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Points de vue

Par-delà le voile

Rédigé par Fatiha Darolles | Jeudi 24 Septembre 2020 à 09:00

           


Le Prophète Muhammad recevant la Révélation par l'entremise de l'ange Gabriel sur le mon Hira. (Miniature Turque du XVIe siècle, musée de Topkapi, Istanbul, Turquie)
Le Prophète Muhammad recevant la Révélation par l'entremise de l'ange Gabriel sur le mon Hira. (Miniature Turque du XVIe siècle, musée de Topkapi, Istanbul, Turquie)
Comme l’actualité récente le montre à nouveau, la question du « voile islamique » ne cesse d’alimenter et d’agiter de façon récurrente le débat public, politique et médiatique, accompagnée de son lot habituel d’amalgames et de stéréotypes négatifs qui ne font le plus souvent qu’attiser une hypersensibilité laïciste face à ce qui est assimilé, abusivement et à tort, comme un signe ostentatoire d’asservissement de la femme et un outil de propagande islamiste.

Lire aussi : Le voile ou le choc des représentations

Certains s’improvisent théologiens en s’imaginant qu’il suffit de lire par eux-mêmes le Coran pour le comprendre, et qu’ils peuvent se dispenser de l’accompagnement des interprétations données par les maîtres qualifiés. Ce genre de lecture personnelle du Texte sacré aboutit, dans la plupart des cas, à un libre examen dangereux, qui commet des erreurs d’interprétation inévitables. Une telle méthode, ou plutôt contre-méthode, ouvre tôt ou tard la porte au littéralisme aveugle, celui-là même qui pousse les extrémistes à détourner le sens des versets du Coran.

Cette erreur est d’autant plus grave si l’on continue en même temps de se demander si le port du voile est « obligatoire », en se bornant ainsi à l’envisager uniquement à travers le prisme restreint du légalisme, qui réduit les prescriptions religieuses à un simple code juridique ou moral.

D’autres voudraient, à l’extrême opposé, assimiler le port du voile en islam à une pratique sociale ou à une coutume culturelle, liée exclusivement au contexte historique et socioculturel particulier à l’Arabie du VIIe siècle, dans lequel eut lieu la révélation du Coran.

Certains universitaires en arrivent ainsi à penser et à affirmer que « le voile n’a pas de significations spirituelles ».

D’autres enfin, tenants de la politique du « deux poids, deux mesures », veulent distinguer la tradition du voile islamique de celle du voile chrétien, en prétendant que le voile en islam serait synonyme de soumission et d’instrumentalisation idéologique, alors que celui des religieuses chrétiennes serait l’expression d’une consécration de leur vie, et n’aurait donc rien à voir avec le premier.

La portée du voile est ainsi réduite à une dimension tantôt légale (obligation), tantôt morale (pudeur), tantôt historique et sociale (circonstances de la révélation). Quant à ses éventuelles significations spirituelles, on nous dit que celles-ci auraient une valeur purement subjective, susceptible de varier d’une musulmane à une autre.

Une occultation des sens profonds et universels propres au voile

Toutes ces différentes analyses dénotent à la fois une méconnaissance de l’islam en général, et de la signification du voile en particulier, mais aussi une perte de sensibilité à l’égard des symboles universels du Sacré.

Que ce soit le légalisme formaliste ou le relativisme académique, typique de la sociologie et de l’histoire des religions, de telles approches extérieures et superficielles occultent de fait les sens profonds, universels et symboliques qui sont propres au voile, en islam comme dans les grandes religions et traditions spirituelles de l’humanité.

Si, parmi les innombrables significations attribuées à la valeur et à la fonction du voile islamique, certaines frôlent véritablement le mauvais goût, c’est probablement parce qu’on ne cherche jamais, en fin de compte, à en donner une définition réellement religieuse. A l’instar du judaïsme et du christianisme, ou même de l’hindouisme, le voile en islam est l’expression extérieure d’une vocation religieuse qui se manifeste jusque dans l’habit. Alors pourquoi tant de bruit autour du voile islamique ?

