Sur le vif

Salafisme : la mosquée de Longjumeau choquée des propos de NKM

Rédigé par | Samedi 6 Aout 2016 à 08:30



Nathalie Kosciusko-Morizet est décidée à faire interdire le salafisme en France. La candidate à la primaire de la droite a lancé en ce sens une pétition pour déclarer ce courant « hors-la-loi », estimant qu’il est « le terreau du terrorisme ».

Faisant valoir son expérience de maire de Longjumeau (Essone) entre 2008 et 2013, elle a déclaré sur France Info vendredi 5 août : « Il y avait une salle de prière salafiste, vous n'aviez pas de base légale pour la fermer, vous étiez obligé de contourner la loi, d'essayer d'avoir des bases qui n'avaient aucun rapport du genre : il y a un problème sur la sécurité, la sécurité incendie, l'insalubrité du lieu. »

Le Centre socio-culturel islamique de Longjumeau, visé par cette attaque car s’agissant du seul lieu de culte de la ville, s’est dit choquée des déclarations de NKM. Elle « va jusqu'à sous-entendre qu'elle a tenté de fermer la mosquée de Longjumeau, en déplorant n’avoir pas eu l’arsenal juridique nécessaire pour le faire. De telles affirmations, en plus d'être mensongères, sont en décalage total avec les relations cordiales et citoyennes que nous avons toujours entretenu » avec l’ex-maire, déplore le président du lieu de culte Ismaïl Mounir.

La mosquée contre-attaque

A l’occasion des fêtes musulmanes, « elle était intervenue (auprès des fidèles, ndlr) pour dire qu’il fallait, selon elle, une mosquée plus grande et plus digne pour les musulmans longjumellois » et « avait également, à la suite de cela, mis les services de la mairie à notre disposition pour la recherche d'un terrain privé, en vue de la construction d’une mosquée plus grande et plus adaptée aux besoins de la communauté musulmane de Longjumeau ».

« Quant à la question du "salafisme", nous avons toujours dit et répété que le Centre socio-culturel islamique de Longjumeau était une mosquée indépendante, sans tendance idéologique et ouverte à tou-te-s », affirme-t-il, axant sur « la nécessité de nuancer ce genre de termes devenu un véritable fourre-tout politique », dans un contexte « où, plus que jamais, chacun doit faire preuve de sens des responsabilités, dans les actes comme dans la parole publique ». La mosquée juge « inquiétant » qu'une élue qui a « côtoyé des communautés musulmanes locales pendant tant d'années, soit incapable de s'abstenir et de s'extraire de ce type de polémiques ».

Mise à jour jeudi 8 septembre : NKM est officiellement candidate aux primaires de la droite, a-t-elle annoncé. Parmi ses soutiens, figure l'actuelle maire de Longjumeau Sandrine Gelot. NKM s'était attirée les foudres des responsables de la mosquée locale après avoir réaffirmé fin août dans l'émission On n'est pas couché qu'elle était « salafiste ».

« Il y avait, lorsque j’étais maire à Longjumeau, une salle de prière qui se déclarait ouvertement salafiste, ouvertement, ils le disaient, ils étaient référencés comme tels. À l’époque, le président de la communauté, l’imam, s’appelait Farid Mounir. Il était le frère de celui qui est aujourd’hui imam. Il se déclarait ouvertement salafiste », avait-elle déclaré. Une accusation que réfutent le principal intéressé et les dirigeants, actuels et anciens, du lieu de culte, qui dénonce les manipulations de NKM. La députée de l'Essonne entretenait jusqu'il y a peu de bonnes relations avec les musulmans de la ville. Aujourd'hui, le dialogue est rompu.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur