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Le désespoir des sans papiers

Rédigé par Mom Nicolas | Jeudi 22 Aout 2002 à 00:00

Alors que la communauté européenne met en place des mesures draconiennes pour limiterl’immigration clandestine, une centaine de personnes occupe la basilique de St Denis depuis le 17 Août. Exprimant un ras le bol général de leur situation, et revendiquant leur droit à la dignité. « Les sans papiers ne sont pas des clandestins mais des citoyens » relève Le Monde.



 Alors que la communauté européenne met en place des mesures draconiennes pour
limiter l’immigration clandestine, une centaine de personnes occupe la basilique
de St Denis depuis le 17 Août. Exprimant un ras le bol générale de leur situation, et
revendiquant leur droit à la dignité.
« Les sans papiers ne sont pas des clandestins
mais des citoyens » relève Le Monde.

 

Immigration - invasion

Présente sur les lieux Marie George Buffet confie à L’Humanité : ' Il faut arrêter
d’assimiler immigration à invasion . Ces sans papiers sont en France et il faut
les aider. En leur donnant des papiers, on leur permet de trouver un logement,
un travail, de scolariser leurs enfants. La France se doit de les intégrer '.

Et d’ajouter : « il ne faut surtout pas oublier, que si ces personnes ont quitté leur pays,
notamment les femmes algériennes, c’était souvent pour des problèmes liés à leur
propre sécurité ». Ali Mansouri, porte parole de la coordination 93, exprime quant
à lui le mal aise vécu par les sans papiers : «Nous sommes dans une situation désespérante.
Nos demandes sont méprisées, alors que nous avons fournis des dossiers argumentés.
On vit dans
une impasse, une ignorance étudiée et maintenue par la préfecture ».
Déclaration appuyée par le curé des lieux, le père Bernard Berger.' J’ai accueilli des
personnes dans la détresse, qui avaient besoin d’un lieu d’expression ',
avoue t’il, refusant
de parler d’occupation mais plutôt d'accueil.

Un nouvel esclavage
On se souvient, de l’occupation de l’église St Bernard à Paris dans le 18ème arrondissement
par des sans papiers.Mais on se souvient surtout de l’intervention quelque peu musclée des
forces de polices, expulsant les exilés, et de ce fameux coup de hache,sur la porte principale
de l’église, qui fit réagir nombre d’intellectuels, d’artistes… Six ans plus tard, le problème
n’est pas résolu, et la précarité, la clandestinité de femmes et d’hommes fuyant pour la plupart
un pays dévasté, un pays où il est interdit de penser, où la vie est un enfer,  sont toujours d’actualité…
Victimes de ce qu’on appelle le nouvel esclavage, employé pour survivre, non déclaré, en infraction
et donc non couvert, ne bénéficiant d’aucune protection; ces nouveaux esclaves gagnent durant 
des années une misère, considérés commedes « sous hommes » dans le pays qu’on appelle
 le pays des droits de l'homme...