Peut-être parce que l’on s’arrête trop souvent aux apparences, que ce soit celles des vêtements ou des mots, dans une société moderne marquée par une superficialité qui tend à étouffer les aspirations plus profondes, et à amoindrir de plus en plus la qualité et la sincérité des relations humaines. Le voile lui-même risque alors de dériver en accessoire de mode, devenant un simple artifice au service de la fantaisie individuelle, bref un énième produit et cliché du consumérisme matérialiste.

A aucun moment, ou trop rarement, on se demande ce que peut réellement signifier le voile en islam, indépendamment des significations qu’on veut lui attribuer, et de l’usage erroné qu’en font malheureusement certains musulmans et musulmanes. Ce voile ne serait-il pas simplement le signe d’un symbole universel, présent dans presque toutes les cultures de l’humanité depuis des millénaires. Et pourquoi l’islam, dans ce cas, devrait-il faire exception ? Ignorer ou méconnaître cette dimension universelle du voile en islam, c’est dénier en même temps les principes métaphysiques et valeurs spirituelles que ce dernier partage avec les grandes religions de l’humanité.

Attention à l’attachement excessif aux formes ou à la lettre au détriment de l’essence ou de l’Esprit

Aller au-delà du voile, voire au-delà des apparences, c’est le seul moyen de connaître le vrai visage de l’islam et de ces musulmanes qui ont choisi de porter le voile, non par revendication identitaire, par mode ou par affirmation individuelle, mais comme le témoignage naturel d’un effort de transparence spirituelle.

C’est la raison pour laquelle le formalisme, c’est-à-dire l’attachement excessif aux formes ou à la lettre au détriment de l’essence ou de l’Esprit, constitue une grave erreur, du point de vue traditionnel islamique, dans la mesure où il méconnaît la finalité de ces mêmes formes qui n’est autre que de ramener le fidèle à la réalité transcendante et immanente de Dieu. « Toute chose périt sauf Sa Face », affirme le Coran (sourate 28, verset 88). Seule la Science divine, à l’origine même des prescriptions religieuses, est réellement inconditionnée et absolue, tandis que les formes sont nécessairement relatives et éphémères.

Ce sont l’ignorance et la méconnaissance de cette valeur symbolique et intellectuelle qui amènent certains à la rejeter, voire à en nier l’existence, tout simplement parce qu’ils ne parviennent ni à la comprendre, ni à la goûter, ce qui entraîne de fait des crispations sur le sens littéral des prescriptions coraniques et prophétiques, au détriment des significations plus profondes qu’elles recèlent.

Approfondir la connaissance des symboles sacrés pour pouvoir bénéficier de leur influence spirituelle

Les prescriptions religieuses qui régissent la vie du musulman ont, en effet, à la fois un sens extérieur et un sens intérieur, lequel peut lui-même se prêter à différentes interprétations symboliques selon le degré de connaissance et de foi du croyant. Il ne s’agit néanmoins pas d’interprétation subjective et personnelle, mais bien d’un effort d’intériorisation qui, grâce à l’enseignement des maîtres, permet d’approfondir la connaissance des symboles sacrés pour pouvoir bénéficier de leur influence spirituelle.

Les lois du symbolisme authentique obéissent à la science sacrée de l’Art divin, dont les principes métaphysiques se déploient et se déclinent à travers le langage universel de la Beauté, de la Sagesse et de la Vérité. Les symboles du Sacré se présentent dans la multiplicité des signes de la Création mais aussi dans la diversité des théologies, des rites, des règles de comportement, et des expressions artistiques, qui sont propres à chaque Révélation et à chaque civilisation traditionnelle.

La notion de « voile » fait précisément partie de ces symboles évidents de la présence mystérieuse du Divin. La symbolique du voile est au centre de la doctrine et de la culture musulmanes : on la retrouve dans la vision mystique de la réalité, dans la Parole de Dieu révélée, dans la manifestation prophétique, dans la relation du croyant avec Dieu, et dans les différentes formes de l’art traditionnel.

