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Points de vue

L’islam est-il une religion violente ? (1/6)

Rédigé par Alain Gabon | Vendredi 22 Mai 2015 à 12:49

           


L'islam n'a pas l'apanage de la violence. Les guerres de religion, les guerres coloniales et les guerres civiles ont été menées, elles aussi, au nom d'une croyance religieuse et d'une idéologie politique. Ce tableau représente l’armée de Saladin, qui, en 1187, défait les armées chrétiennes et reprend Jérusalem. Le siège du royaume de Jérusalem est installé à Saint-Jean-d’Acre en 1229.
L'islam n'a pas l'apanage de la violence. Les guerres de religion, les guerres coloniales et les guerres civiles ont été menées, elles aussi, au nom d'une croyance religieuse et d'une idéologie politique. Ce tableau représente l’armée de Saladin, qui, en 1187, défait les armées chrétiennes et reprend Jérusalem. Le siège du royaume de Jérusalem est installé à Saint-Jean-d’Acre en 1229.
En raison d’événements géopolitiques saillants qui, depuis des décennies, dominent l’actualité du monde musulman (Révolution iranienne de 1978, décennie noire algérienne, 11-Septembre, État islamique, etc.), mais aussi à cause de toute une série de biais et de deux poids-deux mesures dans la couverture médiatique et le discours politique sur l’islam, deux notions négatives sur cette religion et ses croyants se sont cristallisées dans les opinions publiques occidentales ainsi que dans de larges segments des pays à majorité musulmane, à commencer par leurs élites et diasporas libérales-sécularistes.

Première notion : l’islam serait par essence une « religion de haine » qui favoriserait la violence, ou du moins qui l’encouragerait ou la tolérerait plus que les autres religions. Une grande partie de l’excitation théologique qui agite aujourd’hui nos politiciens et têtes islamiques pensantes autour d’une « réforme islamique » présentée comme urgente semble en fait largement déterminée par ce stéréotype, auquel certains, y compris parmi les meilleurs, semblent désormais céder.

En France, grande est en effet la peur de ne pas passer pour un bon musulman bien républicain, bien « modéré » et bien « intégré » si l’on n’a pas le discours politiquement correct que l’Etat et ses pseudo-laïcs attendent de vous.

Seconde idée, si implantée dans les esprits que l’on ne songe même pas à la vérifier : la majorité (et pour beaucoup, la quasi-totalité) des attaques terroristes dans le monde serait le fait de « jihadistes islamistes » agissant au nom de l’Islam ou de l’idée qu’ils s’en font (Al Qaïda, ISIS, « loups solitaires » ou cellules semi-autonomes à la Mohammed Merah, Frères Kouachi, etc.). Nous avons affaire ici à un consensus idéologique qui vire à un quasi-unanimisme à l’évidence éminemment néfaste pour tous les musulmans.

Cette doxa délétère structure les perceptions et opinions publiques vis-à-vis de l’Islam et de ses pratiquants, souvent d’ailleurs aussi chez les musulmans eux-mêmes. Mais elle détermine également de plus en plus les politiques publiques dans un sens liberticide : surveillance-espionnage des mosquées, politiques de « contre-radicalisation », efforts étatiques d’ailleurs anti-laïques, pour forger un « Islam de France » afin de réguler, y compris théologiquement, une religion perçue comme dangereuse, récente loi renseignement, etc. Le tout dans l’hystérie et la paranoïa collective la plus complète, dans une atmosphère de panique morale médiatiquement et politiquement organisée autour d’une prétendue « menace islamiste » qui ressemble de plus en plus à une de ces orwelliennes politiques de la peur bien connues, fort pratiques pour le contrôle des populations, et calquée sur les précédentes : « Menace Rouge » (la « Red Scare » de la Guerre froide), « complot judéo-bolchévique » ou, plus récemment, « armes de destruction massive » (non existantes) de Saddam Hussein justifiant l’invasion de l’Irak.

Le problème ? Les notions sur lesquelles reposent ces perceptions collectives et entreprises politiques sont toutes factuellement fausses, sur le plan tant historique que contemporain.

