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Le Sri Lanka en état d’alerte, les musulmans dans la peur à l’approche du Ramadan

Rédigé par Lina Farelli | Jeudi 2 Mai 2019 à 14:00



© Nimal Skandhakumar / Flickr
Les autorités du Sri Lanka, encore secoué par les terribles attentats de Pâques le 21 avril, restent sur le qui-vive et maintiennent le niveau d’alerte au plus haut par crainte de nouvelles attaques avant l'arrivée du mois du Ramadan.

L'Eglise catholique du pays a ainsi décidé de renoncer à célébrer la messe du dimanche 5 mai. « Sur le conseil des forces de sécurité, nous avons décidé qu'aucune messe ne serait célébrée dans aucune église », a fait savoir un porte-parole du cardinal Malcolm Ranjith.

Dans ce contexte, les musulmans, qui représentent près de 10 % des 22 millions d’habitants majoritairement bouddhistes que compte l'île, vivent dans la crainte quotidienne de violences à leur encontre.

Des femmes musulmanes se dévoilent par peur

Les autorités, qui ont annoncé la levée du blocage des réseaux sociaux, ont émis, lundi 29 avril, un décret interdisant « toutes les formes de vêtements qui couvrent le visage d’une personne et l’empêchent d’être identifié ». Une décision dénoncée par Amnesty International pour qui l'interdiction risque de stigmatiser les femmes musulmanes. Le décret « viole leur droit à la non-discrimination, à la liberté d'expression et à la religion », a fait savoir Dinushika Dissanayake, directrice adjointe pour l’Asie du Sud à Amnesty.

« Face à des préoccupations légitimes en termes de sécurité, les autorités peuvent procéder à des contrôles d’identité en cas de nécessité objective. Il est important que l’État prenne des mesures qui respectent les droits humains. Les femmes ont le droit de choisir comment elles souhaitent s’habiller, quelles que soient leurs croyances. Les obliger à retirer le voile masquant leur visage est coercitif et humiliant », a-t-elle ajouté.

Dans le même temps, bien avant cette décision, de nombreuses femmes musulmanes ont décidé par elles-mêmes de ne plus porter un voile ou un vêtement traditionnel pouvant indiquer leur appartenance à l'islam, par peur d'injustes représailles.

Un bilan humain revu à la hausse

Des violences antimusulmanes ont déjà été signalées dans le pays. Près d'un millier de réfugiés musulmans issus du Pakistan et d'Iran et qui s'étaient installés dans la ville de Negombo ont été forcés de quitter leur domicile selon Human Rights Watch, qui a appelé le gouvernement à protéger la population dans sa diversité, y compris les réfugiés.

Les attentats, revendiqués par Daesh, ont provoqué, selon un dernier bilan officiel communiqué jeudi 2 mai, la mort de 257 personnes. Un bilan qui a malheureusement encore des chances d'être revu à la hausse, compte-tenu du nombre de personnes qui sont encore portées disparues à ce jour ou se trouvant dans un état critique.

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