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Points de vue

La quête du savoir dans la civilisation arabo-musulmane (2/2)

Rédigé par El Médina | Samedi 14 Janvier 2017 à 13:00

           


La quête du savoir dans la civilisation arabo-musulmane (2/2)
La civilisation arabo-musulmane fut riche en savants, à l'esprit universel, ayant participé au rayonnement scientifique, culturel et littéraire en Orient. Parmi eux, l’imam Al Ghazali (1058-1111), connu pour ses activités de juriste, de théologien, et en tant que grand mystique, prônait une quête de savoir dans le seul but de satisfaire Dieu. « On a recherché la science par autre que Dieu, et la science n’a pas voulu de ceux qui ne veulent pas de Dieu », disait-il.

Par ses efforts dans la recherche de la science, il est devenu une référence dans une multitude de domaines. Outre l’éminent savant Al Ghazali, on peut citer Ibn Sina connu sous le nom d’Avicenne (980-1037), également un grand savant perse, connu depuis des siècles pour ses travaux sur la médecine qui ont influencé le monde médical tant en Orient qu’en Occident. Cependant, Avicenne n’était pas seulement un médecin mais aussi un philosophe, un politique, un astronome et un mathématicien. L’ouvrage le plus connu d’Avicenne est Al Qanun Fi-Tibb (Canon de la Médecine) qui est une encyclopédie composée de savoir médical, indispensable pour les médecins européens jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Il écrivit des centaines d’ouvrages sur des domaines aussi divers que la médecine, la philosophie, la géologie ou encore la physique.

Il y eut également de nombreuses femmes savantes qui se sont illustrées durant les différents siècles qui ont connu l’apogée de la civilisation arabo-musulmane. À ce titre, au IXe siècle, Fatima Al Fihriyâ, surnommée Oum Al Banine (la mère des deux fils), et originaire de Kairouan, est une figure incontournable. Après le décès de son père, Fatima a hérité d’une grande fortune. Elle décida alors de l’utiliser pour financer la construction de la mosquée Al Qarawiyin à Fès en 859. Très vite reconnue pour la qualité de ses enseignements, cette mosquée devint la première université de l’Histoire.

Lire la première partie La quête du savoir dans la civilisation arabo-musulmane (1/2)

Le rayonnement de la civilisation musulmane à travers des lieux sociaux

Le lieu est avant tout un lieu social, il n’y a pas une place importante accordée aux institutions. Dans l’histoire de la civilisation arabo-musulmane, un lieu est désigné comme « lieu de savoir » dès lors qu'il y a en son sein un maître et des élèves, ou tout simplement une transmission de savoir. Ces lieux divergeaient en fonction de l’âge de l’apprenti, que ce soit durant l’enfance ou l’âge adulte. Comme premier lieu de transmission du savoir, on trouvait la mosquée.

En effet, contrairement à nos jours, ce lieu n’était pas un lieu exclusivement dédié à la pratique cultuelle, il était également un lieu d’échanges. Ce lieu est précurseur des autres lieux. Au début, il y a été enseigné le Coran, les Hâdith, l’arabe, le droit, et toute discipline pouvant aider à la compréhension des sources religieuses. Les majliss, lieux où pouvaient se retrouver le maître et ses disciples, ont permis le développement des sciences. Ce premier lieu est donc social, puisqu'il est constitué du maître, de son disciple qui lit, et des autres disciples.

La quête du savoir dans la civilisation arabo-musulmane (2/2)

Les lieux de transmission des savoirs

Au XIe siècle vient la madrassa. En arabe, la madrassa signifie tout lieu où il y a un enseignement (l’équivalent du mot « école » en français). Dans l’histoire de la civilisation arabo-musulmane, c’était le collège d’enseignement des sciences religieuses. On n’y transmettait qu’une partie des savoirs. Les madrassa étaient essentiellement financées avec des biens : waqf.

Le système de waqf repose sur un système de dons, où la propriété des biens revient à une structure morale tierce, et les revenus sont affectés à une œuvre de bienfaisance. La donation de biens en waqf permet l’investissement dans une activité dont la rentabilité est redistribuée à une structure d’utilité publique (écoles, hôpitaux, résidences pour étudiants, mosquées,…).

Où se formaient tous ces disciples et tous ces savants ? Dans l’histoire de la civilisation arabo-musulmane, une ville particulière fut le symbole de l’éducation et de la culture : Bagdad, capitale de l'empire abbasside à partir du VIIIe siècle.