Un mythe que chacun peut empiriquement démentir

Première observation : avec 1,6 milliard de musulmans dans le monde, 23 % de la population globale, si l’islam était cette religion de haine et de « barbarie » que ses opposants nous décrivent à longueur de journée, ce n’est pas une poignée d’« États faillis » (Irak, Syrie, Lybie, Yémen, Nigéria) qui seraient à feu et à sang, mais l’ensemble de la planète.

Force est de constater que si cette religion propage un message de haine, de violence et d’intolérance, alors, bizarrement, la quasi-totalité de ses fidèles ne semble curieusement pas entendre ce supposé message, puisqu’ils restent à 95 % ou plus parfaitement non violents.

Sans même aller dans la recherche sur ce sujet (qui existe bel et bien, surtout dans le monde anglo-saxon), faites le test autour de vous : prenez tous vos collègues musulmans, amis, membres de la famille, amis de la famille, tous ceux et celles que vous connaissez de près ou de loin. Combien sont religieusement violents, combien sont terroristes ? On prend le pari : pas un(e) seul(e). Fait aisément observable qui s’applique d’ailleurs non seulement aux musulmans occidentaux mais à ceux dans les autres parties du monde, y compris la zone Afrique du Nord - Moyen-Orient.

Un mythe également démenti par l’Histoire

Dans une perspective plus objective et historique, il n’existe aucune preuve que l’islam et ses civilisations aient été plus violentes et « barbares » que, par exemple, l’Occident chrétien. A vrai dire, cela a, la plupart du temps, été le contraire.

Il n’est que de rappeler l’histoire ultraviolente du catholicisme européen, avec son cortège ininterrompu d’atrocités à grande échelle, ses croisades, saintes inquisitions, massacres sans fin de juifs et autres chrétiens (Templiers, etc.), ses guerres de religion seiziémistes (70 000 tués, tous chrétiens massacrés par d’autres chrétiens) et ses entreprises coloniales aux quatre coins de la planète, des Amériques à l’Asie en passant par l’Afrique, avec leurs cohortes de massacres de masse, dont l’immense majorité reste à ce jour inconnus du grand public mis à part les quelques cas médiatisés comme Sétif.

Le tout accompli par des États bien évidemment non islamiques, tant monarchiques que républicains, tant religieux que séculaires, mais avec à chaque fois les Églises chrétiennes présente pour stimuler et justifier ces horreurs, au nom de Dieu.

Un exemple : quand les croisés européens capturèrent Jérusalem le 10 juillet 1099 (sur ordre du pape Urbain II et au nom de la chrétienté) , ils massacrèrent les populations juives et musulmanes, hommes, femmes et enfants, souvent après les voir torturés et coupés en morceaux, faisant des piles de têtes, jambes, pieds et mains, comme ils s’en vantent dans leurs propres récits, allant même jusqu’à remercier Dieu de leur avoir permis de massacrer les infidèles jusque dans leurs temples et mosquées, où, dit l’un d’eux, « nos chevaux pataugèrent dans le sang jusqu’aux genoux ».

Par contraste, quand Saladin reconquiert Jérusalem le 2 octobre 1187, il ne commet, lui, aucun massacre de civils, épargne les populations juives et chrétiennes, et leur donne même une escorte militaire musulmane pour les accompagner jusqu’aux côtes de la Syrie et de la Palestine afin de les protéger contre des attaques de tribus locales, bandes de brigands ou marchands d’esclaves.

Plus tard, tout au long des XIXe et XXe siècles, les nations de l’Occident chrétien se distinguent par une compétition coloniale de nature impérialiste, dont l’ampleur planétaire, la durée et la brutalité restent sans équivalent dans le monde islamique, lui-même d’ailleurs objet de cette colonisation. Et en France, ces guerres de conquête, exemples types de pure « barbarie », sont bel et bien menées par et au nom de la République et de la chrétienté (la fameuse « mission civilisatrice » qui imprègne toujours les esprits de si nombreux laïcards anti-voile), avec, partout, la participation active des Églises catholiques et protestantes qui voient dans les populations africaines, asiatiques ou amérindiennes, toutes conçues comme « arriérées », autant d’opportunités d’évangélisation.

