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Religions

Pourquoi Mohamed Bajrafil décide d'abandonner sa charge d'imam

Rédigé par | Mercredi 25 Novembre 2020 à 20:40

           

Mohamed Bajrafil renonce à la charge d'imam qu'il exerce depuis plus de 20 ans en France. Le théologien, qui exerçait principalement à la mosquée d'Ivry-sur-Seine, en région parisienne, s'en explique auprès de Saphirnews.



Pourquoi Mohamed Bajrafil décide d'abandonner sa charge d'imam
« Ce sera sans moi ! » La récente annonce de la création d’un Conseil national des imams (CNI) par le Conseil français du culte musulman (CFCM) a achevé de convaincre Mohamed Bajrafil de ne plus exercer en tant qu’imam dans les mosquées, en particulier à celle d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) où il exerçait en continu depuis près de 14 ans pour les prières du vendredi, jusqu'à ce que la crise sanitaire du Covid-19 vienne donner un coup d'arrêt aux activités cultuelles. Sa décision a été prise vendredi 20 novembre. Le théologien musulman en a fait état mercredi 25 novembre auprès de Saphirnews, confirmant l’information du Monde.

Lire aussi : Face à Macron, le CFCM acte la création d'un Conseil national des imams, ce qu'on sait de cette structure

Son ras-le-bol de la teneur des débats autour de l'islam de France, cela fait plusieurs mois que ce cadre religieux l’exprime. Cette fois, il a atteint son paroxysme. Le CFCM comme l’Etat « se moquent du monde » avec le CNI, organe dans lequel il ne voit que le signe d’un grand « mépris » à l’égard de tous les imams évoluant en dehors des fédérations membres de l’instance représentative du culte musulman, lâche-t-il avec l’énergie de l’amertume mêlée de colère. « Qui est-ce qui va me labelliser ? Des guignols ? C’est non ! », exprime sans détour le quadragénaire d’origine comorienne, formé depuis ses six ans aux sciences islamiques. Quant au gouvernement, « on nous dit qu’il veut en finir avec l’islam consulaire mais à qui confie-t-on les rênes d’un conseil des imams ? A des représentants de l’islam consulaire ! »

Lassé d'être pris pour cible de toutes parts

Face à ce constat amer, Mohamed Bajrafil, engagé à ce jour dans l’Association musulmane pour l’islam de France (AMIF) dont il est membre depuis ses débuts, estime ne pas être écouté. « Je ne veux plus perdre de temps », déclare-t-il, voulant se concentrer sur des activités autres que l’imamat dont il ne tirait, par ailleurs, aucun salaire.

Son ras-le-bol se couple aussi à la fatigue d’être « insulté, moqué » tant par « les salafistes » que par « les islamophobes » et les identitaires. Après Daesh, « l’extrême droite a mis une cible sur mon dos ». « J’ai appris il y a un mois par ma sœur que chaque vendredi, ma famille (aux Comores) pleure et prie pour moi de peur qu’il ne m’arrive quelque chose. On en est là ! », soupire-t-il avec lassitude. Mohamed Bajrafil, auteur de l'ouvrage « Islam de France, l’an I » exerçait jusqu’ici en tant qu’imam dans diverses mosquées depuis son arrivée en France en 1999. Vingt-et-un ans sont depuis passés, « sans regrets », mais sa décision d’arrêter l'imamat - et non le travail théologique à ce stade - est, dit-il, certaine. « Certains pensent encore que c’est une blague. Je dis ici que non. »