Bagdad, haut lieu de savoir et d’érudition

Le calife abbasside Al Ma’mûn fit construire au début du IXe siècle l’une des plus grandes bibliothèques du monde : la Maison de la Sagesse (Bayt Al-Hikma). Ce haut lieu de savoir rayonnait tant en Orient qu’en Occident pour son érudition scientifique. Les étudiants et les savants venaient y étudier le Coran, la grammaire, l’astronomie, les mathématiques, la musique, la philosophie ou encore la médecine. Le savoir, représenté par les livres, était devenu un des symboles de la capitale.

La Maison de la Sagesse était également un centre de recherche, de traduction et d’écriture d’ouvrages d’une qualité incomparable. La langue arabe était alors la langue de prédilection pour la diffusion des savoirs et des idées. Beaucoup d’étudiants et de savants aspiraient à venir à Bagdad afin d’y acquérir les meilleurs savoirs. Quelle place avait le voyage dans la quête du savoir ?

Le voyage, une place importante dans la connaissance du monde et de soi

Le voyage était un aspect plus qu’important dans le cheminement de ceux qui recherchaient le savoir. Ibn Battuta, considéré comme l’un des plus grands explorateurs de l’Histoire, entreprit un long périple de 29 ans et traversa plus de 40 pays. Il parcourut une distance d’environ 120 000 km, distance qui dépasse largement celle parcourue par d’autres explorateurs comme Marco Polo. Son exemple illustre bien le fait qu'au-delà de cette nécessité de « chercher » le savoir là où il se trouvait, le voyage constituait un pilier du cheminement personnel de chaque personne voulant emprunter le chemin du savoir.

Il permettait la connaissance du monde et de ses différentes cultures, il développait l’ouverture d’esprit et la capacité de tout à chacun à relativiser. Ce sont ces valeurs qui peuvent constituer de nos jours des socles importants dans nos quêtes respectives. La connaissance du monde est largement facilitée par le voyage puisqu’un individu y vit des expériences uniques de rencontres avec l’Autre.

La quête du savoir dans la civilisation arabo-musulmane (2/2)
Psychologiquement et sociologiquement, le voyage est un vecteur d’enrichissement noble, où la personne est, malgré elle, confrontée à la réalité du monde, à sa complexité, à sa différence. En voyageant, l’individu assimile tous ces facteurs exogènes, nourrissant son « soi » et dotant sa raison de capacités intellectuelles supplémentaires.

Humainement, l’individu entreprenant un voyage, vit des émotions, des contacts humains, lui donnant une nouvelle vie, parfois une volonté de s’élever dans les valeurs, et de trouver parfois de nouveaux modèles. Intrinsèquement, le voyage est une transformation, c’est-à-dire littéralement une modification (« trans ») de la forme, non pas physique mais psychique. L’individu voit son caractère se changer. Ceci conduit à une ouverture d’esprit, à une vision critique et à une amélioration de sa vie, de sa vision du monde, de sa culture, des autres cultures, etc. Une capacité à relativiser germe dans la raison du voyageur, lui offrant la possibilité d’analyser, de comparer, d’enrichir, de proposer et parfois même de changer le monde qui l’entoure. Une scission se crée nécessairement entre l’individu pré et post-voyage.

Des idées contemporaines

A travers ce voyage dans la civilisation arabo-musulmane, il nous a été permis de cerner quelques valeurs sources, desquelles la civilisation arabo-musulmane a puisé afin de construire au fil du temps et des régions, des modèles d’enseignement et de transmission du savoir, à savoir la connaissance du Divin, la connaissance et la compréhension de son « être » et son environnement, la transmission des connaissances à travers les générations ou la lignée de transmission ; et les différents enseignements et l’unicité de leurs liens et de leurs recherches : les savoirs religieux et profanes, ainsi que les savoir-être et savoir-faire.

Cette analyse de la quête du savoir sous l’angle de cette civilisation orientale nous offre des idées qui pourraient nous être utiles. Grâce à ces expériences passées, quelques propositions contemporaines nous ont semblé pertinentes, tant dans la recherche d’alternatives pédagogiques, que dans, plus modestement, nos quêtes autodidactes respectives :

• La transmission, non pas uniquement d’un savoir mais d’un savoir-faire et d’un savoir-être,
• La chaîne ou la lignée de transmission,
• L’importance des savants avant l’importance des lieux,
• L’importance du voyage,
• Le financement des écoles et le rôle de l’Etat dans l’éducation à travers l’exemple des awqaf.

