Sur le vif

Les Français disent oui à l’euthanasie, les musulmans non

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 4 Octobre 2012 à 16:46



La majorité des Français se déclare favorable à la légalisation de l’euthanasie, selon une étude Ifop pour le magazine Pèlerin dévoilée mercredi 3 octobre.

Cette pratique, qui vise à provoquer le décès d’une personne atteinte d’une maladie incurable, remporte l’adhésion de la population française avec 89 % d’opinions favorables, nous apprend le sondage réalisé du 4 au 13 septembre auprès d’un échantillon de 2010 personnes. De droite (80 % des sympathisants de l’UMP) ou de gauche (89 %), les Français sont majoritairement d’accord pour légaliser l’euthanasie.

Les catégories de population qui sont le plus nombreux à donner leur approbation se trouvent parmi les sympathisants du Front national (92 %), les sans-religion (94 %) et les catholiques non pratiquants (91 %).

A l’inverse, les catholiques pratiquants sont seulement 59 % à approuver l’euthanasie contre 41 % qui s’opposent à sa légalisation.

Les musulmans, même s’ils ne représentent qu’une faible part des sondés (moins de 40 personnes), y sont encore plus opposés. Les chiffres s’inversent avec 41 % d’entre eux qui sont pour la légalisation de l’euthanasie et 59 % qui y sont contre.

40 % des personnes favorables à la légalisation de l’euthanasie estiment qu’elle permet de faire face aux souffrances jugées inutiles des patients, quand 36 % d’entre elles pensent que « chacun a le droit de disposer de sa vie et de décider quand il doit partir ».

En revanche, 41 % d’entre les opposants s’inquiètent des risques de dérives qu’une telle législation pourrait entraîner. 29 %, sans doute parmi les musulmans et les catholiques pratiquants, estiment surtout que « personne n’a le droit de décider d’ôter la vie ou de demander d’abréger la sienne » mais que cela revient à Dieu.

Le président François Hollande est prêt à réformer la législation actuelle, qui se repose jusque là sur la loi Leonetti de 2005 prévoyant d’éviter l’acharnement thérapeutique sans permettre de déclencher un geste médical pour provoquer la mort.

Une mission de réflexion sur la fin de vie, mis en place depuis août et présidé par Didier Sicard, doit rendre son rapport au président de la République le 22 décembre prochain.

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