Sur le vif

Les associations ne croient pas à la médiation de Klarsfeld

Rédigé par Laila Elmaaddi | Samedi 1 Juillet 2006 à 09:20



Craignant des expulsions durant l'été, les associations de défense des élèves sans-papiers continuent de se mobiliser et appellent à manifester samedi, accordant peu de crédit aux propos du médiateur Arno Klarsfeld nommé par Nicolas Sarkozy qu'elles jugent "inquiétants".

Le Parlement a définitivement adopté vendredi soir le projet de loi Sarkozy sur l'immigration.

"Il n'y aura pas d'expulsion de familles tant que leur dossier n'aura pas été traité", a annoncé vendredi l'avocat. Il a néanmoins précisé que "si des enfants sont considérés (par les préfectures, ndlr) comme n'ayant pas d'attaches fortes avec la France (...), alors là, leurs familles peuvent être expulsées, y compris pendant l'été".

"M. Klarsfeld fait tout ce qu'il faut pour ôter tout crédit à sa médiation avec des déclarations contradictoires et très inquiétantes. Nous restons plus que jamais mobilisés", a réagi Richard Moyon, porte-parole du Réseau éducation sans frontières (RESF).

"Sur un mode plus branché que M. Sarkozy, Arno Klarsfeld annonce lui aussi l'ouverture de la chasse à l'enfant cet été", a accusé le porte-parole, dont l'organisation appelle à manifester samedi à Paris et dans plusieurs villes de province.

RESF a prévu, lors de ces défilés, de décerner un nouveau titre au ministre de l'Intérieur, celui de "ministre de la Chasse à l'enfant".

Le ministre délégué à l'Aménagement du territoire, Christian Estrosi, s'est insurgé à l'Assemblée nationale contre cette expression, assurant qu'il n'y aurait "pas de chasse aux enfants". Il a dénoncé "une manipulation visant à faire peur aux étrangers et à créer le désordre".

La Ligue des droits de l'homme a pour sa part estimé que Me Klarsfeld "est chargé de distraire l'attention des médias et de démobiliser les dizaines de milliers de citoyens mobilisés pour la défense des enfants, à la veille de la manifestation".

De nouveaux soutiens aux familles expulsables se sont manifestés vendredi, notamment celui de dix maires de gauche du Grand Ouest.