Est-il possible de remettre en place le système de savoir affilié à des savants plutôt que celui d’institutions ? Est-ce que ce changement est préférable ? Et comment placer le voyage au cœur du cheminement de chaque étudiant ? Autant de questions qui nous semblent être intéressantes à soulever à l’ère de la globalisation.

Informations tirées en partie de la conférence de Françoise Micheau, professeure émérite d'histoire médiévale des pays d'Islam à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (« Les lieux du savoir dans la civilisation arabo-musulmane », novembre 2011 à l’École Nationale supérieure d'Architecture de Paris-La Villette) et de la conférence de Hassan El Boudrari, maître de conférences à l’EHESS (« Le savoir dans la civilisation arabo-musulmane ; De la quête à la transmission », mars 2012 à l’Université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle.

*****
El Médina est une association animée par la volonté de partager la connaissance et la compréhension de l'histoire, la culture et l'héritage de la civilisation arabo-musulmane. El Médina, en partenariat avec Saphirnews, propose chaque semaine de partir à la redécouverte de cette civilisation.





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par François Carmignola le 14/01/2017 20:06 | Alerter
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Si je puis me permettre, Al Ghazali, dont le nom est utilisé souvent hors de propos est surtout connu comme un mystique qui précisément refusait le savoir humain en tant que tel. Il critiqua et "réfuta" les philosophes dont en particulier Avicenne, et fut lui même "réfuté" par Averroes (le fameux tahafut al tahafut).
Alors qu'Avicenne et Averroes peuvent être considérés comme d'authentiques philosophes "universels" connus et cités par l'occident dés le moyen âge, leur mortel ennemi, Al Ghazali n'est qu'un mystique fanatique et borné, considéré en plus comme le principal responsable de la décadence philosophique en Islam. L'associer au "savoir " est particulièrement impropre. Alors qu'il y a largement assez de réels savants musulmans dans l'islam prospère et éclatant de l'an mille.

2.Posté par Melen le 25/01/2017 17:07 | Alerter
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François. Vous en validez un, l'autre est à ignorer.
Pourquoi un personnage critique à l'endroit d'un autre devrait-il etre à ignorer.
On n'a dans notre patrimoine en occident des personnages qui ont eu des vies infames, des positions politiques abjectes, des rivalités indignes, mais qui sont de grands hommes au regard de leurs écrits.
On n'en a plein notre Histoire de tels profils. L'Histoire n'est faite que de cela d'ailleurs.
Chez tous les personnages il y a forcément des choses intéressantes et du moins bien.

3.Posté par François Carmignola le 29/01/2017 11:27 | Alerter
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@Melen Je ne comprends pas ce que vous dites. Alors qu'Avicenne et Averroës font clairement partie du "patrimoine" universel, et en tout les cas au moins du patrimoine occidental, Al Ghazali non. Ce n'est pas du tout un grand homme par ses écrits. Maintenant qu'il gagne à être connu, cela n'est pas douteux, mais comme repoussoir, et certainement pas comme exemple de la recherche du "savoir", qu'il a quasiment abandonné en en dégoutant les autres. A moins que l'on n'assume sa position, bien sur...

4.Posté par Melen le 29/01/2017 15:38 | Alerter
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Vous dites de c'est homme qu'il était décadent, fanatique, borné.
Je ne le connais pas je ne peux donc pas abonder ou contredire.
Je dis juste d'une personne qui peut avoir été ou etre infame peut aussi avoir laissé du bon.
Vous dites pour expliquer votre critiquer que d'autres sont connus en Occident, pas lui.
Connu en Occident ce n'est pas un critère.
C'est un argument complètement absurde.
La philosophie est un art comme un autre. Il ne peut y en avoir de bonne ou de mauvaise.
On aime lire Descartes, Platon ou Socrate ou on déteste.
Mais on ne peut en dire qu'ils sont pour les uns de bons penseurs et pour les autres des mauvais. Le propre de la philosophie c'est de penser, pas de savoir.
De poser des questions, pas d'y répondre.
Si à la question savez-vous qui vous etes quand vous parlez. Si la personne vous répond oui, c'est que ce n'est pas un vrai philosophe.

5.Posté par Melen le 29/01/2017 15:50 | Alerter
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Connus en Occident. Celle là elle m'a fait mourir de rire.
Comme si c'était un critère suffisant pour faire valider ou invalider un truc ou un autre.
Connus en Occident. Trop drole comme argument. Vraiment.

