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Sur le vif

La minorité chrétienne des Kachins réclame le renvoi de la Birmanie vers la CPI

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 25 Avril 2018 à 13:36

           


La minorité chrétienne des Kachins réclame le renvoi de la Birmanie vers la CPI
La minorité des Rohingyas n’est malheureusement pas la seule à être opprimée en Birmanie. Les Kachins, via une trentaine d’organisations représentant cette minorité, interpellent le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour les inciter à renvoyer la Birmanie et son armée devant la Cour pénale internationale (CPI).

Ces organisations dénoncent, dans un communiqué daté du 23 avril et relayé par Info Birmanie, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés dans les Etats d’Arakan, Kachin et Shan par l’armée birmane qui profite jusqu’ici amplement d’une « culture de l’impunité ».

Depuis la rupture du cessez-le-feu entre l’armée et l'Organisation pour l'indépendance kachin en 2011, la minorité des Kachins, essentiellement chrétienne, a subi diverses formes de violence des autorités birmanes, citant « les exécutions, la torture, les déplacements forcés, le travail forcé, les viols et autres formes de violence sexuelle, la confiscation de propriétés, les arrestations arbitraires et la détention, ainsi que le refus de l’assistance humanitaire ». « Leur existence quotidienne a également été dictée par les vagues successives du conflit armé », forçant « des milliers de civils à fuir leurs villages », font savoir les organisations kachins.

Un appel aux sanctions

Elles rappellent que ces violences bafouant ouvertement les lois internationales sont coutumières, car le gouvernement birman y a toujours recours pour « susciter la peur et le contrôle dans leurs tentatives de destruction de notre identité ethnique, de destruction de notre religion, de colonisation de nos terres et de pillages de nos ressources naturelles ».

« Nous appelons la communauté internationale à faire en sorte que les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité répondent de leurs actes », appellent les organisations signataires de l’appel, qui sollicitent, en plus du renvoi de l’affaire devant la CPI, l’intervention d’un envoyé spécial des Nations Unies pour « négocier notamment l’accès humanitaire et le respect de la liberté de mouvement ».

Les Kachins invitent l’Inde, la Chine, les États-Unis et l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) à jouer le rôle de médiateur pour l’adoption de nouvelles résolutions de paix. Insistant sur la prise de mesure radicale contre l’armée birmane, les membres du Conseil de Sécurité sont appelés à « faire face à leurs responsabilités », ajoutant que ceux qui refusent la saisine de la CPI « prennent une décision active permettant à l’armée birmane de continuer à exécuter des populations civiles issues des minorités ethniques ».

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