Et cette histoire-là, loin d’être ancienne, ne se termine qu’en 1962 avec l’indépendance algérienne.

Plus généralement, c’est tout le XXe siècle qui infirme la thèse d’un Islam « religion violente ». En effet, parmi les pires atrocités historiques qui pullulent tout au long de ce siècle de sang, et elles furent nombreuses, la quasi-totalité fut commise non pas par des populations musulmanes au nom de l’islam, mais par les États et peuples occidentaux.

Première et Seconde Guerres mondiales. Fascisme. Nazisme. Hitlérisme. Stalinisme. Maoïsme, et on en passe. Aucune de ces horreurs ne fut déclenchée et perpétrée par des musulmans au nom d’Allah. Toutes furent, au contraire, commises par des athées, des agnostiques ou des chrétiens. Rappelons-le encore et toujours : chaque fois que l’on propage ce mensonge d’un Islam-religion-plus-violente : l’Holocauste ne fut pas le fait de musulmans et n’eut pas lieu au Moyen-Orient, mais bien au cœur de l’Europe chrétienne.

Qui plus est, toutes ces tragédies furent bel et bien accomplies non seulement par des régimes et populations européennes (ou asiatiques dans le cas de Mao ou de Pol Pot et de ses khmers rouges) non musulmanes, mais elles le furent au nom d’idéologies qui n’avaient rien à voir avec l’islam : « mission civilisatrice » de la IIIe République, celle de Jules Ferry ; supériorité de la « race aryenne » et nécessité du Lebensraum (l’ « espace vital » du IIIe Reich) ; chrétienté (on oublie trop souvent que, par exemple, la Première Guerre mondiale eut une très forte dimension de guerre religieuse, de guerre sainte, chacun clamant que Dieu était de son côté) ; idéologies athées marxistes-léninistes, etc.

Le mythe actuel selon lequel l’islam a toujours été et reste une religion particulièrement toxique et violente, en tout cas beaucoup plus que les autres idéologies religieuses (ou pas), était déjà un mensonge au Moyen Âge. Il reste un mensonge tout au long du XIXe siècle colonial et du XXe siècle. Il ne saurait perdurer en plein XXIe siècle.

****
Alain Gabon, professeur des universités aux États-Unis, dirige le programme de français à Virginia Wesleyan College (université affiliée à l’Église méthodiste de John Wesley), où il est maître de conférences. Il est l’auteur de nombreux articles sur la France contemporaine et la culture française.





Réagissez ! A vous la parole.
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1.Posté par François Carmignola le 23/05/2015 09:52 | Alerter
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Il est clair que ce type de discussion et de rhétorique a des limites: on a ici la méthode sophistique dite de "la plongée statistique", ici réalisée deux fois, dans l'espace et dans le temps.
La méthode consiste à minimiser ce que l'on a intérêt à minimiser en accentuant le contraste entre la petitesse de la chose et l'immensité de l'océan dans laquelle on la plonge.

D'abord l'oubli des états "faillis" suivant: Somalie, Mali, Egypte, Gaza, Barein, Afghanistan, Tunisie, pays oubliés par l'auteur de l'article et directement concernés par des violences clairement revendiquées comme en rapport avec un certain extrémisme musulman.

Ensuite le fait que toute personne au contact de citoyens tous ces pays (y compris ceux cités dans l'article) réalise immédiatement l'incroyable ampleur du problème: la totalité (en fait sa partie anciennement contenue dans l'espace Ottoman, plus l'Afghanistan), du monde musulman est actuellement gravement troublée pour ces raisons là précisément.

Voilà pour l'espace.
Pour ce qui concerne le temps, le rappel des violences liées à la prise de Jérusalem paraissent un peu dérisoires, le rappel des violences exercées par Tamerlan (par exemple) peu après (3 siècles après) pouvant ou non être décomptées. Bref, une plongée dans l'histoire un peu critiquable dans son principe, en tout cas peu convaincante.

