Sur le vif

Quand jouer aux échecs devient un grand péché en islam

Rédigé par | Mercredi 4 Janvier 2017 à 14:03



Le jeu d’échecs, un divertissement que des ultra-conservateurs musulmans honnissent. Selon Ahmet Mahmut Ünlü, plus connu sous le pseudonyme de Cübbeli Ahmet Hoca, le jeu d’échecs constitue un très grand péché en islam.

« Jouer aux échecs est pire que les jeux de hasard et de manger du porc. Les joueurs d’échecs sont plus enclins à mentir que d’autres. Ils ne peuvent pas dire la shahâda (la profession de foi, ndlr) lorsqu’ils sont sur le point de mourir », a déclaré ce dignitaire religieux de 51 ans parmi les plus influents de Turquie. Cité par le quotidien turc Hurriyet Daily News, l’imam rigoriste va plus loin en qualifiant ces joueurs de « maudits ».

Révoltée, la Fédération turque d'échecs a qualifié, mardi 3 janvier, les propos du prêcheur d’« inacceptables » et a promis d’intenter des poursuites judiciaires. Le ministre turc des Affaires européennes Ömer Çelik a aussi vivement critiqué les déclarations. « Les échecs évoquent la joie de la sagesse. Les échecs sont un défi de la sagesse. La culture orientale a donné de la valeur aux échecs », a-t-il affirmé à CNN Türk mercredi 4 janvier.

Une fatwa similaire en Arabie Saoudite

En janvier 2016, c’est le grand mufti d’Arabie Saoudite Abdul Aziz ibn Abdillah Ali ash-Shaykh qui prononçait un avis juridique (fatwa) contre le jeu d’échecs. Ce représentant du wahhabisme en expliquait les raisons dans une émission télévisée : « C'est une perte de temps et d’argent et il provoque l’animosité entre les joueurs ».

L’Iran avait également interdit ce jeu en 1979, après la révolution islamique. Le pays l’a finalement réinstauré neuf ans plus tard à condition de ne pas mettre d’argent en jeu.

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