Société

Retrait de Gaza « reporté »

Rédigé par El abed Fatima | Lundi 31 Mai 2004 à 00:00

sharon a repoussé vendredi la date du vote, initialement prévu dimanche, de son plan de retrait de Gaza au sein du gouvernement afin d'échapper à une défaite que lui promettaient les ministres de l'aile droite de son cabinet qui menaçaient de faire éclater leur coalition gouvernementale. En moins de vingt-quatre heures Sharon a changé trois fois d'avis. Confronté à l'opposition d'une partie des ministres. Il s'est donné une semaine supplémentaire pour tenter de rallier une majorité des membres du gouvernement au plan, qui divise ce gouvernement.



sharon a repoussé vendredi la date du vote, initialement prévu dimanche, de son plan de retrait de Gaza au sein du gouvernement afin d'échapper à une défaite que lui promettaient les ministres de l'aile droite de son cabinet qui menaçaient de faire éclater leur coalition gouvernementale. En moins de vingt-quatre heures Sharon a changé trois fois d'avis. Confronté à l'opposition d'une partie des ministres. Il s'est donné une semaine supplémentaire pour tenter de rallier une majorité des membres du gouvernement au plan, qui divise ce gouvernement.

La définition d’un « projet » dénué de sens

C’est le 18 décembre 2003 que sharon avait pour la première fois évoqué l'idée d'un 'plan de séparation unilatéral' d'avec les Palestiniens. Présenté comme un moyen de 'réduire le « terrorisme » selon lui et d'atténuer la pression sur l'armée et les forces de sécurité', cet ultimatum devait se concrétiser dans 'les mois à venir' si les Palestiniens continuaient 'de traîner les pieds et de repousser l'application de la feuille de route', le plan de la communauté internationale. Sans donner les détails du plan sharon envisageait alors le démantèlement de colonies et l'accélération de la construction du mur de la honte érigé en Palestine.

Sharon a été désavoué par son parti, le likoud, qui s'est prononcé à une large majorité contre une première version de ce texte qui prévoit le démantèlement en quatre étapes des colonies de la bande de Gaza dans le cadre d'un retrait israélien de tout ce territoire, hormis une zone-tampon à Rafah, près de la frontière égyptienne, ainsi que le démantèlement de quatre colonies isolées dans le nord de la Cisjordanie.

 

Sharon  a annoncé que cette décision est consacrée à une discussion sur ce plan. « Je sais que mon plan a suscité des inquiétudes, mais des changements l'ont modifié pour en tenir compte et il s'agit d'un plan important pour les intérêts de l'Etat et de ses habitants » selon lui.

 

Il  pourrait renoncer à un vote du cabinet si une mise en minorité apparaissait inéluctable. Mais le débat du gouvernement sur le plan n'est pas limité dans le temps et sharon s'est réservé le droit d'exiger un vote en fonction de la tournure des discussions. Il pouvait compter samedi sur l'appui de onze ministres sur 23, les douze autres lui étant hostiles. 

 

Une crédibilité en jeu face à son propre parti

 

Sharon était convaincu qu'il obtiendrait facilement l'approbation de son parti dans un référendum qu'il avait lui-même proposé, précisant que les résultats s'imposeraient à tous. Le 2 mai, cependant, une minorité du parti opposée au plan de retrait l'emportait dans des urnes. 

 

Il s'est efforcé de présenter un nouveau plan dans lequel les évacuations de colonies se feraient en quatre phases toutes soumises à un vote du gouvernement.

 

Il aurait également proposé la destruction des logements des colons qui devaient être initialement confiés à des institutions internationales. Celles-ci auraient eu la charge de les rétrocéder aux Palestiniens.

Ces modifications à la marge n'ont pas changé le rapport des forces à l'intérieur de la coalition gouvernementale, conduisant sharon à multiplier au cours des dernières heures les revirements. Cette réunion a été marquée par une violente controverse entre sharon  et le ministre des Finances benjamin netanyahu, chef de file des opposants au plan.

La presse considère dans son ensemble que les jours de sharon à la tête du gouvernement étaient comptés. Car une crise ouverte à l'intérieur du likoud peut être  la base même de l'éclatement de la coalition gouvernementale, divisée entre l'extrême droite, hostile à la moindre évacuation de colonie, et le centre droit incarné par le parti ultra-laïque shinouï. En repoussant l'échéance sharon montre la preuve de sa faiblesse, on parle  déjà de menace de destitution, de plus la perspective d'élections anticipées a été évoquée et semble être une solution prise au sérieux.