Le Coran se présente lui-même comme une « révélation » de la parole de Dieu, c’est-à-dire comme « dévoilement » de la réalité transcendante qui se manifeste sous le « voile » d’un langage surnaturel faits de paraboles et de symboles. Car la vision de la Lumière divine et l’audition de la Parole de Dieu seraient humainement insoutenables sans le voile protecteur et miséricordieux du monde et des lettres du Livre saint. « Si la majesté de la Parole de Dieu n’était pas voilée par le vêtement des lettres, explique l’imam al-Ghazali, ni le Trône divin ni la terre ne supporteraient de l’entendre. Tout ce qui se trouve sur terre serait anéanti par la grandeur de Sa Parole et par les fulgurances de Sa Lumière. »

Selon un hadith célèbre rapporté par Bukhari : « Dieu a 70 (ou 70 000) voiles de lumière et de ténèbres ; s’Il les enlevait, les gloires fulgurantes de Sa Face consumeraient quiconque serait atteint par Son regard. » Le voile que revêt la femme musulmane lors de la prière rituelle, moment d’entretien intime entre le serviteur et son Seigneur, prend ici tout son sens.

Il n’est pas fortuit, à cet égard, que l’un des versets évoquant le voile des croyantes se trouve précisément dans la sourate « La Lumière » : « Nul grief contre vous à entrer dans des maisons inhabitées où se trouve un bien pour vous. Dieu sait ce que vous divulguez et ce que vous cachez. Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Dieu est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines… » (Sourate 24, versets 30-31)

Mais le Coran parle également de ceux, à l’opposé, dont l’ignorance, l’orgueil et l’hypocrisie forment un voile sur le cœur, qui les empêche de saisir la réalité profonde des choses, à tel point qu’ils se priveront eux-mêmes de contempler la Face de Dieu. « Lorsqu’on leur lit Nos versets, ils commentent : légendes de primitifs ! Oh que non ! Mais les œuvres qu’ils se sont acquises leur ont couvert le cœur. Hélas ! ce jour-là ils seront voilés (mahjûbûn) à l’égard de leur Seigneur. » (Coran, sourate 83, versets 13-15)

La figure de Marie pour retrouver le sens d’une vocation spirituelle commune

Pour connaître la fonction et le sens réel du voile en islam, il faut revenir à la figure de Marie, Maryam, exemple par excellence de dévotion, de pureté et de sainteté en islam et aux yeux des musulmans. « Evoque dans le Livre Marie, lorsqu’elle s’éloigna de son peuple vers un lieu du côté de l’Orient (là où naît la lumière). Elle mit entre elle et eux un voile (hijab), et alors Nous lui envoyâmes Notre esprit qui prit pour elle la forme d’un homme parfait. » (Coran, sourate 19, versets 16-17)

Ceux et celles qui sont encore sensibles aux langages de l’Esprit sauront puiser dans ces versets des enseignements profonds qui soulignent la dimension éminemment symbolique du voile comme signe visible d’une retraite intérieure, d’un détachement, mais aussi d’une protection divine face aux offenses d’un peuple ignorant et incrédule, qui pèche contre l’Esprit en niant le miracle et la miséricorde représentées par Jésus et sa mère (sur eux la paix de Dieu).

Le voile ne doit pas servir à cacher ou à établir une ségrégation, mais plutôt à distinguer. Il fournit alors à celle qui le porte une protection en vertu de la consécration visible de sa personne à Dieu. Le Coran dit : « Ô Prophète ! Dis à tes femmes, à tes filles et aux femmes des croyants de se couvrir de leurs voiles ; c’est pour elles le meilleur moyen d’être reconnues et de ne pas être offensées. » (Sourate 33, verset 59)

La présence partagée de Marie dans les traditions chrétienne et musulmane, et la place qu’elle occupe encore dans le cœur et la mémoire de nos contemporains, croyants ou non, peuvent aider à retrouver le sens d’une vocation spirituelle commune, et une sensibilité au sacré, porteuse de paix, d’humilité et de sacrifice.

Le Prophète Muhammad lui-même (sur lui la grâce et la paix de Dieu) est traditionnellement représenté, dans l’art islamique, avec un voile ou une flamme sur le visage, de telle sorte qu’aucune caractéristique individuelle ne puisse être associée à celui qui représente le modèle par excellence de la transparence devant la Volonté divine.

Il semble que la femme musulmane soit appelée à apprendre précisément à porter ce même voile, le voile de la lumière prophétique qui, en recouvrant certaines parties de leur apparence extérieure, permet de rendre manifeste la présence du mystère divin.

