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Le président « choqué et attristé »

Rédigé par Karl Batty | Vendredi 14 Juillet 2006 à 16:39

Pour sa dernière interview du 14 juillet, Jaques Chirac a pris la parole sur les principales chaînes françaises. Dans son discours, les grands thèmes de l’actualité internationale et nationale ont été évoqués. De la situation au Proche et Moyen Orient, au problème de l’immigration, en passant par le chômage en France, Jaques Chirac est confiant pour l’avenir et compte maintenir l’action jusqu’à la fin de son mandat, sans pour autant affirmer qu’il sera candidat aux présidentielles de 2007.



Proche et Moyen Orient

Jaques Chirac sur France 2
Se disant « choqué et attristé » par les évènements du Proche Orient, Jaques Chirac a évoqué une « action disproportionnée » de la part d’Israël. « Je pensais que nous étions sur la voix de la paix, mais les évènements récents ont contredit cette action. (…) Tout le monde est responsable. (…) Mais je me pose la question de savoir s’il n’y a pas une volonté de détruire le Liban, en attaquant les routes, les structures etc. et je me demande pourquoi ? » Le président réaffirme l’amitié et la solidarité qui lient la France au Liban.

Le président français aurait initié auprès de Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies, d’envoyer une force de coalition internationale au Liban afin de réguler la situation. Les objectifs de cette mission serait, selon le chef de l’état, d’obtenir la libération des prisonniers israéliens, d’opérer un cesser le feu et enfin une modalité de protection à la frontière libano israélienne. D’autre part, Jaques Chirac a expressément affirmé sa volonté de faire cesser les tirs de « fusées », , selon ses termes, sur les villes israéliennes. Il a émis son avis sur le fait que le Hamas et le Hezbollah ne pouvaient avoir engagé de tels enlèvements sans l’aide d’autres nations, dont l’Iran pourrait faire partie.

Jaques Chirac, amené sur le sujet du Darfour, s’explique sur les avancées d’une éventuelle décision d’intervention de la part de l’ONU. Rappelons que cette région du Soudan, en guerre civile, compte aujourd’hui 2 à 300 000 morts et plus de 2 millions de réfugiés. L’OTAN avait été sollicitée par les Etats-Unis, mais l’Union africaine avait catégoriquement refusée. Le transfert vers l’ONU serait donc en cours.

Immigration

On l’aura bien compris, le problème de l’immigration est un problème qui entre dans un contexte nord-sud. « Vous avez aujourd'hui en Afrique 950 millions d'Africains, dont 450 millions ont moins de 17 ans. En 2040, ils seront deux milliards, si on ne développe pas cette Afrique, ils inonderont le monde. » Evoquant une nécessité de promouvoir le développement dans les pays du sud, Jaques Chirac rappel que la France est l’une des premières destinations d’accueil et d’asile dans le monde, comptabilisant en effet trois fois plus de demandes que les autres pays. Le problème résiderait, selon le chef de l’état, dans le fait que les délais d’attente pour avoir une réponse à une demande d’asile est encore trop long et permet ainsi aux personnes de s’installer, de faire venir leur famille et ainsi de scolariser leurs enfants. Jaques Chirac propose donc de réduire ce délai de 18 à 6 mois.

L’action jusqu’à la fin du mandat

Se félicitant des résultats économiques, démographiques et sociaux, Jaques Chirac rappel que la France est repassé sous la barre des 3% de déficit. Chose que n’a pas réussi encore à faire l’Italie et l’Allemagne. Le chef de l’Etat réaffirme qu’il souhaite poursuivre l’action du gouvernement jusqu’au terme de son mandat. Concernant le chômage, « Cela dépend en partie de la croissance. La situation de l'emploi s'est considérablement améliorée depuis un an, avec 260 000 chômeurs de moins. Cette amélioration s'accélère, avec 100 000 chômeurs de moins d'ici trois mois. » Déclare t il. Il affirme que d’ici la fin de son mandat, le taux de chômage descendra en dessous des 8%.

Même topo pour la délinquance. Ravi d'annoncer la baisse des chiffres officiels sur la délinquance des jeunes, et le travail effectué par le minitre de l'intérieur, le président n'a pas évoqué le problème des logements et de l'aménagement de la ville.

Le président Chirac réitère son admiration pour l’équipe de France. Remarquant que même si le geste de Zidane n’était pas acceptable, il le comprenait. Que lui aussi avait parfois envie de mettre des « coups de boule », mais qu’il se retenait…