Quand à l'évocation des violences nazis et communistes du XXème siècle, sans rapport aucun avec l'Islam, ni d'ailleurs avec aucune autre religion, elles fu...  

2.Posté par Didon le 23/05/2015 17:56 | Alerter
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J'attends de lire la suite parce que pour moi ce n'est pas l'islam qui est violent mais une certaine lecture de l'islam qui prône cette violence.J'en veux pour preuve le concept de dar al islam et dar al harb et le meurtre de l'apostat ,qui soit dit en passant contedit le célèbre verset du coran qui préconise qu'il n'y ait pas de contrainte en religion.
Il est bien connu qu'on peut tout faire dire à une dogme ,une chose et son contraire.Par contre , faire le décompte macabre de la production mortifère des soubressauts d'un occident qui se cherche à plusieurs moments de l'histoire est contre-productif .L'occident a eu des ratés mais a produit un brillante civilisation encore vigoureuse actuellement.Alors que la civilisation musulmanes est desséchée de l'intérieur et ne sait produire que du petit et du contingent à chaque fois qu'il est confronté à l'altérité de la modernité

3.Posté par Michael le 23/05/2015 18:39 | Alerter
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En reponse a Francois B.

"D'abord l'oubli des états "faillis" suivant: Somalie, Mali, Egypte, Gaza, Barein, Afghanistan, Tunisie, pays oubliés par l'auteur de l'article et directement concernés par des violences clairement revendiquées comme en rapport avec un certain extrémisme musulman."

1) La Tunisie n'est pas un etat failli, au contraire c'est un superbe exemple de transition democratique, l'inclusion de ce pays est de votre part bizarre. Meme chose pour l'Egypte, vu que le coup d'etat militaire etait precisement contre les Freres Musulmans, eux legitimement elus, et que la situation actuelle, horrible, n'a donc rien a voir avec "l'extremisme musulman" 2) attribuer les problemes de ces pays a "l'extremisme musulman" et seulement a cela est une grosse fallacie, helas typique. Comme si la situation de Gaza etait imputable a l'Islam plutot qu'a l'occupation israelienne!

"Ensuite le fait que toute personne au contact de citoyens tous ces pays (y compris ceux cités dans l'article) réalise immédiatement l'incroyable ampleur du problème: la totalité (en fait sa partie anciennement contenue dans l'espace Ottoman, plus l'Afghanistan), du monde musulman est actuellement gravement troublée pour ces raisons là précisément. "

Quelles raisons?

"Quand à l'évocation des violences nazis et communistes du XXème siècle, sans rapport aucun avec l'Islam"

Exactement, mais c'est bien cela qu'entend rappeler l'article, que toutes ces violences, les pires de ce siecle, n'avaient aucun rapport avec l...  

4.Posté par Michael le 24/05/2015 05:16 | Alerter
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Réponse à Didon: beaucoup de gros clichés dans votre message...la faute à la "lecture" ou à "l'interprétation", le "dar al Islam contre dar al harb", enfin toutes ces tartes à la crème glânées ici et là sur les sites identitaires ou entendues dans tel ou tel débat télé et que l'on récite tel quel pour faire bien, pour faire "savant" , alors que cette opposition est largement dépassée sauf chez les fous de Dieu comme l'Etat Islamique, et que d'autres concepts ont depuis longtemps été inventés pour justement rompre et annuler ce binarisme, comme la terre de témoignage, la terre d'hospitalité (pour les disaporas) etc.

Quant à la "civilisation" ou au "monde musulmane", il n'existe pas, surtout pas de la façon grossièrement essentialiste et homognène avec laquelle vous en parlez et qui montre que vous connaissez tout cela bien mal voire sans doute pas du tout. Là encore, pensée cliché à la Zemmour, le "choc des civilisations" avec bien évidemment la bonne, l'occidentale (celle des 2 guerres mondiales et de l'Holocauste soit dit en passant comme le rappelle l'article pour ne citer que 3 "ratés" comme vous dites joliment) contre l"arriérée, la "pas bonne". On voit encore quelle non-penséee et gros cliché zemmourien on a là.