Refuser de mesurer la conformité à l’islam au port ou non du voile

L’acte symbolique de se voiler, comme pour l’homme celui de porter la coiffe et l’habit traditionnels, « signifie », dans la double acception de « faire sens » et « faire signe », ou simplement témoigne de la crainte révérencielle de Dieu, qui inspire et accompagne le musulman pieux et la musulmane pieuse dans tous les aspects de leur existence.

Toutefois, si le vêtement peut être un symbole qui, en vertu de la correspondance entre l’extérieur et l’intérieur, peut avoir des effets sur la vie spirituelle de celui ou celle qui le porte avec la juste intention, l’on sait aussi que « l’habit ne fait pas le moine ».

La religiosité de chacun et chacune va bien au-delà des apparences extérieures, et d’ailleurs, « il est possible que l’ostentation pénètre là même où personne ne te voit », dit le maître soufi Ibn ‘Ata’ Allah al-Iskandari. Ce serait donc une erreur d’associer superficiellement la vertu de la discrétion, ou la nécessité d’une protection, à un simple morceau de tissu, surtout si l’on ne cherche pas, au-delà de ce voile, à réaliser cette perfection spirituelle que Dieu accorde, en islam, tant aux hommes qu’aux femmes éclairés, et dont les premiers modèles sont plus particulièrement, pour ces dernières, Maryam, Asiya, Khadija, Fatima, Aïcha, suivies en cela par tant d’autres nobles servantes du Seigneur des mondes.

C’est la raison pour laquelle on ne saurait mesurer la conformité à l’islam au port ou non du voile, celles qui ne le mettent pas le portant, en réalité, mais différemment. Ce qui importe, en fait, c’est l’expression de cette sensibilité innée, présente en chaque femme, qui consiste à savoir préserver les qualités que Dieu lui a données.

Le Prophète a dit, selon un hadith rapporté par Ibn Hanbal : « Dieu est Beau, et Il aime la beauté. » La femme a reçu de Dieu un reflet de cette beauté, qui doit être manifestée avec humilité, gratitude, noblesse, équilibre et sagesse, tout comme l’homme doit manifester ces mêmes qualités dans sa relation avec la femme afin de pouvoir reconnaître en celle-ci les autres composantes de sa nature. Il s’agit de voiler une partie de soi pour savoir en dévoiler d’autres afin d’élever la qualité de la relation Homme-Femme à la hauteur de leur noblesse ontologique commune, celle de créature faite « selon la Forme du Tout-Miséricordieux ».

Le symbolisme du voile vécu de façon extérieure ou intérieure, ou les deux à la fois, ne peut servir d’alibi pour ne pas réagir à la désinformation fallacieuse et aux instrumentalisations fondamentalistes. De l’autre côté, la nécessaire réaction intellectuelle de la femme face aux dérives, tant sociétales que fondamentalistes, méprisant toutes deux sa dignité authentique, ne devrait pas se transformer en revendication féministe exclusiviste ; car les femmes ne réussiront à accomplir pleinement et librement leur nature qu’à la condition qu’elles sachent œuvrer et manifester les qualités qu’elles ont en commun avec l’homme et celles qui leur sont propres, en synergie et en harmonie avec lui, sans vouloir opposer ou substituer les uns ou les unes aux autres.

« Dieu a caché les lumières du tréfonds des cœurs sous le voile épais des apparences afin de préserver leur splendeur de se compromettre par leur apparition, et pour qu’elles ne soient pas vulgarisées. » (Ibn ‘Atâ’ Allah al-Iskandari, Paroles de Sagesse)

*****
Fatiha Darolles est en charge des relations et des études relatives à l'entreprise et au monde du travail, au sein de l'Institut des hautes études islamiques (IHEI).

Lire aussi :
Ce que le voile cache de l’islam
Le voile ou le choc des représentations – Comment le hijab a pris des qualités spirituelles qu’il n’a pas
Tareq Oubrou face aux « islamo-identitaires » : poser les enjeux du débat (1/2)
Abd-al-Wadoud Gouraud : « La conformité au modèle prophétique ne saurait se réduire à une imitation aveugle et purement extérieure »




Réagissez ! A vous la parole.
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17.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 02/10/2020 19:19 | Alerter
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Vous n'avez pas abordé les tentatives de réponses à vos "pourquoi". Et je ne crois pas que le fétichisme du voile concerne ses contempteurs mais bien ses porteuses, surtout dans le "contexte" social et national dans lequel il est porté.

