Société

Les Scouts musulmans diffusent la « Flamme de l'Espoir » en Europe

Rédigé par Rachida Douadi | Jeudi 21 Aout 2008 à 10:41

Fidèles à leur esprit d'ouverture et de dialogue, les Scouts musulmans de France élargissent leur démarche. Du 23 au 30 août, plusieurs jeunes de France et d'Europe se réunissent dans le sud du pays pour donner une envergure européenne à l’organisation.



C'est une fin d'été studieuse qui se prépare dans les Alpes-Maritimes. Dès samedi, 135 jeunes, âgés de 14 à 21 ans, se réuniront à Cannes, d'abord, puis sur un site de Saint-Auban, autour de
" La Flamme européenne de l'Espoir ", évènement initié par les Scouts musulmans de France (SMF). Un foulard bicolore noué autour du cou, une centaine de compagnons et adultes de cinq régions de France vont partager, avec huit délégations venues du Royaume-Uni, de Suède, du Danemark, de Hollande, d'Allemagne, de Belgique, d'Italie et d'Espagne, les valeurs transmises depuis 18 ans par le scoutisme musulman de France : “C’est en affirmant ensemble la fraternité humaine que l’avenir se construit, meilleur pour tous ” rappelle son fondateur, Khaled Bentounès.

L’idée est née il y a un an. Pour célébrer le centenaire du scoutisme, SMF avait sillonné la France dans "le bus de l'espoir" avec le flambeau des jeux olympiques de 1996. Objectif : raviver l’aspiration des jeunes en un avenir meilleur. De ces nombreuses rencontres, qui ont rassemblé au-delà des frontières françaises, a émergé une volonté « très forte de la part des communautés musulmanes européennes » d'importer cette forme de scoutisme dans leur pays, précise le responsable du projet, Hocine Sadouki. Ce premier camp européen « est une suite logique » de cette initiative, renchérit-il.

Un patrimoine commun

Pendant huit jours, à Saint-Auban, les participants vont recevoir une formation complète sur les procédés développés par SMF. Rien de bien nouveau à en croire Hocine Sadouki, il suffisait simplement de ré explorer l’histoire arabo-musulmane : « On a développé des méthodes issues de notre tradition mais elles sont complètement inconnues de la communauté ». Comme le management par le cercle qui, explique-t-il, consiste à passer de la hiérarchie pyramidale à un rapport circulaire entre les individus : « il n’y pas de chef, mais des missions et des responsabilités. On créer une dynamique où tout le monde est compétent ». Ainsi, constate-t-on dans le mouvement, les jeunes sont plus autonomes et sortent de l’assistanat pour devenir porteurs de projets : « On comprend mieux, après ça, l’âge d’or de l’Islam » souligne Hocine Sadouki. Autre outil éprouvé dans les camps : la pédagogie par les messages des prophètes, ou, comment sensibiliser les jeunes à la santé à travers l'expérience de Jésus, à l’environnement et l’écologie à travers celle de Salomon…

A l’issue de ces échanges marqués par des ateliers et activités de plein air, deux structures devraient voir le jour. L'une en Italie et l'autre en Suède où, de jeunes pionniers âgés de 14 à 17 ans ont pu découvrir, lors d'un voyage, l’héritage d'Ibn Fadlan. Cet ambassadeur du Calife de Bagdad, au 10ème siècle, serait à l’origine de l'un des premiers récits sur le peuple Viking.