6.Posté par François Carmignola le 30/01/2017 21:33 | Alerter
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"connus en occident" et aussi "universels", c'est à dire porteur de savoirs ou au moins de points de vue communicables universellement, c'est à dire entre espace culturels. Vous ne nierez pas, j'espère que l'Islam (avec un grand I) fut longtemps un espace culturel distinct de l'Occident.
C'est l'honneur de l'Occident que d'avoir dés le moyen âge considéré certains musulmans comme des philosophes à part entière. L'inverse ne fut pas vrai du tout, et c'est bien le funeste rôle d'un Algazel, mais il y en eu d'autres, que d'avoir prôné y compris à l'intérieur de l'espace musulman, le refus du savoir, précisément.
Alors qu'il y avait ces mathématiciens, ces astronomes, ces physiciens, tous sans postérité...

7.Posté par Melen le 31/01/2017 14:24 | Alerter
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Et que dire d'un homme comme Sade par exemple.
Ca n'a rien à voir, je ne sais pas pourquoi il me vient à l'esprit.
Il a été un peu réhabilité, mais c'était un homme au profil détestable, on n'aime ses écrits ou pas mais son profil, on devrait s'en contre fiche.
Il n'a rien apporté comme savoir.
Il était sans morale, mais on peut dire de ses écrits qu'ils étaient philosophe
Le cocu de lui meme par exemple, nouvelle que j'ai bien aimé d'ailleurs, on ne tire aucun savoir en la lisant, mais elle fait s'interroger sur ce qu'est tromper.
Bref, le savoir n'est pas que dans les sciences académiques, le savoir peut concerner tous les aspects de la vie, étudier des concepts transcendants ne peut d'ailleurs pas etre dissocier des sciences puisque sans questions et donc sans doutes la science elle meme ne peut exister.

8.Posté par Melen le 31/01/2017 15:06 | Alerter
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François, vous dites, C'est l'honneur de l'Occident que d'avoir considéré certains musulmans comme philosophe à part entière, l'inverse ne fut pas vrai du tout et c'est bien le funeste role d'un Azalgel....que d'avoir proné le refus du savoir.
Pour juger d'un homme vous avancez des arguments sans rapport avec lui. L'Occident.
Il m'étonnerait beaucoup que des savants occidentaux n'aient pas été connus dans le monde musulman, puisque l'occident à envahi le monde musulman. Mais bon, admettons, quel est le rapport avec ce monsieur.
Vous dites aussi qu'il refusait le savoir. Pour vous le savoir ce sont les sciences académiques et ce n'est que cela. C'est là ou je ne suis pas d'accord.
J'ai tenté de le dire au dessus mais mal apparemment puisque vous ne l'avez pas compris.
Des tas de personnages n'ont rien laissé comme savoir scientifique et pour autant etre des personnages qui ont pu compter, parfois meme en n'ayant fait qu'évoquer des thèmes totalement abstraits.
Penser le Etre par exemple, c'est sur que ça ne passionne pas les foules, regardez le personnage Job par exemple, il était juste, ça n'apporte rien à la science, cependant c'est aussi de la culture malgré tout. Le savoir c'est aussi la culture et pas seulement les découvertes scientifiques. L'abstrait concret les deux comptent tout autant.
J'ai mélangé un peu tout, le réel et l'imaginaire. Ce que j tente de dire c'est que tout peut faire déboucher sur du savoir meme la métaphysique, meme l'abstrait. Tout.

9.Posté par François Carmignola le 06/04/2017 05:05 | Alerter
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@Melen Sade n'a jamais été considéré comme un véritable philosophe, mais si il a écrit "la philosophie dans le boudoir"...
Maintenant si vous ne savez pas ni ne jugez pour ou contre au sujet d'Algazel à part que j'aurais tort de dire ce que je dis, je crois que vous situez en quelque sorte dans le "transcendantal", ce qui est votre droit...
C'est d'ailleurs un peu mon cas, dans la mesure où je critique, et c'est mon droit, l'auteur de l'article, pour échouer à mettre en valeur le savoir du monde musulman en valorisant un personnage douteux, théoricien justement du refus du savoir, au lieu de citer les très valeureux astronomes, mathématiciens et médecins du moyen âge arabo musulman (sans oublier les iraniens chiites) qui eux méritent d'être cités à l'honneur de l'humanité pour leur savoir universel, revendiqué à raison.
Considérer comme un savoir l'affirmation de son refus est contradictoire. Vous avez tort de suivre cette voie, elle ne vous mènera nulle part.


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