Pour preuve de la non-existence de ce "monde musulman" fantasmé, les différences énormes entre la démocratie tunisienne, la Turquie ou l'Indonésie, qui est le 1er pays musulman soit dit en passant, par rapport à l'Arabie Saoudite, avec des pays comme la Jordani...  

5.Posté par François Carmignola le 24/05/2015 21:46 | Alerter
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@Michael,
J'ai hésité à mentionner la Tunisie, par ailleurs toujours soumise à une guerilla islamiste à ses frontières et dont la situation économique est loin d'être réglée, qui accueille des réfugiés etc.
Quand est il de l'Algérie? Les invraisemblables souffrances endurées dans les années 90 la tient à l'écart, et pourtant ils ont eux aussi une guerre à leurs frontières, motivées par ces "raisons".

Le caractère en apparence exagéré (et au combien) de la répression Egyptienne est tout de même flagrant, et à la hauteur de ce que ses dirigeants pensent de la gravité du problème, clairement lié à ce que la classe dirigeante égyptienne pense de l'extrémisme musulman, du moins tel qu'il est représenté par l'organisation des frères musulmans qui fut tout de même brièvement en charge de l'Etat.

Le caractère "musulman" du Hamas (rattaché aux frères musulmans), depuis le début en rupture avec toute la lutte palestinienne pour des raisons religieuses ce qui l'a amené à détruire l'unité politique palestinienne est parfaitement flagrant.

Pour répondre à votre question au sujet des raisons que je me mentionne d'une manière apparemment ambigüe, il s'agit des raisons "religieuses" qui font ici l'objet du débat. Le monde musulman "convulse" comme on dit, et comme peut être jamais dans son histoire !

Nous sommes bien d'accord pour dire que les violences nazies et communistes furent bien plus grandes (pour l'instant) et bien sur sans aucun rapport avec l'Islam. Simplement, je voulais insinu...  

6.Posté par Michael le 25/05/2015 02:35 | Alerter
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A François: donc on est bien d'accord, la Tunisie n'est pas un "état failli", au contraire puisaue c'est un superbe exemple de transition démocratique et de révolution quasiment sans violence (à comparer avec la Révoluton française ou russe!). Qui plus est, les islamistes font partie de la coalition et tout se passe bien à ce niveau, ils se sont montrés de vrais démocrates.

L"Algérie et les années 90, vous omettez 2 choses cruciales: comment et pourquoi la guerre civile a-t-elle commencé? Et surtout, l'armée algérienne et ses forces de sécurité, elles séculaires, ont elles aussi commis des exactions et atrocités contre les civils. Donc, dans votre logique, le sécularisme serait coupable de ces atrocités? Sinon il y a deux poids deux mesures.

L"Egypte? La encore; vous omettez que le fascisme du régime de Sisi dépasse en horreurs et répression tout ce que les Frères Musulmans, qui, EUX, ont joué le jeu démocratique et n'ont pas pris le pouvoir par un coup d"etat et des massacres de masse d'opposants, ont pu faire pendant leur année au pouvoir ou meme avant. De plus, ce ne sont pas les seuls à faire l'objet de la repression Sisi et de son régime, puisque les militants de la gauche séculaire-libérale, Mouvement du 6 avril, etc. de même que les athées, sont eux aussi jetés en prison et persécutés, ce que ne faisaient nullement les Frères.

Là encore, on voit qui sont les vrais fascistes totalitaires.

Le Hamas est bien sûr musulman, mais ce n'est pas parce qu'il est "musulman" qu'il ...  

7.Posté par Zakaria le 25/05/2015 08:38 | Alerter
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Le mythe renaissant d'un islam guerrier : que dit réellement le Coran?

