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La Guinée sous Etat d’urgence

| Mercredi 14 Février 2007 à 10:19

           

Depuis lundi, la Guinée est sous état de siège. Lansana Conté, le président au pouvoir depuis plus de 23 ans, doit faire face à une vague de protestations suite à la nomination au poste de premier ministre, d’Eugène Camara, proche du président. De nombreuses grèves et manifestations ont éclatés en opposition à cette décision. Les affrontements avec l’armée guinéenne ont fait plusieurs centaines de morts. L’état d’urgence est décrété.




La Guinée sous Etat d’urgence
Refusant de céder à l'opposition qui veut l'acculer à la démission, Conté a décrété l'état de siège pour onze jours lundi soir, octroyant des pouvoirs d'exception aux forces armées qui le soutiennent depuis son arrivée au pouvoir il y a 23 ans.

Répression

Lansana Conté a instauré un couvre feu de 20 heures sur 24 sur l'ensemble du territoire et ce, jusqu'au 23 février. Le décret présidentiel a été lu par la Radio-télévision nationale : « La circulation des personnes, des véhicules ou des biens dans les localités habitées sur l'ensemble du territoire national est interdite de 6h00 du matin à 16h00 et de 20h00 à 6h00 du matin », indique le décret signé du président. L'Etat de siège prévoit le transfert des « pouvoirs normalement confiés à l'autorité civile pour le maintien de l'ordre (...) à l'autorité militaire correspondante », précise le texte. « Les cortèges, défilés et manifestations sont interdits dans les localités habitées sur tout le territoire national », de même que « les réunions publiques ou privées propres à provoquer ou entretenir le désordre », indique-t-il.

Depuis hier, l'armée guinéenne quadrille les rues de Conakry, capitale du pays, et de nombreuses villes principales, afin d’arrêter les éléments réfractaires et mettre fin à un mouvement de révolte contre le président Lansana Conté. A Labé, à 250 km au nord-est de Conakry, des soldats ont ouvert le feu sur un groupe de manifestants.

L'état de siège autorise l'armée à censurer les journaux, la radio et la télévision. L'armée peut aussi surveiller les communications par téléphone, fax et courriel. Par ailleurs, « des perquisitions de jour et de nuit » sont désormais autorisées et de sévères restrictions sur la presse sont instaurées. Au moins dix-huit manifestants ont été tués lundi, dont 11 dans la banlieue de Conakry.


Nomination

Des dirigeants syndicaux et d'opposition ont dit redouter des persécutions. « Pour le moment, il n'y a pas de médiation. Nous sommes sur le qui-vive parce qu'en période d'état de siège il n'y a pas d'autre ordre que l'ordre militaire », a déclaré le syndicaliste Ousmane Souaré. « Nous sommes tous en résidence surveillée. » Cette nouvelle explosion de violences fait suite à la nomination par le président Conté d'Eugène Camara, un de ses proches, au poste de premier ministre. L'intersyndicale a donc repris sa grève nationale lundi, déclarant que cette nomination prenait à contre-pied un accord conclu le 27 janvier dernier, mettant fin aux arrêts de travail.

Depuis début janvier, plus d'une centaine de personnes ont été tuées lors d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants exigeant la démission de Lansana Conté. Une grève de dix-huit jours avait paralysé l'ancienne colonie française, où des affrontements s'étaient soldés par plus de 110 morts. Les activités minières de la Guinée, premier exportateur mondial de bauxite, ont été fortement perturbées.

Selon un diplomate occidental en poste à Conakry, une démission de Camara ne suffirait pas. « Les gens veulent vraiment être débarrassés de Conté », dit-il.

« Soit Conté part, soit il désigne quelqu'un. S'il nomme quelqu'un et que la population accepte, les choses vont se calmer. », estime Mamadou Ba, porte-parole de quatorze partis d’opposition. « Je n'ai pas l'impression qu'il est conscient qu'il faut résoudre la crise par la voie de dialogue.» Insiste-t-il.

Réactions internationales.

Ces mesures restrictives plongent une population de dix millions d'habitants dans une extrême précarité, la plus grande partie d’entre eux vivait déjà dans la pauvreté. Beaucoup de Guinéens ont du mal à se nourrir. Le Programme alimentaire mondial (Pam) tentait de pallier à ces difficultés. Mais depuis mardi, le Pam a suspendu ses activités en Guinée après le pillage de trois hangars de vivres. 450 tonnes cubes de produits alimentaires, d’une valeur de 350.000 dollars, destinés à une partie des 200.000 enfants auxquels il vient en aide dans les écoles et les localités pauvres, ont été dérobé. « Nous comprenons qu'il y ait beaucoup de frustration et de colère dans le pays, mais les actes de ce genre ne font qu'aggraver la vie des plus pauvres », a déclaré Philippe Guyon LeBuffy, directeur du Pam pour la Guinée rurale.


