Sur le vif

Les RG ne reconnaissent pas la note

Rédigé par Laila Elmaaddi | Lundi 24 Avril 2006 à 14:06



Le directeur central des RG, Pascal Mailhos, dit ne pas reconnaître la "paternité" d'une note reproduite en annexe dans le livre de Philippe de Villiers intitulé "Les Mosquées de Roissy", dans lequel il affirme que des islamistes ont infiltré les différents services des grands aéroports. M. Mailhos a exprimé ce propos dans une note adressée vendredi au cabinet du ministère de l'Intérieur, révèle Le Monde daté de mardi.

Selon le quotidien, M. Mailhos a souligné "plusieurs incohérences flagrantes, sur le fond et sur la forme", notamment l'absence d'en-tête, des propos qui ne correspondent pas au langage de ses services ou des inexactitudes, comme la mention du PKK turc, alors que l'organisation est kurde.

Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, a assuré dimanche que les rapports sur lesquels il s'appuie sont "absolument authentiques". Il a "mis en garde" le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy contre une volonté "d'insinuer le doute" sur ces rapports. Il a indiqué n'avoir "cité que 10% des informations" dont il dispose. Par ailleurs, le syndicat Sud Aérien a dénoncé lundi un "coup politicien".

"A la lecture des quelques pages concernant Roissy, il est évident que nous avons affaire à un coup politicien d'un futur candidat" à l'élection présidentielle, explique Sud Aérien dans un communiqué.

Le syndicat accuse Philippe de Villiers de chasser "sur les terres d'extrême droite, développant des thèses racistes et paranoïaques sur les islamistes et délinquants des cités (qui) oeuvrent de concert pour placer l'aéroport sous la loi de la Charia" à partir de prétendues notes émises par les Renseignements généraux (RG).

Le syndicat reproche également au président du MPF d'avoir interprété "de façon manipulatoire un tract Sud Aérien à l'appui de ses thèses délirantes". Sud Aérien reproche à M. de Villiers et au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, lors de sa visite jeudi à Roissy, d'avoir "laissé entendre que des milliers d'intérimaires se déplaceraient en "zones réservées sans badges", ce qui, selon le syndicat est "impossible".

Sud Aérien affirme que le problème grandissant pour les employés de l'aéroport est "une véritable remise en cause des libertés individuelles par l'utilisation de casiers judicaires parallèles par les institutions policières". "Si le danger d'un attentat terroriste n'est pas à écarter, le premier danger pour les syndicalistes est celui de l'instrumentalisation de ce risque comme prétexte à discrimination ethnique et arme anti-grève", conclut Sud Aérien.