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Logement : le rapport de la Fondation Abbé Pierre est accablant

Rédigé par LELEGANT KOBELE | Samedi 2 Février 2008 à 09:56

Pas moins de 87% des ménages français pensent qu'il est difficile de trouver un logement en France, selon le treizième rapport annuel publié par la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement. Et la politique du logement des gouvernements "ne répond que très partiellement au besoins sociaux".



Couverture (partie) du rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre
"La grande majorité des ménages qui veulent changer de logement ou simplement accéder à un premier habitat autonome doivent affronter aujourd’hui un marché de plus en plus sélectif, se résoudre à y consacrer des budgets parfois exorbitants et bien souvent réviser à la baisse leurs aspirations", peut-on lire dans le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement. Un rapport qui précise que "4 millions de ménages cherchent chaque année un logement".

Et la crise de l'accès au logement, marquée par une "mobilité au sein du parc HLM (de 12,5 % en 1999 à 9,8 % en 2007)" en baisse, "conduit également à la concentration des ménages défavorisés dans des quart iers d’habitat social ou des copropriétés dégradées, notamment dans les Zones Urbaines Sensibles". Le risque est alors d'en arriver à terme à "cantonner ce parc à un seul rôle d’accueil des plus pauvres et des exclus" ne permettant plus la "diversité sociale".

Toujours selon le rapport de la Fondation Abbé Pierre, il y aurait chaque année 1,3 million de demandeurs de logements sociaux pour un parc qui progresse seulement de 30.000 logements par an. Et la Fondation de s'interroger alors sur l'application effective de la loi sur le droit au logement opposable, en vigueur depuis le 1er janvier 2008.

"On peut considérer qu'au moins 4 millions de personnes cherchent effectivement chaque année un logement, soit environ 15% des ménages" et que "87% des ménages ont le sentiment qu'il est aujourd'hui difficile de trouver un logement en France", peut-on lire dans le rapport, précisant que même si la construction de logement reprend "à un niveau de production qu'elle n'avait pas connu depuis longtemps, les logements livrés sont le plus souvent inaccessibles aux ménages modestes".

La loi sur le droit au logement opposable, selon la Fondation, "constitue incontestablement une avancée", mais elle "risque de se heurter à l'insuffisance de logements à loyer accessible puisqu'elle ne repose que sur la mobilisation du contingent préfectoral". Un contingent allant de 30.000 à 100.000 logements par an face à une demande atteignant 600.000 ménages, tous prioritaires.

Dans ce contexte, juge la Fondation, "la loi sur le droit au logement opposable demeurera inapplicable".