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Sur le vif

Nantes : une marche blanche en mémoire d'Aboubakar Fofana, tué par un policier

Rédigé par Lina Farelli | Jeudi 5 Juillet 2018 à 11:37

           


À Nantes, en Loire-Atlantique, la situation reste tendue après un contrôle routier qui a viré au drame. La mort d’Aboubakar Fofana, un jeune homme de 22 ans originaire de la région parisienne et tué sous une balle d’un policier dans le quartier de Breil-Malville, a conduit à deux nuits consécutives d’émeutes et de manifestations, provoquant d'importants dégâts dans la ville.

C'est dans le quartier du Breil où la présence des CRS s'est accrue depuis plusieurs jours après qu’une voiture ait mitraillé la façade d’un bâtiment, blessant une jeune fille par un éclat de balle perdue, que tout a commencé. Des agents ont procédé au contrôle d’un véhicule dans la soirée du mardi 3 juillet.

Selon les policiers, l'homme au volant, Aboubakar, a refusé d'obtempérer après avoir fourni une fausse identité. Effectuant une marche arrière « à vive allure », il aurait mis en danger des enfants qui étaient à vélo derrière lui et aurait également touché un agent du CRS au genou. Jugeant la situation périlleuse et au nom de la légitime défense, un des agents a tiré et l’a touché au cou, conduisant au décès d’Aboubakar.

Cependant, les avis divergent. Selon des témoins de la scène, le véhicule n’a mis en danger personne et a reculé à une allure modérée. Ils dénoncent une bavure policière comme en témoigne un jeune au micro d'une journaliste indépendante Marion Lopez.

Après le décès du jeune homme de 22 ans, la colère est montée parmi de jeunes Nantais. Des émeutes ont alors éclaté dans plusieurs quartiers de l'agglomération, causant des destructions de plusieurs biens publics et privés. Au lendemain du drame, le procureur de la République de Nantes a donné une conférence de presse dans laquelle il a annoncé l’ouverture d’une « enquête approfondie » pour déterminer si l'usage de l'arme par le policier était fondé ou non.

Il a par ailleurs confirmé les circonstances de la mort d’Aboubakar après l’autopsie réalisée dans la matinée du mercredi 4 juillet, à savoir que le tir a provoqué la mort « dans un bref délai ». Un appel à témoins est lancé.

En visite à Nantes jeudi 5 juillet, le Premier ministre Édouard Philippe a appelé au calme lors d’une conférence de presse qu’il a donnée avec la maire Johanna Rolland, et a promis « la plus grande transparence » dans cette affaire. Le Premier ministre a exprimé son « soutien le plus ferme aux policiers, pompiers et médecins qui sont intervenus » lors de ces deux soirées d’émeutes après avoir réitéré que « la présence des forces de l’ordre sera renforcée dans la métropole nantaise ».

Mise à jour vendredi 6 juillet : La famille du jeune décédé a lancé un appel au calme. Une marche blanche a été organisée ce jeudi 5 juillet à 18h à Nantes, une initiative à laquelle plusieurs centaines de personnes ont participé en mémoire au jeune Aboubakar Fofana. Les protestataires dont un grand nombre accusent la police de bavure réclament justice et vérité dans l'affaire qui secoue Nantes depuis le 3 juillet.

Le policier à l'origine du tir a été placé en garde en vue jeudi 5 juillet pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il a reconnu avoir menti lors de sa première déclaration selon LCI, expliquant avoir tiré sur le jeune homme par accident et non dans l'optique de vouloir le neutraliser volontairement.




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par sined le 06/07/2018 08:44 | Alerter
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quand un délinquant notoire se soustrait délibérément à un contrôle de police, il ne faut pas s'étonner qu'il prenne une balle perdue. aucune raison de pleurer il fallait penser avant de faire n'importe quoi

2.Posté par savitri le 06/07/2018 10:56 | Alerter
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certainement un brave garçon, multi récidiviste, refusant un banal contrôle de police.
tout mon soutient à la police


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