« Les forces de sécurité guinéennes doivent se plier aux normes internationales de recours à la force », a déclaré Louise Arbour, Haut commissaire aux droits de l'homme. « Il existe de graves allégations de violations patentes de ces normes ». De son côté, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a lancé un appel au dialogue et a exhorté les forces de sécurité à faire preuve d'un maximum de retenue.

Le gouvernement américain a affrété un avion pour évacuer une partie de ses ressortissants. La France a fait savoir, pour sa part, qu'elle veillait aux conditions de sécurité de ses ressortissants. « Aucune décision d'évacuation n'a été prise pour l'instant », a néanmoins déclaré Jean-Baptiste Mattei, porte-parole du Quai d'Orsay.





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par bala le 14/02/2007 13:30 | Alerter
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nous en avons assez de vos démagogies alors soit aidez nous ou laissez les guinéens resoudrent leurs problèmes

2.Posté par Bankaly le 14/02/2007 16:16 | Alerter
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La vie est une lecon que l'on a jamais fini d'apprendre..
Certains de nos "presidents" l'apprendront a leurs depens.

Ces "dirigeants" ont cette facheuse amnesie et tendance a effacer de leur memoire le denouement d'autres regimes dictatoriaux (Mobutu, Bokassa...etc) au lieu d'en tirer les lecons.

Face a la passivite de la communaute internationale, des actions chocs seraient a organiser dans les ambassades toutes les guineennes notamment...

Paix en Guinee et Vive le Peuple Guineen! Sus a l'Ennemi!




3.Posté par barry saidou le 14/02/2007 19:20 | Alerter
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aujourdhui le general doit baisser les armes contre la population afin de sauvegarder les aquits democratique et republicain pur tout le w effectuer ecole hopitaux routes ponts sur les grands fleuves BOFFA KOUROUSSA etc. ses enfants mis dehort est nul il aoublier qu'il est fils de paysan etcultivateue .il voit le tord commis a ses collaborateurs les casses deleur demeur depuis 23ans devie ases depends ne sera jamais guerit.

4.Posté par hassan le 14/02/2007 19:36 | Alerter
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ce qui arrive aujourd'hui en Guinée étéit prévisible car la population guinéenne dans sa majorité manque de tout. Et Lansana Conté arrivé au pouvoir après l'époque de SEKOU TOURE s'est montré durant ses 23 ans incapable de sortir les guinéens de la misère mais il a détruit tous les acquis de son prédécesseur!
pauvre guinée, paix pour tous les guinéens et que Dieu leur permette d'assister le plus rapidement possible à un changement radical qui bannirait la corruption et le favoritisme et qui ouvrirait la voie à la prospérité à ce pays riche de son sol et de son sous-sol.

5.Posté par Aleks Kempota Fils le 15/02/2007 11:29 | Alerter
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Guinée en état de siège: exactions de militaires, 112 tués depuis janvier
auteur AFP

la Guinée en état de siège a connu mercredi une nouvelle journée de violences alors que l'armée a désormais tous les pouvoirs pour stopper une contestation du président Lansana Conté qui a fait au moins 112 morts depuis début janvier. Les forces de l'ordre ont tué au moins huit personnes, dont 4 dans la nuit de mardi à mercredi, depuis l'instauration lundi soir de l'état de siège par le président Conté au pouvoir depuis 23 ans et qui a expliqué vouloir ainsi éviter une "guerre civile". La dégradation rapide de la situation dans ce pays d'Afrique de l'ouest de 9,4 millions d'habitants, premier exportateur mondial de bauxite, suscitait de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale. La France devait envoyer mercredi soir dans le golfe de Guinée un navire transporteur de chalands de débarquement pour renforcer son dispositif maritime "par mesure de précaution".

Une soixantaine de ressortissants américains, bloqués à Conakry ces derniers jours, sont arrivés mardi soir au Sénégal à bord d'un avion américain dépêché sur place, tandis qu'un appareil de l'armée de l'air marocaine a rapatrié mercredi 90 Marocains établis en Guinée qui souhaitaient rentrer dans leur pays à cause des violences.

Mercredi, dans les rues désertées de Conakry, les militaires continuaient de patrouiller et des blindés étaient postés aux endroits stratégiques. Le centre de la capitale, et notamment le camp milita...  

6.Posté par Aleks Kempota Fils le 15/02/2007 11:29 | Alerter
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En Guinée, le stade de la révolte, lui-même, est dépassé.
On en arrive à celui de la révolution.
La vraie. Celle des travailleurs et des jeunes.
Celle des femmes.
Il s’agit non plus seulement de manifester,
Non plus seulement de dénoncer.
Il s’agit que les millions d’opprimés guinéens décident.
Que ce soit eux qui s’assemblent dans tout le pays
En assemblées politiques souveraines du peuple travailleur
Pour décider de l’avenir de la Guinée.
Il s’agit d’en finir avec la bande de profiteurs
qui oppriment, exploitent et torturent.
Aleks Kempota Fils
akempfi@hotmail.com





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