etat, qui défend le droit d’Israël à sa sécurité, a également rappelé que "les Palestiniens doivent avoir un Etat" et qu'"un accord d'ici la fin de l'année est parfaitement possible".

M. Sarkozy a aussi souhaité le "gel complet" de la colonisation, qu'il considère comme "un obstacle à la paix".

Il a également annoncé que le président israélien viendrait en France en mars et que lui-même se rendrait en Israël en mai pour le 60è anniversaire de la création de l'Etat.