Religions

Les musulmans français les plus pratiquants attachés au mariage et à la famille

Rédigé par Anissa Ammoura | Mardi 19 Aout 2008 à 11:10

La pratique religieuse influence t-elle les comportements familiaux ? Oui, répondent en coeur les instituts publiques démographique et statistique, l'Ined et l'Insee. Selon une étude conjointe menée en 2005 sur un échantillon de 10 079 hommes et femmes âgées entre 18 et 79 ans, le paysage religieux français est en pleine évolution : baisse du catholicisme, expansion des religions minoritaires comme l'Islam, renforcement de l'attachement aux valeurs du mariage et de la famille pour les plus pratiquants.



Dans une étude conjointe de l’INED et de l'INSEE parue cet été* sur l’influence de la pratique religieuse sur les comportements familiaux, il ressort une « expansion » des religions autres que catholiques comme l’Islam et l’attachement plus fort aux valeurs du mariage et de la famille pour les plus pratiquants. Selon les chercheurs Arnaud Régnier-Loilier et France Prioux, « le paysage religieux est en pleine évolution en France ». Bien que la religion catholique reste dominante - et ce malgré une baisse de la pratique chez ses fidèles - la religion musulmane est de plus en plus représentée : moins de 2 % des 65-79 ans contre 7 % des 18-24 ans. En 2005, un peu plus de deux millions se déclaraient musulmans, soit 5 % des femmes et des hommes âgés entre 18 et 79 ans. La pratique religieuse est la plus élevée chez les personnes se disant appartenir à la religion musulmane puisque 34 % de ses fidèles hommes et 14 % de ses fidèles femmes se rendent plus de fois par mois sur leur lieu de culte contre seulement 4 % et 8% des catholiques.

Religion, mariage et famille

Pour toutes les religions, les personnes les plus pratiquantes restent très attachées au mariage puisque parmi eux, seuls 6 % des hommes et 7 % des femmes ne sont pas mariés alors que c’est le cas d’environ un cinquième des personnes les plus éloignées de la religion (sans religion et non pratiquants). En conclusion générale de l’étude, il s’avère selon ses auteurs que « les relations entre la pratique religieuse et le mariage, la fécondité et la famille ont tendance à se resserrer, en particulier du côté des femmes ». Pour les plus pratiquant(e)s, dont le nombre s’est fortement réduit, « le mariage reste presque incontournable et souvent un engagement pour la vie ; il demeure le cadre dans lequel naissent les enfants et les unions sans enfants sont rares ». Les plus pratiquants vivent moins souvent plusieurs unions successives.



* Bulletin mensuel d’information de l’Institut national d’études démographiques (INED), Populations et Sociétés, numéro 447, Juillet-août 2008. Etude d’Arnaud Régnier-Loilier et France Prioux. Etude réalisée d’après l’enquête "Etude des relations familiales et intergénérationnelles" réalisée en 2005 par l’Ined et l’Insee, en France auprès d’un échantillon de 10 079 répondants âgés entre 18 et 79 ans.


Etude complète sur : La pratique religieuse influence-t-elle les comportements familiaux ?