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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Chrif le 25/11/2020 23:34 | Alerter
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Bajrafil n’a pas tord dans sa critique au sujet du Cfcm. Avec cet organe créé par Sarkozy en 2003 pour des raisons électoralistes il n’y a guère à espérer. Ceux qui le composent ce sont toujours les mêmes, certains liés à leurs consulats d’origine. Le Cfcm va d'échec en échec depuis 17 ans et en son sein des membres ont obtenu des décorations. Parmi eux il y a par exemple l’actuel recteur contesté de la mosquée de Paris qui est Vice President du Cfcm. C’est un avocat venu du bled et il avait été président d’un comité de soutien en France au 4ème mandat de Bouteflika. Il cumule le poste de président de l’association qui gère l’émission islam sur France 2 nommé en 2002 par Sarkozy. Cette émission est en déphasage avec l’actualité qui concerne la communauté musulmane et de ses besoins. Elle est à revoir totalement avec le changement de ses responsables et animateurs qui sont toujours les mêmes depuis de trop nombreuses années comme ceux du Cfcm. C’est urgent avant que les tensions, qui n’ont jamais atteint une telle intensité dans l’histoire de la présence des musulmans en France, explosent. Ces personnes qui s’accrochent à leurs chaises sans réussite devraient d’eux-mêmes se retirer.
Ils laisseraient ainsi place à des femmes et des hommes universitaires compétents et capables de proposer un projet viable. Ils oeuvreraient dans la transparence et l’intérêt général. Ces responsables se renouvelleraient régulièrement selon leurs mérites comme cela se pratique dans d’autres comm...  

2.Posté par Lknitri le 26/11/2020 11:48 | Alerter
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J’avais beaucoup de respect et de considération pour Mohamed Bajravil. Pour ses connaissances, son savoir, ses positions franches. Ne pas être choisi aujourd’hui comme d’autres prétendants (déçue comme lui) dans le CNI ne changera en rien la situation des musulmans de France. Chacune et chacun a un rôle à jouer dans la composante musulmane de la communauté nationale. Déçu par le choix fait par les pouvoirs publics ne donne pas le droit de traiter tous ces gens de guignols. Plusieurs personnes ont donné beaucoup de leur temps au niveau national et régional, ils ne sont pas connue médiatiquement parlant,. Ils n’attendent rien en retour, excepté la récompense d’Allah (subhanaho wa Taala). Par respect et un peu de retenue. Il faut rester humble cher Mohamed.

3.Posté par Abdoulaye le 26/11/2020 23:45 | Alerter
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Merci infiniment à notre frère Mohamed Bajrafil pour tout son apport intellectuel et humain aux musulmans et à l'Islam, j'espère qu'il continuera malgré tout à écrire et à s'exprimer publiquement.
Sa décision m'attriste, mais il faut la respecter.
Il est vrai que nos dissensions, nos querelles, nos accusations, l'intolérance que manifeste certains d'entre nous, cela doit être lassant.
Encore une fois merci.

4.Posté par Premier Janvier le 27/11/2020 17:02 | Alerter
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Les dirigeants du culte musulman se cooptent. Ils sont comme une secte. Lol.

5.Posté par Premier Janvier le 27/11/2020 17:13 | Alerter
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Le culte musulman, une poignée de grands électeurs ayant le droit de vote, toujours les mêmes. Tu fais quoi dans la vie. Culte musulman. Lol.

6.Posté par Premier Janvier le 28/11/2020 22:31 | Alerter
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Le culte musulman est un gros bordel. Pour y comprendre quelque chose il faut se lever de bonne heure.

7.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 01/12/2020 07:21 | Alerter
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Membre éminent de l'AMIF, Mohamed Bajrafil témoigna devant la commission du Sénat en affirmant deux choses très étranges.

D'abord qu'il n'avait rien à voir avec l'UOIF. Membre éminent du Conseil Théologique des Musulmans de France fondé par un ex président de l'UOIF, Ahmed Jaballah, frère musulman revendiqué, il aurait pu parler de collaboration, au moins... En tout cas, son déni semble bizarre.

De même, le jeu avec la dénomination du conseil (qui reprend le nouveau nom de l'UOIF, terme générique s'il en est, et qu'il accentue en prétendant qu'il s'agit du conseil "musulman" (et non pas "des musulmans")) s'apparente à ce qu'on appelle une provocation humoristique...

Ensuite que Youssef El Karadawi était un savant remarquable, voire l'auteur d'une révolution dans le droit musulman en faveur des femmes est tout aussi étrange. El Karadawi principal propagandiste des frères musulmans, est ce qu'on appelle un personnage "radioactif". Interdit de séjour dans une partie du monde, dont la France, il ne serait absolument pas une référence en quoique ce soit, et le prétendre serait signe de contamination...

On rappelle que le CCIF et l'ex UOIF ont refusé d'être auditionné par le Sénat, et que cela est illégal et pourrait justifier de poursuites.

http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20200203/ce_radicalisation.html#toc3


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