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Livres

La sexualité dévoilée, par Nadia El Bouga et Victoria Gairin

Rédigé par | Vendredi 27 Octobre 2017 à 00:23

           


L’avis de Saphirnews

Ces dernières années, les ouvrages biographiques de musulman-e-s né-e-s et/ou vivant en France ou en Belgique font florès. Ils dénotent d’une prise de parole et d’une prise de conscience assumées du double versant culture européenne/spiritualité islamique, qui permet de prendre du recul à la fois sur la société dans laquelle ils vivent et sur la religion telle qu’elle leur a été transmise.

Le livre de Nadia El Bouga est particulièrement intéressant en ce sens où elle raconte son parcours de femme musulmane qui a choisi de porter le voile et de s’engager dans une relecture des textes fondateurs de l’islam (Coran, hadiths) jusque-là dominée par l’exégèse masculine. Son interprétation permet de réconcilier le corps et l’esprit, en enjoignant chacun-e à (re)trouver la sacralité de la relation sexuelle. Elle bute cependant sur certaines limites qu'elle ne veut pas dépasser (l’homosexualité, par exemple).

Néanmoins, son témoignage de sage-femme et de sexologue, étayé de plusieurs chapitres consacrés à ses consultations en cabinet, nous fait comprendre à tel point les tabous liés à la sexualité, la notion de « hchouma » qui pèse sur les individus de culture maghrébine et le poids des traditions prétendument liées à la religion sont encore tenaces. Ceux-ci expliquent la souffrance qui empêche d’approcher les désirs et les plaisirs du corps dans la relation amoureuse. L’auteure est alors prolixe en bons conseils pour sublimer la relation sexuelle, que les lectrices et lecteurs glaneront au fil des pages pour les appliquer à eux-mêmes et auprès de l’être aimé.

Présentation de l’ouvrage par l’éditeur

« Je ne suis pas un objet. Mais chaque mardi, à la radio, je parle sans tabou de sexualité, de fantasmes et d’orgasme. Je suis pratiquante et je porte le voile. J’intrigue, j’interroge, je dérange parfois. Si un objet voilé non identifié peut réconcilier l’Islam avec sa vraie nature, alors oui, je veux bien être cet objet-là. »

La sexualité dévoilée, par Nadia El Bouga et Victoria Gairin
Nadia El Bouga est l’une des rares sexologues françaises et musulmanes. Dans son cabinet défilent des femmes et des hommes de tous milieux, de toutes cultures et de toutes confessions. Ce qui les réunit ? Le poids de la tradition, des interdits prétendument religieux et la cruelle absence d’éducation sexuelle…

A l’hôpital, où elle a exercé pendant dix ans en tant que sage-femme, le constat est le même : la sexualité est un tabou. A quarante ans, cette mère de deux enfants, qui porte le voile et revendique son attachement à la République et à la laïcité, représente un Islam éclairé, féministe et humaniste. Fille d’immigrés marocains, elle raconte l’histoire d’une jeunesse et d’une réussite française.

Des villages de l’Atlas aux sex-shops parisiens, des étés au bled à la nuit de Cologne, elle démonte un par un les clichés. Pourquoi les musulmanes sont-elles aujourd’hui maltraitées ? Comment plusieurs siècles d’exégèse masculine du Coran ont-ils placé les femmes sous tutelle ?

Avec son mari, lui aussi féministe, Nadia El Bouga a entrepris de retraduire le livre sacré et de dénoncer ces hadiths rédigés à nulle autre fin que celle de soumettre. Oui, le Prophète eut des femmes ; oui, les musulmanes de son époque parlaient de sexualité ; et oui, le Coran parle de désir, de plaisir et d’érotisme.

L’auteure

Sexologue, sage-femme et musulmane, elle tient tous les mardis une chronique dans l’émission « À votre santé », sur Beur FM.


Nadia El Bouga et Victoria Gairin, La Sexualité dévoilée. Sexologue, féministe et musulmane, Grasset, septembre 2017, 260 p., 19 €.



Journaliste à Saphirnews.com ; rédactrice en chef de Salamnews En savoir plus sur cet auteur


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1.Posté par blois le 30/10/2017 16:31 | Alerter
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La première ligne reprenant le style de la littérature inclusive , je n 'ai pas lu l 'article , car j 'aime les textes clairs.

De plus l ' écriture inclusive me semble représenter l 'implacable revanche de certaines féministes : détruire la langue plutôt que la transmettre.


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