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Sur le vif

Non, le terme « coronavirus » n’a pas été interdit d'usage au Turkménistan

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 3 Avril 2020 à 16:55

           


Non, le terme « coronavirus » n’a pas été interdit d'usage au Turkménistan
L’usage du mot « coronavirus » a-t-il été banni des médias au Turkménistan ? C’est ce qu’affirmait Reporters sans frontières (RSF) dans un article paru le 31 mars intitulé « Le "coronavirus" interdit de cité au Turkménistan ». Très vite, l’affirmation de l'existence d’une telle censure dans ce pays d’Asie centrale, dirigé d'une main de fer depuis 2006 par Gourbangouly Berdymoukhammedov, a fait le tour du monde et a été repris par de nombreux médias mainstream, y compris en France.

Il s’agit d’une fake news, assure Novastan depuis mercredi 1er avril. Un média turkmène indépendant, interrogé par le site spécialisé sur l’Asie centrale, explique que « cette fake news est avant tout due à une mauvaise interprétation de RSF d’une information a priori véridique ».

Si le mot « coronavirus » a bien été retiré de certaines brochures médicales éditées par le ministère de la Santé, il est faux « d’affirmer que cette interdiction vaut pour tout le pays », explique-t-on à Novastan, qui a vérifié, en parallèle, de la présence effective du mot « coronavirus » dans la presse turkmène.

Des excuses de RSF pour une « erreur absolument regrettable »

RSF a présenté ses excuses, jeudi 2 avril, indiquant dans un erratum que, « contrairement à ce qui était indiqué, le terme "coronavirus" n'a pas été censuré en tant que tel dans les médias turkmènes ». « Une précédente version d'un article publié le 31 mars sur le site de RSF à propos du Turkménistan reposait sur une information erronée. (…) Nous présentons nos excuses à nos lecteurs pour cette erreur absolument regrettable », a indiqué l’organisation.

RSF affirme néanmoins que « les autorités (turkmènes) évitent autant que possible l'utilisation du mot "coronavirus" pour dissuader la propagation des informations sur la pandémie » et que, sur la foi de sources médiatiques, « des policiers en civil arrêtent les passants qui parlent du coronavirus, dans les arrêts de bus, les queues pour les magasins, ou qui portent un masque ».

Au Turkménistan, « trou noir de l’information », classé dernier du classement mondial 2019 de la liberté de la presse, « les médias d’Etat restent silencieux sur les effets du coronavirus dans le pays », signifie RSF. A ce jour, les autorités ne dénombrent officiellement aucun cas de Covid-19 mais des mesures de fermeture des frontières ont tout de même été prises contre la propagation de l'épidémie sur son territoire.

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