Religions

Obsèques du cardinal Lustiger

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 10 Aout 2007 à 10:16

C’est ce matin à 10h00 que se déroulent les obsèques solennelles du cardinal Lustiger en la cathédrale Notre-Dame. L'ancien archevêque de Paris, décédé dimanche, a beaucoup œuvré pour améliorer le dialogue entre l’Eglise et le judaïsme.



La prière juive du Kaddish

Le cardinal Lustiger
Vingt-trois archevêques, dont plusieurs étrangers, et 36 évêques prendront place à 10H00 locales dans la nef de la cathédrale, ainsi que des prélats de rites orientaux et de nombreux représentants des communautés juives française et internationale.

A la demande du défunt, juif converti au catholicisme à 14 ans, des prières traditionnelles pour les morts, dont la prière juive du Kaddish, seront prononcées pendant la cérémonie, qui sera retransmise sur un écran géant installé sur le parvis de Notre Dame à l'intention de tous ceux qui n'auront pas pu prendre place à l'intérieur. Un cousin du défunt, Jonas Moses-Lustiger, lira ensuite le Psaume 113, en hébreu puis en français.

Le caveau des archevêques

Après la procession du cercueil porté par six prêtres en étole violette, débutera la messe, au cours de laquelle Mgr André Vingt-Trois, successeur du cardinal Lustiger, prononcera son homélie.

Le défunt recevra l'hommage du secrétaire perpétuel de cette institution, Maurice Druon, puis le cardinal Paul Poupard, représentant du pape, lira un message de Benoît XVI.

Le corps sera enfin inhumé dans le "caveau des archevêques", une crypte fermée située sous le choeur de Notre-Dame, inaccessible au public, où reposent depuis le 17e siècle les archevêques de la capitale.

De nombreuses personnalités assisteront à la cérémonie. Nicolas Sarkozy, interrompant ses vacances américaines, a fait savoir qu'il ferait un rapide aller-retour, avant de déjeuner samedi avec le président Bush, pour assister à la cérémonie religieuse et à l'inhumation du cardinal.

Le gouvernement sera représenté notamment par le Premier ministre, François Fillon, et le ministre de l'Intérieur et des cultes, Michèle Alliot-Marie.

Vous ne me reverrez pas

Né Aaron Lustiger le 17 septembre 1926 de parents réfugiés polonais commerçants à Paris, il s'était converti au catholicisme à l’âge de 14 ans. Il avait été ordonné prêtre en 1954, puis nommé évêque d'Orléans en 1979 et archevêque de Paris en 1981.

Mgr Lustiger avait été élu en juin 1995 à l'Académie française au fauteuil du cardinal Albert Decourtray. Il y avait fait sa dernière apparition le 31 mai pour adresser ses adieux aux "Immortels". "Vous ne me reverrez pas", leur avait-il dit alors.

L'ancien archevêque de Paris a joué, dans les rapports judéo-chrétiens, "un rôle exceptionnel par sa propre vie, par les initiatives dont il a été à l'origine et par sa proximité avec les papes, aussi bien Jean Paul II que Benoît XVI", a estimé Richard Prasquier.