Je crois que pour analyser le Coran qui est un livre dense, il faut d'abord commencer par le lire en se purgeant de tout préjugé. Ce préalable est d'autant plus nécessaire que l'actualité internationale a largement obéré notre vision du Coran et du Fondateur de l'Islam. Une fois cette position de neutralité atteinte, il faut regarder les choses sans tomber dans une amnésie constante.

http://m.huffpost.com/fr/entry/7055956?utm_hp_ref=tw

8.Posté par Fathi le 26/05/2015 00:12 | Alerter
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La propagande de l'islam 'religion violente' ne serait-elle pas entre autres une manoeuvre pour détourner l'attention de vérités historiques documentées par les chroniqueurs europééns eux-mêmes concernant des actes de barbarie infâmes? Par exemple la cupidité sauvage des Croisés qui fendaient les ventres des musulmans qui se rendaient afin de s'assurer que leurs victimes n'avaient pas avalé leur or pour le sauver. Et que dire des actes de cannibalisme répugnant des mêmes Croisés qui découpaient la chair des cadavres de musulmans pour s'en nourrir et des fois même consommaient cette viande sans la cuire?

9.Posté par François Carmignola le 27/05/2015 22:55 | Alerter
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@Michael
On ne se comprends pas.
Tous les pays que je cite sont des pays musulmans gravement troublés par les questions religieuses, c'est un fait qu'on peut interpréter de différentes manières, mais c'est un fait.
Que les partis religieux soient vainqueurs ou non, les conflits tournent autour d'eux et suscitent une violence qui trouble gravement aujourd'hui l'Afrique du Nord et le moyen orient.
Prenons l'Egypte: il est parfaitement vrai que la répression militaire est bien pire que les violences des Frères Musulmans, mais l'objet de ces violences EST un parti politique islamiste en accusation et c'est ce que je voulais dire.
Les Etats Egyptiens de Moubarark et Morsi, renversés par une révolution et un coup d'Etat, respectivement furent faillis, tout comme en Tunisie l'état de Ben Ali, remplacé assez vite par un Islamisme politique qui finalement (avec quelques tracas, vous le reconnaitrez) laissa la place à un gouvernement plus démocratique.

La politique autoritaire Turque actuelle est largement motivée par une volonté de rompre avec un laïcisme jugé exagéré, au nom d'un parti officiellement inspiré par la religion musulmane. Bien qu'il soit absolument vrai que la Turquie est très différente de l'Arabie Saoudite (qui le nie?) des questions similaires se posent: les vêtements des femmes par exemple, le rôle de la religion dans la conduite de l'Etat.

Il est vrai, vous avez raison, que les états Marocains, Saoudiens, Turcs ne sont pas "faillis".
Il est également parfaitement v...  

10.Posté par Michael le 29/05/2015 10:52 | Alerter
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Le probleme est double, une restriction suivie d'une essentialisation: 1) vous réduisez 1, 5 milliard de musulmans (pas 1 milliard mais 1 milliard et demi) a quelques états faillis, toujours les mêmes et bien sûr les seuls dont on parle (votre poste le prouve, le plus grand pays musulman du monde, l'Indonésie, pacifique, n'est jamais dans les nouvelles) 2) vous attribuez tous les problèmes de ces quelques états à la seule religion, alors que ces "convulsions" dont vous parlez n'ont souvent même pas une origine religieuse. Pensez à l'Iraq: y avait-il une guerre civile et des attentas suicides avant l'invasion de 2003? Même chose au Yemen (lisez l'excellente analyse du groupe de recherche de Sciences Po sur ce pays, qui montre que les troubles actuels ne sont en fait pas dus à la religion mais à la situation politique.). En Egypte, comme vous le reconnaissez, les violences ne sont même pas le fait des Frères Musulmans puisque ceux-ci, qui jouèrent tle jeu démocratique, se retrouvent maintenant l'objet de violences incroyables (il faut lire les rapports d"Amnesty sur les tortures pires que sous Moubarak et tout cela) de la part de Sisi et que malgré cela, les leaders comme Morsi continuent à appeler à la résistance NON- violente alors que lui-même vient d'être condamné à mort dans un procès bidon de type stalinien. Et ainsi de suite.

Encore une fois, vous vous contredisez vous-même puisque d'abord vous reconnaissez que des pays comme l'indonésie, la Turquie etc. infiniment pl...  

