Economie

Les entreprises des pays opposés à la guerre en Irak exclus des 26 marchés de reconstruction

Rédigé par OURABAH Sofiane | Jeudi 11 Décembre 2003 à 00:00

Les entreprises des pays, notamment la France, l’Allemagne, la Russie et Canada qui ont refusé de s'engager dans l'intervention militaire en Irak, aux côtés des Américains, ont été écartées par Washington des juteux marchés de reconstruction du pays. La France étudie une riposte légale à cette décision américaine. L'Allemagne s'étonne et le Canada espère un changement de la position américaine dans les jours à venir.



Les entreprises des pays, notamment la  France, l’Allemagne,  la Russie et Canada  qui ont refusé de s'engager dans l'intervention militaire en Irak, aux côtés des Américains, ont été écartées par Washington des juteux marchés de reconstruction du pays. La France étudie une riposte légale à cette décision américaine. L'Allemagne s'étonne et le Canada espère un changement de la position américaine dans les jours à venir.

 

Gâteau irakien : la part du lion.

Les appels d'offres pour la reconstruction de l'Irak dont seront exclus la France, l'Allemagne, la Russie et le Canada, sont financés avec l'argent des contribuables américains et il est normal que les pays qui n'ont pas soutenu les Etats-Unis n'en profitent pas, a affirmé mercredi le porte-parole de la Maison Blanche Scott McClellan.

 

'Il est normal et raisonnable de s'attendre à ce que les contrats principaux pour la reconstruction financés avec l'argent des contribuables américains aillent au peuple irakien et aux pays qui partagent avec les Etats-Unis la tâche difficile de construire un Irak libre, démocratique, et prospère', a déclaré Scott McCllellan lors d'un point de presse.

 

Il a souligné que les pays concernés par la décision américaine pouvaient bénéficier des contrats financés avec les fonds internationaux versés pour la reconstruction de l'Irak et que leurs entreprises pouvaient participer aux contrats en tant que sous-traitants.

'Ils peuvent participer par le biais des fonds internationaux qui sont disponibles et si les pays veulent participer aux efforts de reconstruction ou s'associer à nos efforts dans le cadre de la reconstruction en Irak, je pense qu'ils pourront souscrire aux contrats principaux. Ils peuvent aussi participer en tant que sous-traitants', a-t-il dit.

 

L’incompréhension des opposants à la guerre  

La France a dit étudier la légalité des mesures décidées par les Etats-Unis, tout en refusant de commenter 'à ce stade' les 'lignes directrices signées de M. Paul Wolfowitz'.

 

Le gouvernement allemand a estimé que l'exclusion des sociétés allemandes n'était 'pas acceptable'. Le ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a fait part de son 'étonnement' et de son intention de demander des explications à Washington.

 

Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a plaidé pour que 'les pays prêts à participer à la reconstruction en Irak (puissent) le faire', se refusant à croire à une 'une politique définitive des Etats-Unis' sur la question des marchés.

 

Paul Martin, qui doit devenir vendredi Premier ministre canadien, a jugé 'très difficile à comprendre' le mémorandum du Pentagone, jugeant qu'il était de 'la responsabilité de chaque pays de participer au développement' de l'Irak.

 

La Maison Blanche a  réaffirmé sa positon soulignant  que les contrats étaient financés avec l'argent des contribuables américains et qu'il était normal que les pays n'ayant pas soutenu les Etats-Unis n'en profitent pas, renvoyant ces pays à participer à l'effort de reconstruction 'par le biais des fonds internationaux'…au fil du temps qui passe, l'on semble comprendre de mieux en mieux les ambitions et objectifs de la guerre menée par l'Amérique au peuple irakien. Le profit et les intérêts économiques apparaissent désormains comme des paramètres qui comptent beaucoup pour l'Amérique dans cette guerre contre l'Irak. Le chemin entre l'axe du mal et l'axe du bien semble pavé d'actions et de placements en bourse...