Economie

La résolution de l’équation Raffarin.

Rédigé par Majid Khaled | Mardi 3 Septembre 2002 à 00:00

La rentrée s’annonce particulièrement chaude pour le gouvernement. En effet, le temps de la réforme a sonné mais l’incertitude pèse sur la qualité des orientations économiques préconisées. Ceci est d’autant plus vrai que les indicateurs ne sont pas au beau fixe et notamment les derniers chiffres du chômage des jeunes. Dès lors que peut-on espérer de la politique Raffarin ?



La rentrée s’annonce particulièrement chaude pour le gouvernement. En effet, le temps de la réforme a sonné mais l’incertitude pèse sur la qualité des orientations économiques préconisées. Ceci est d’autant plus vrai que les indicateurs ne sont pas au beau fixe et notamment les derniers chiffres du chômage des jeunes. Dès lors que peut-on espérer de la politique Raffarin ?

La croissance économique s’essouffle, l’emploi ne progresse que modestement et le climat des affaires ne semble guère annoncé des jours heureux tout ceci dans un contexte de turbulence financier, autant dire que l’horizon économique français s’assombri singulièrement. Pourtant, Les dossiers à traiter sont d’une importance décisive : assouplissement des 35 heures, réduction d’impôts et surtout le brûlant dossier des retraites. Tout ceci bien évidemment en respectant les douloureux engagements européens. Dès lors la politique Raffarin ressemble de plus en plus à une équation sur laquelle on pourrait durablement se prendre la tête. Néanmoins ce dernier pour relancer les performances économiques du pays propose deux solutions d’envergures : baisse des impôts et des charges sociales.

 

Pour ce faire, il est désormais nécessaire de faire des économies et monsieur Raffarin a bien l’intention de les réaliser, l’exposition universelle en Seine-Saint-Denis et le canal Saône-Rhin sont les deux grands projets qui ont été sacrifié uniquement au nom de la rigueur budgétaire. Ces deux événements ont été observés sous leurs aspects passifs. Néanmoins, Il s’agit d’un département profondément rongé par le chômage qui perd des perspectives d’emploi et l’abandon d’une voie fluviale avec le Rhin aurait pu donner un coup de fouet à l’activité des régions de la Saône. Ces économies constitueraient donc un véritable gâchis humain dans la région parisienne qui subit déjà de forte pression sur le marché du travail. La Saône, elle, serait privé d’un formidable potentielle de développement en Europe.


De son côté, monsieur Fillon s’est attelé à la tache et a déjà convoqué les partenaires sociaux. Les syndicats de salariés se sont montrés fort sceptique quant aux propositions du ministre. D’autre part, des économistes ne semblent pas convaincu de la pertinence de ce que sera la loi Fillon. Ainsi, Nicholas Sobczak annonce que les dispositions que compte employer monsieur Fillon l’on déjà été au travers de la loi Aubry et les gains en terme d’emploi ont donc été déjà réaliser. Monsieur Heyer de l’OFCE montre que la baisse drastique du chômage sous l’ère Jospin résulte d’une politique de subvention lié au 35 heures qui minimisait le coût de l’emploi. Selon monsieur Heyer le passage au plan Fillon contribuerai grandement à alourdir la masse salariale pour les entreprises déjà sous le coup des 35 heures et, celles qui devraient les rejoindre utiliserait ces allégements tout en recourant aux heures supplémentaires. L’impacte sur l’emploi devrait donc être modeste.


Toutefois ces perspectives de rigueur budgétaire laissent planer un sérieux doute sur les ambitions sociales de la politique Raffarin. En effet, ces restrictions affectent un certain nombre de français qui ne sont pas forcément les mieux lotis par la conjoncture économique, mais une chose est sûr : la condition nécessaire à la mise en place de ces réformes nécessitera un fort consensus sociale. Consensus qui aura du mal à émerger surtout après que les salaires des ministres ont progresser de 70% alors qu’au même moment ce dernier refusait une augmentation du SMIC. La solution Raffarin si elle théoriquement viable le sera-t-elle socialement ?