Sur le vif

L'université d'Oxford accusée de discrimination raciale

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 28 Février 2013 à 12:35



En Grande-Bretagne, les révélations du Guardian risquent de ternir l'image de la prestigieuse université d'Oxford. Le quotidien anglais accuse, en effet, l'université de discrimination raciale.

Il montre qu'en 2010 et 2011, 25,7 % des jeunes britanniques blancs qui avaient soumis leur candidature à Oxford ont été acceptés contre 17,2 % des jeunes issus d’une minorité ethnique. Le journal se base sur des informations obtenues grâce à la Loi pour la liberté d'information lui permettant d'avoir accès aux documents administratifs des institutions.

Parmi les meilleurs élèves ayant obtenu une note élevée au « A-level », l'équivalent du bac en France, un blanc sur deux a pu être accepté dans cette université alors que seul un asiatique sur trois et moins d’un noir sur quatre ont pu y entrer.

Ces résultats ont indigné le député travailliste de Tottenham, David Lamy, qui dénonce « un biais institutionnel ». « J’ai été très choquée par ces chiffres, cela est assez effrayant », a réagi pour sa part Rachel Wenstone, la vice-présidente du syndicat national des étudiants.

Cette discrimination raciale est surtout visible dans la filière médecine où 43 % des candidats blancs sont acceptés contre 22 % des candidats issus d'une minorité ethnique.

« Nous nous engageons à sélectionner les meilleurs étudiants ,quels que soient leur race, leur origine ethnique, ou d’autres facteurs », a répondu une porte-parole de l'université. « Ce n’est pas seulement la bonne chose à faire moralement, c’est aussi dans notre propre intérêt. Nous continuons donc d’observer attentivement les différents taux de réussite en fonction de l’ethnicité afin de comprendre pourquoi ces différences existent », a-t-elle ajouté en indiquant que les scores obtenus aux A-levels ne sont pas connus au moment de la sélection des étudiants.

A Oxford, après une sélection sur dossier qui ne comporte pas systématiquement l'origine des candidats mais leur nom, les étudiants admissibles doivent passer un entretien et des tests de capacités.

Reste que cette révélation du Guardian intervient au plus mauvais moment pour l'établissement déjà empêtré dans une autre affaire où on l'accuse de faire une discrimination par l'argent. L'université exige, en effet, que ses étudiants aient 15 000 € sur leur compte bancaire, rapporte Le Figaro. Près de 1 000 étudiants admis chaque année pour leur mérite se voient obliger de renoncer à entrer dans l'université.

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