Il est ainsi frappant de voir ce rappel au "contexte" d'une société de pillards nomades du VIIème siècle, dotés de harems gardés par des esclaves castrés à qui on peut montrer sa nudité sans risques, ce qui est une allusion détaillée à une règle divine que je trouve obscène. Car il s'agit bien d'une règle divine:

24.1 "Voici une sourate que Nous avons fait descendre en y formulant des obligations, et dans laquelle Nous avons révélé des signes évidents afin que vous puissiez réfléchir."

Ainsi, l'allusion faite aux noirs africains mis en esclavage, et ignoblement castrés afin qu'il soit possible aux femmes de bien de se montrer nues devant eux fait réfléchir, effectivement.

Car on ne fait pas mention aussi du "contexte" d'une société moderne qui ne dispose de rien de tout ça avec en plus l'égalité absolue des droits entre hommes et femmes plus la liberté sexuelle et la complète sécularisation. Et à qui on veut parler un langage "spirituel" entièrement construit sur le premier contexte.

Une contradiction dans les termes, non ?

16.Posté par Henri-Pierre GUILLERME le 02/10/2020 14:37 | Alerter
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HPGIZEH
Bien noté Monsieur Carmignola,

Vous me concéderez cependant qu'en matière de pornographie (#) (induite et relative, n'exagérons pas !) TOUS les livres dits sacrés, monothéistes et d'origine sémite en sont peu ou prou pourvus, partout, tout le temps. Il faut quand même considérer que les moeurs de l'antiquité et de l'antiquité tardive n'étaient pas les nôtres (aujourd'hui) mais vues sous un certain angle ô combien bien pires. Nature oblige (nature : création du Dieu, unique, des monothéistes).

Les préjugés inter confessionnels (exogènes) ont été dans l'histoire humaine le prétexte à bien des maux d'origines intra confessionnelles (endogènes) et de manipulations opportunistes politiques locales. Vous avez raison. Ils sont comme ça les humains, c'est pour ça qu'il y a des "réfugiés" en camps, des diasporas bien implantées, des demandeurs "d'asile", etc.

Bon, je quitte ce "débat" de Saphirnews pour re-écouter Ousame TIMERA dans Question d’Islam (France Culture, Ghaleb Bencheikh) car son bouquin est pour moi plus « confusant » qu’éclairant.

Au plaisir de vous retrouver sur un autre « débat », peut-être … (celui-ci me gonfle, et je ne partage pas votre fétichisme du voile, chacun ses goûts après tout).
Salutations, HPG

PS: relisez le verset que vous citez (et qui était la référence principale dans ce débat) en la plaçant dans son contexte (voir mon topo, sourates 33 et 24 dans cet ordre) .

(#) = pas que de pornographie, fratricides ... Caïn et Abel ... non ?, parricides, inceste, adul...  

15.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 02/10/2020 10:07 | Alerter
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Vous avez raison de considérer la France comme "particulière". Le rejet du port du voile y est très important, peut être "trop", au point qu'il est commun aux US par exemple, de s'offusquer que l'on s'en offusque autant...

Les raisons en sont multiples, mais on pourrait dire que l'oubli et le rejet de la religion catholique, puis du religieux au sens large, est extrêmement fort en France.
Ce rejet se trouve associé à la répression sexuelle autoritaire des sociétés traditionnelles et concerne aussi bien les hommes que les femmes (qui mènent toujours une sorte de guerre de libération).
Le voile est le signe ostentatoire par excellence de la présence du religieux autoritaie dans l'espace public et se trouve honni pour cela en particulier par beaucoup de femmes, il faut le souligner.

La sourate 24 dont vous parlez est effectivement utilisée pour plusieurs objets.

Pour ce qui me concerne et puisque vous me posez la question, je la trouve littéralement obscène et considère choquant qu'un texte religieux valide d'aujourd'hui puisse parler de:
"ne montrer leurs ornements qu'à leur époux, ou à leur père, ou au père de leur époux, ou à leurs fils, ou aux fils de leur époux, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou à leurs dames de compagnie, ou à leurs esclaves, ou à leurs serviteurs mâles incapables d'actes sexuels, ou aux garçons impubères indifférents à la nudité féminine"

Cela fait donc une interprétation de plus...