11.Posté par François Carmignola le 29/05/2015 18:59 | Alerter
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@Michael
Vous êtes un peu dans le déni, il me semble.
Je continue donc de dire que à l'heure actuelle, une grande partie du monde que l'on qualifie géographiquement de "musulman" est en proie à des troubles politiques variés en rapport avec cette religion.

Le climat des élections à venir en Turquie n'est pas du tout pacifié, c'est le moins qu'on puisse dire. Le Sénégal est un pays parfaitement calme de 11 millions d'habitants. Vous ne parlez pas du Mali (12 millions), dont il frontalier, ni du Nigéria, coupés en deux et en pleine guerre civile.

Le Qatar est un pays de 2 millions d'habitants, centre de la propagande des frères musulmans, a eu pour cela un émir qui a changé un peu soudainement il n'y a pas très longtemps, et l'Arabie Saoudite est en guerre au nord et au sud.
Vous parlez des cinq ou six pays dont on parle et vous semblez considérer que tout cela est négligeable et bien je pense et dis que vous avez tort.
Suivant vos conseils, j'ai fait mes comptes, et bien il s'agit en fait de plutôt 20 pays souffrant de trouble politiques variés en relation avec la religion musulmane, en Asie, en Afrique et au Moyen Orient. Cela s'appelle le feu, et si cela ne vous inquiète pas, tant mieux pour vous, mais ce n'est pas le cas du reste du monde.

Au sujet de la Russie, vous semblez ignorer la répression en Tchétchénie, et celle qui concerne les Ouighours en Chine. Je n'ai compté ni la Russie, ni la Chine (23 millions de musulmans), ni l'Inde (180 Millions de musulmans, tout de même...  

12.Posté par Michael le 30/05/2015 19:00 | Alerter
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"Je continue donc de dire que à l'heure actuelle, une grande partie du monde que l'on qualifie géographiquement de "musulman" est en proie à des troubles politiques variés en rapport avec cette religion. "

Ah alors là on commence à être d'accord vu que cela est beaucoup plus nuancé que de dire "le monde musulman est en convulsion". Effectivement, certains pays, mais au final un petit groupe ont des gros problèmes. Mais encore une fois, enlevez ces 5-6 là: Iraq, Syrie, Libye, Afghanistan, Nigeria, Yemen, et vous avez supprimé l'essentiel, en fait lq auqsi totalité. Et même sans rien enlever cela constitue une infime partie du monde musulman..

De plus, observez comme j'ai dit que ces troubles ne sont pas tant d'ordre religieux mais la conséquence directe soit d'interventions armées étrangères (Afghanistan avec la Russie puis les USA, Iraq bien sûr) soit le fait de régimes tyranniques ou de situations carrément coloniales (Syrie, Egypte, Arabie Saoudite avec Al Qaeda, Palestine etc.). Les facteurs historiques (frontières Sykes-Picot et ordre colonial qui persiste depuis le 19ème siècle), politiques et géopolitiques ont tout à voir dans ce que l'on présente comme un "problème de l'islam", toutes ces tartes à la crème sur le "cnflit entre shiites et sunnis" qui ne résistent pas une minute à la simple observation empirique (ainsi les shiites et l'Iran se battent avec l'Arabie Saoudite, état sunnite, contre Daesh, groupe lui-même sunnite etc.)

"Le climat des élections à venir en Tur...  

13.Posté par François Carmignola le 01/06/2015 08:27 | Alerter
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J'avoue être un peu lassé. Vous ne comptez toujours pas, malgré vos propres dires, l'Egypte, et vous oubliez encore Somalie, Arabie Saoudite, Pakistan, Bengladesh, Barhain, Mali, Centrafrique,
et bien sur la Turquie désolé. Il faut parler de la Tunisie et aussi de l'Algérie et aussi de la Russie et même de la Chine.

Je ne comprends pas bien la raison de votre dénégation, même si je distingue une volonté de rassurer et de situer (c'est la perche que j'ai tendue) ces conflits hors du religieux, disons dans le géographique pur. Une manière de dire que la violence utilise le religieux, plutôt que l'inverse.

