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Les artistes iraniens porte-parole de la rue

Rédigé par pouf.badaboum@gmail.com | Lundi 22 Juin 2009 à 09:01

Dans la foulée de Marjane Satrapi, les réalisateurs iraniens Mohsen Makhmalbaf et Samira Makhmalbaf exhortent les Occidentaux à ne pas reconnaitre l’élection d’Ahmadinedjad et dénoncent un coup d’Etat.



Paris, vendredi 19 juin : les cinéastes iraniens, Mohsen Makhmalbaf et Samira Makhmalbaf, père et fille, donnent une conférence de presse sur la situation en Iran. Ils dénoncent « un coup d’Etat » et demandent aux occidentaux et à leurs gouvernements au nom du peuple iranien bâillonné et coupé du monde dont ils se font les ambassadeurs « d’écouter la voix et les cris de la rue et de ne pas reconnaitre l’élection de Mahmoud Ahmadinejad. La présence des gens, c’est plus qu’une manifestation, c’est un référendum », assènent-ils. Trois jours plus tôt, Mohsen Makhmalbaf était à Bruxelles, avec Marjane Satrapi. Les deux donnaient une conférence de presse après avoir été invités au Parlement européen par le Vert Daniel Cohn-Bendit. [...]

Militant politique dans sa jeunesse (ce pourquoi il passa quatre années en prison, entrant avant la révolution iranienne et n'en sortant qu'après), Mohsen Makhmalbaf appartient à la nouvelle vague du cinéma iranien. Très investi dans le développement du cinéma dans la région, il a aussi créé une organisation non-gouvernementale pour permettre aux enfants d’aller à l’école en Iran. Une grande partie de son travail est pourtant bannie dans son pays. C'est pour cette raison qu'il choisissait en 2004 de quitter l'Iran en protestation contre la censure. Juste avant le 11 septembre, il avait attiré l’attention sur la situation afghane avec son célèbre film Kandahar (2001). [...]

« Une page de l’Iran s’est tourné. Depuis trente ans, notre pays oscillait entre 20 % de démocratie et 80 % de dictature. Depuis vendredi, nous sommes tombés dans la dictature à 100 % », a dénoncé Moshen Makhmalbaf invité à s’exprimer par le Mouvement de la paix qui lutte auprès des mouvements démocratiques iraniens contre la guerre et l’arme nucléaire. [...]

[Il] tient à présenter l’homme politique [Moussavi] qui est en train de bouleverser l’histoire de l’Iran. « Il y a trois étapes dans sa vie. Jusqu’à la Révolution islamique en 1979, c’était un peintre surréaliste. A l’université, il enseignait l’histoire de l’art », raconte Moshen. Avec sa femme, peintre aussi, ils ont été les élèves du célèbre sociologue et militant politique Ali Chariati qui initiait ses étudiants à la révolution religieuse dans les années 60. « Mais pas islamisante comme les mollahs. Il était autant opposé au Shah d’Iran qu’aux ayatollahs », précise le cinéaste.

De 1979 à 1989, Moussavi est rédacteur en chef d’un journal avant de devenir premier ministre à l’époque où Khameini, le guide suprême de la révolution islamique - poste le plus élevé de la république islamique d’Iran - était Président. « Durant ces 8 ans, il y avait deux grandes différences entre eux. A cette époque, le 1er ministre avait plus de pouvoir. Moussavi était socialiste, il voulait que les gens ne souffrent pas de faim. Khameini était partisan des marchands de bazar et des riches. Lorsque Khameini est devenu guide suprême, Moussavi s’est retiré de la politique pendant vingt ans », continue Moshen. Moussavi est retourné à la vie civile et a entretenu un rapport constant avec les artistes. Si bien qu'aujourd'hui selon Moshen, « tous les artistes le soutiennent aujourd’hui ».


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Auteur : Anne Laffeter - 20 juin 2009