A ce propos, je vous fait r...  

14.Posté par Premier Janvier le 01/10/2020 22:51 | Alerter
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Il existe une phrase pour résumer les choses.
Les choses sont ce qu'elles dit qu'elles sont.

13.Posté par Henri-Pierre GUILLERME le 01/10/2020 16:38 | Alerter
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HPGIZEH
a M. Carmignola :
N.B. : le "Sheikh al Azhar" est la plus haute sommité des musulmans en Egypte.

12.Posté par Henri-Pierre GUILLERME le 01/10/2020 16:25 | Alerter
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HPGIZEH
à M. Carmignola :
Le sujet n’est ni simple, ni binaire, je sais. (en plus j’aime écrire, ce qui ne simplifie rien) Extraits de mes deux papiers :

… … … ce qui est troublant est que les autorités les plus éclairées du Din Islam et les cerveaux des mouvements musulmans les plus radicalement extrêmes utilisent les mêmes textes verbatim pour tenter de nous convaincre de croyances (très) différentes. Simplement parce qu'il y a des siècles ces divergences qui apparaissent (péniblement) aujourd'hui existaient. "On" a préféré le statuquo à la remise en cause, au choix. Un statuquo de 7, 8 ou 9 siècles ... c'est long !

… … … le problème n’est pas le voile … … … mais la lecture décontextualisée du Saint Coran et des citations du Prophètes. Cette lecture devrait pouvoir se faire avec le regard du citoyen du monde du temps présent. Les ‘traditions’, piliers principaux des édifices théologico-géo-politiques du moment ne sont pas d’actualité … mais sans doute de bon rapport … pour certains, et pour les « politiques » en particulier. (voir plus bas un addendum sur al Azhar).

… … … contrairement à son assertion (celle de Mme Darolles) les leaders « extrémistes » ont (ou sont) des « maîtres qualifiés », mais leur démarche est le miroir de la sienne : pourquoi le silence des grands « maîtres qualifiés » (le Sheikh al-Azhar par exemple, jusqu’à il y a peu) ? Pourquoi « des universitaires » prennent-ils position ? y compris dans le monde musulman (immense, lui) hors de France ? Pourquoi tous ces ...  

11.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 01/10/2020 07:11 | Alerter
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@Guillerme
Le cheikh Tantaoui (Al Azhar) avait pourtant bien affirmé en 2009 qu'alors que le voile était une obligation pour la femme musulmane des états non musulmans étaient libres de l'interdire et que les musulmanes devaient se conformer aux lois des pays dans lesquels elles vivaient...
Vous savez très bien que la question est bien là: interdiction etc. Pourquoi le nier?
Votre position semble être celle d'une banalisation qui permettrait à une imposition "sans raison" de se généraliser plus facilement, mais je ne suis pas sûr d'avoir compris.

10.Posté par Henri-Pierre GUILLERME le 30/09/2020 22:25 | Alerter
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HPGIZEH
à M. Carmignola :
... étonnant que vous n'ayez pas saisi les appâts dans mon "post" par Henri-Pierre GUILLERME le 28/09/2020 23:03. n°6 ci-dessus (ou ci-dessous, c'est selon ).
Bonsoir. HPG

9.Posté par Henri-Pierre GUILLERME le 30/09/2020 21:40 | Alerter
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HPGIZEH
... non Monsieur Premier Janvier " Attention je pense moi. le suis quelqu'un moi . Mort de rire." je pense simplement que ma prose sans doute plus documentée et plus convaincue est nécessairement plus longue que la votre pour les mêmes raisons mais à l'inverse. ... important le miroir (pour vous)(mais pour moi aussi ... et pour beaucoup d'autres).
... non Monsieur Francois Carmignola, je ne suis pas en colère. Je suis totalement incompétent dans cette spécialité ô combien respectable "du voile" dans l'art vestimentaire à travers les siècles de l'histoire de l'humanité. ... (la liste de mes ignorances est abondante !). Je ne suis pas non plus un collègue du Professeur Robert Langdon ... dont je déguste les aventures dans le texte (mais je ne suis pas le seul !) et apprécie sa connaissance des symboles et des signes.

