Monde

Le Secours islamique, pour la reconstruction humaine

Rédigé par Amine Djebbar | Samedi 22 Octobre 2005 à 02:36

Malgré l’indifférence ou la suspicion qui prévalent de nos jours, certaines personnes ont gardé la vocation de secourir leurs semblables. En 1984, trois étudiants musulmans de Birmingham (Royaume-uni) décident de monter un projet humanitaire pour lutter contre la famine qui sévissait dans la corne de l’Afrique.



Grâce à leur motivation mais également à cause de la prolifération des catastrophes et des ravages des guerres des années 80, le petit projet devint une organisation intercontinentale, du nom de Islamic Relief (Secours islamique). Vingt ans plus tard, le Secours islamique est une ONG membre consultatif du Conseil économique et social des Nations unies mais aussi de l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne. Son utilité n’est plus à démontrer surtout durant ce mois de jeûne où l’altruisme est fortement exhorté.

La petite boule de neige devint avalanche

Au début des années 80, la famine touche l’Ethiopie, la Somalie et l’Erythrée. Cette calamité ne laisse pas indifférents trois étudiants anglais qui décidèrent de porter secours aux victimes et de créer un projet humanitaire. En 1984, naît le Comité d’aide des réfugiés d’Afrique. Les débuts sont difficiles et le porte à porte est nécessaire pour la collecte de dons. Cependant, grâce à une méthode de rationalisation de son travail permettant de générer ses propres fonds, le petit comité d’aide se transforme en une association humanitaire.

Dans le monde, cinq années de misère se succèdent à travers les inondations du Bengladesh, la sécheresse au Soudan, la guerre dans les Balkans, ainsi que le tremblement de terre en Iran. En 1989, l’Islamic Relief est officiellement enregistré comme ONG britannique.



A partir de 1992 des bureaux relais voient le jour en France, en Belgique et aux Etats-Unis d’Amérique. Ce qui était au départ une simple initiative de fraternité se transforma en une dynamique fédératrice. Les premières personnes surprises furent les pionniers de l’Islamic Relief. Le Docteur Hany Al-Banna, co-fondateur et président du Secours Islamique témoigne : « Quand nous avions créé le petit comité d’aide aux réfugiés d’Afrique, notre objectif au départ n’était pas de créer une association ». L’Histoire en décida autrement.


Une double reconstruction

Les activités du Secours islamique, aujourd’hui, ne se limitent plus à la distribution de denrées alimentaires, de vêtements, de jouets ou de friandises. Sa vocation humanitaire s’est élargie dans les domaines d’approvisionnement d’eau, dans la construction de puits en Afrique et en Asie tout comme dans celui de l’éducation des populations sinistrées. Des campagnes de sensibilisation sur la santé, l’économie de l’eau ainsi que des cours de formation professionnelle et d’alphabétisation sont venus ponctuer un vaste programme de réhabilitation. Cette démarche a pour objectif le développement de l’autonomie locale. Pour y arriver, le Secours islamique a mis en place de nombreux systèmes dont un système de micro crédits (sans intérêts) qui a permis de financer la création d’emplois et d’entreprises dans le secteur agricole.



L’ensemble de ces initiatives fonctionne dans des régions du monde où le Secours islamique est l’une des rares ONG présentes. La Tchétchénie est un cas d’exemple, la Palestine aussi. Désormais au Secours islamique, la « reconstruction humaine » est l’une des priorités.

Les activités du Ramadan

En ce mois de ramadan, le Secours islamique a étoffé ses activités. Car l’assistance aux pauvres et aux nécessiteux est une forte recommandation en islam. Chaque année, durant tout l’hiver (ce qui coïncide avec le ramadan ces dernières années), le Secours islamique organise un « couscous de l’amitié » dans différentes villes dont Bordeaux, Paris, Dreux ou Nantes.

En partenariat avec les étudiants musulmans de France (EMF), le Secours islamique a organisé en 2002, un repas de l’Iftar (rupture du jeûne) dans les campus universitaires de Rouen, Grenoble, Bordeaux, Limoges et Besançon. Il collecte la zakat de l’Aïd El Adha, une aumône obligatoire dont s’acquitte le jeûneur pour purifier son jeûne du ramadan.



Pour venir en aide aux victimes du séisme du 8 octobre 2005 au Cachemire, (plus de 50 000 morts), le Secours islamique a lancé un appel d’urgence durant ce mois de ramadan. Toutes les informations sur cet appel sont disponibles sur le site de l’ONG .