Attention, pourtant, SI il y a de la violence quelque part et qui n'est pas liée à l'Islam (par exemple la guerre en Ukraine), on ne peut pas logiquement en déduire que l'Islam n'est pas concerné du tout par la violence. Ce sophisme, figure utilisé par Alain Gabon et par vous même est bien connu mais ne marche pas avec moi, et c'est un peu le fond de ma protestation.

Pour préciser, l'argument en apparence symétrique dont vous vous plaignez,
("il suffit d'inclure ce pays dans votre liste de ceux où l'islam "est un problème", et le tour est joué.")
a en fait du sens dans la mesure ou la violence considérée, qu'elle soit agressive ou défensive, est revendiquée par des groupes se réclamant explicitement de la religion musulmane.
C'est que je veux dire, et c'est un fait.
Il ne s'agit pas de persécution pure comme dans le cas des migrants Rohingyas en Indonésie, ou des Yézidis, ou ...  

14.Posté par Michael le 02/06/2015 13:56 | Alerter
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"Je ne comprends pas bien la raison de votre dénégation, même si je distingue une volonté de rassurer et de situer (c'est la perche que j'ai tendue) ces conflits hors du religieux, disons dans le géographique pur. Une manière de dire que la violence utilise le religieux, plutôt que l'inverse.

Attention, pourtant, SI il y a de la violence quelque part et qui n'est pas liée à l'Islam (par exemple la guerre en Ukraine), on ne peut pas logiquement en déduire que l'Islam n'est pas concerné du tout par la violence. Ce sophisme, figure utilisé par Alain Gabon et par vous même est bien connu"

On est donc d'accord, mais pour le sophisme dont vous parlez, il n'existe que dans votre imagination vu que ni moi ni je crois non plus l'auteur n'avons dit que "l'islam n'est pas du tout concerné par la violence", ce qui serait proprement surprenant. Vous auriez du mal à trouver une seule citation affirmant cela de près ou de loin dans mes réponses et je suis s^r dans l'article lui-même.

Je relis cet article et vois que la toute première phrase en légende de l'illustration est que "L'islam n'a pas l'apanage de la violence", ce qui en bon français implique qu'il est AUSSI touché par la violence, comme toute autre religion. L'article lui-même n'affirme jamais qu'il n' y a pas de violence liée à l'islam, seulement qu'elle n'est pas plus grande et en fait souvent moindre que la violence liée à toutes les autres "idéologies, religieuses ou autres". Là c'est vous qui lisez mal, franchement, ou qui li...  

15.Posté par Michael le 02/06/2015 14:20 | Alerter
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"Il est encore trop tôt pour savoir si c'est le cas, mais certains craignent que le "problème" se manifeste en France au delà des attentats de Janvier: il est extraordinairement choquant, il vous faut le comprendre, que des natifs Français puissent se prévaloir de raisons religieuses pour accomplir des actes pareils."

Et encore une remarque parfaitement a-historique et amnésique...Des natifs français se sont toujours et de tout temps prévalu de tous les motifs possibles religieux ou autre pour tuer leurs semblables et en bien plus grand nombre que les Kouachi ou Mojammed Merah. Inutile de faire la liste, vous pouvez la faire elle-même.

"Pour ce qui concerne l'histoire contemporaine, (mentionner les croisades est hors de propos),
le seul exemple de violence associé à une religion chrétienne est le conflit en Irlande, parfaitement localisé. "

Ha bon. Non seulement elle a duré des décennies et fait des milliers de victimes, plus que tous les attentats Jihadistes en Europe de l'Ouest ces 20 dernières années, mais que faites-vous, pour ne citer que 2 exemples, de terroristes chrétiens comme Anders Breivik où même du 3ème Reich, dont Michel Onfray nous rappelait récemment que leur code d'honneur inscrivait "God Is With Us" sur leur ceinturons, sans compter, 3ème exemple, les minorités musulmanes persécutées par les Catholiques en Centre Afrique???

"Vous semblez nier le conflit sunnite/chiite, au coeur de l'explosion Irakienne (c'est la politique sectaire du gouvernement Irakien qui p...  

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