Ramadan

Ramadan : Repas sous chapiteau et colis, les associations se mobilisent

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Mardi 30 Juillet 2013 à 05:00

Les lieux de culte musulman ne sont pas les seuls à proposer des repas de rupture de jeûne tout le long du mois de Ramadan. Des associations aussi ont pris l’habitude d’offrir l’iftar aux jeûneurs comme aux non-musulmans. Leurs actions, en dehors des mosquées, permettent d’ailleurs de toucher plus facilement une population non musulmane.



La somme nécessaire aux mosquées et aux associations caritatives pour confectionner un repas de rupture de jeûne varie entre 5 € et 7,50 €, outre les nombreux dons en nature effectués par des particuliers ou des entreprises locales (boulangeries, épiceries, boucheries…).
Depuis 20 ans, l’association Une Chorba pour tous installe son chapiteau en plein cœur du 20e arrondissement de Paris, tout le mois du Ramadan. « Entre 1 800 et 2 000 repas sont distribués par soir », fait savoir Chafia Azouni, la directrice de l’association. « Les bénéficiaires sont toutes les personnes qui en ont besoin », commente Mme Azouni, précisant qu’il y a « de plus en plus de familles avec des emplois précaires mais surtout de plus en plus de jeunes et de personnes âgées isolées. Il s’agit de chibanis, des immigrés de la première génération, qui touchent des retraites insignifiantes ».

Pour répondre aux besoins de ces démunis, Une Chorba pour tous a un « budget avoisinant les 130 000 €, qui provient des sponsors et de donateurs privés » pour son opération Ramadan, qui comprend également la distribution de colis alimentaires, dont profitent 150 à 200 personnes par jour.

L’association, qui compte 200 bénévoles, distribue par ailleurs 3 000 colis le reste de l’année.

Des bénévoles toujours plus nombreux

Non loin de là, du côté de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), des repas sont offerts par le Secours Islamique France (SIF), qui déploie également une tente pour recevoir les personnes dans le besoin avec son opération « Les Tables du Ramadan ».

L’an dernier, 18 000 repas ont été distribués, à raison de 600 repas par jour. Cette année, le SIF a pour objectif d’en distribuer 50 de plus par soir. C’est par roulement que se fait le service proposé sous une tente pouvant accueillir 250 personnes. « Il y a un premier service vers 19-20 h pour les non-jeûneurs, puis un deuxième service vers 21-21 h 30 », explique Samira Alaoui, chargée de communication du SIF.

L’an dernier, 900 kg de produits alimentaires ont servi à l’élaboration des repas. Des repas, qui se veulent équilibrés. Le menu, différent un jour sur l’autre, des « tajines » au « gratin », en passant par les « spaghettis », est composé de « féculents et donc de protéines et est toujours agrémenté de légumes », fait savoir Mme Alaoui. « On sait que, pour certains, c’est le seul repas de la journée », d’où l’importance de sa richesse nutritive, note-t-elle.

Comme Une Chorba pour tous, le SIF ne peut que constater la pauvreté qui touche les bénéficiaires. Les bénévoles de l’association sont de plus en plus nombreux à participer aux Tables du Ramadan, avec 40 bénévoles mobilisés, l’an dernier, soit + 50 % par rapport à 2011.

Contrer la précarité

En plus de servir les bénéficiaires, ils tâchent de créer un climat de convivialité. Durant le Ramadan, cette chaleur est recherchée par les prisonniers que n’oublie pas le SIF. L’an dernier, 5 040 colis alimentaires leur ont été distribués.

Un autre public, celui des étudiants, qui vivent de plus en plus dans la précarité, est visé par les Étudiants musulmans de France (EMF). Plusieurs sections de l’association organisent la distribution de repas. C’est le cas de l’EMF Caen, qui offre l’iftar « deux ou trois jours par semaine », fait savoir Yanis Khalifa, le président de la section Caen d’EMF. Cette distribution se fait au sein de la cité universitaire ou « de temps en temps dans des locaux mis à disposition » gratuitement par la ville.

Des colis alimentaires sont également distribués. L’an dernier, entre 80 et 100 colis ont été fournis à des étudiants, à Caen, où l’association organise, plusieurs fois dans l’année, des banques alimentaires. « Nous avons un partenariat avec le SIF. On achète les denrées, puis leur fournissons les factures et le SIF les prend en charge. Nous gérons juste la communication et la distribution », explique M. Khalifa, qui précise qu’en moyenne chaque section reçoit un budget moyen de 2 000 € de la part du SIF lors de cette opération Ramadan.