Mme Darolles introduit son papier par :
" Comme l’actualité récente le montre à nouveau, la question du « voile islamique » ne cesse d’alimenter et d’agiter de façon récurrente le débat public, politique et médiatique, accompagnée de son lot habituel d’amalgames et de stéréotypes négatifs qui ne font le plus souvent qu’attiser une hypersensibilité laïciste face à ce qui est assimilé, abusivement et à tort, comme un signe ostentatoire d’asservissement de la femme et un outil de propagande islamiste."
Et j'écris, non pas ma colère, mais mon effarement en ces termes :
"Plus sérieusement ce qui est troublant est que les autorités les plus éclairées du Din Islam et les ce...  

8.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 30/09/2020 11:53 | Alerter
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@Pierre Henri Guillerme
Votre colère est injustifiée et les réflexions de Mme Darolles parfaitement valides: la symbolique du voile est présente en de nombreux endroits du Coran.
La question est de savoir comment et pourquoi décider de l'habillement des femmes...

7.Posté par Premier Janvier le 29/09/2020 22:07 | Alerter
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Ha tiens un théologien. Lol. Un diplômé!
Attention je pense moi. le suis quelqu'un moi . Mort de rire.
Machin a dit que. Selon moi machin a dit que.
Wahou! Rock'n roll.

6.Posté par Henri-Pierre GUILLERME le 28/09/2020 23:03 | Alerter
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Mme Fatiha Darolles écrit : "Il n’est pas fortuit, à cet égard, que l’un des versets évoquant le voile des croyantes se trouve précisément dans la sourate « La Lumière » : « Nul grief contre vous à entrer dans des maisons inhabitées où se trouve un bien pour vous. Dieu sait ce que vous divulguez et ce que vous cachez. Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Dieu est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines… » (Sourate 24, versets 30-31) " fin de citation.

La sourate 24 fut la 102ème sourate révélée. Elle le fut après (chronologiquement) un incident mineure concernant Aïsha qui fit jaser dans les tentes. Cf. le Saint Coran, les 20 et quelques premiers versets de cette sourate.
Il faut lire la sourate entièrement pour être dans le contexte de relations en générales et inter-genre en particulier. Quand au "voile" là dedans ...
... lorsque quelqu'un (un homme ? non précisé) entre dans une maison ... Verset 30 "Dis (ô Muhammad) aux croyants qu'ils baissent leurs regards et garde leur chasteté c'est ; c'est plus pur pour eux ..." puis verset 31 " Et dis aux croyantes qu'elles baissent leur regards, et qu'elles gardes leur chasteté, et qu'elles ne montrent de leurs parures (de leurs bijoux, ornements, ...) que ce qui en parait, et qu'elle r...  

5.Posté par Premier Janvier le 28/09/2020 22:28 | Alerter
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"Je ne suis pas d'accord avec ce que je pense".
J'en ai pourtant lu plein de phrase ou de textes qui m'ont marqués.
Mais une celle phrase là est vraiment exceptionnelle.
Je l'avais je crois entendue dans une émission télé.
Jamais je n'avais entendu une phrase de ce type auparavant.
Chez des contemporains je veux dire.
Une telle phrase ce n'est pas rien. Je l'ai retenue. Elle est une phrase magnifique.
Après chacun d'entre nous piochons et élisons. Mais celle-là en tous cas pour moi, c'est pas rien

4.Posté par Premier Janvier le 28/09/2020 21:58 | Alerter
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Je n'ai pas lu l'article. Mon commentaire est juste une humeur.
Surement à peu près toujours égale d'ailleurs.
Ce que je peux bien dire ou avoir dit n'a aucune valeur.
Je ne suis d'ailleurs jamais d'accord avec moi même.
Je ne sais pas si elle se souvient avoir dite cette phrase, mais j'ai adoré cette phrase d'Elisabeth Lévy ""je ne suis pas d'accord avec ce que je pense"".
Cette phrase m'a marqué, je l'ai trouvée exceptionnelle.
Elle me résume et je le crois résume surement assez bien chacun d'entre nous.

3.Posté par Premier Janvier le 27/09/2020 21:39 | Alerter
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J'en ai marre d'être roulé par des marchands de liberté.

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