Communiqués officiels

L'UOIF se prononce sur l'affaire de la Mosquée Bilal à Clichy-sous-Bois

Rédigé par L'UOIF | Lundi 7 Novembre 2005 à 00:32

L’UOIF condamne ces exactions avec la plus grande fermeté et appelle avec insistance au retour du calme dans les plus brefs délais. Elle appelle tous les jeunes musulmans impliqués dans de tels événements à calmer leur colère, à méditer et à se conformer à la Fatwa édictée ce jour par ‘Dar el Fatwa’.



Des événements graves et répétés secouent depuis plusieurs jours différents quartiers de la banlieue parisienne et s’étendent à d’autres villes de province. Ces événements troublent la quiétude des gens, portent atteinte à leur sécurité et leurs biens et sont en mesure d’attenter à la vie de certains d’entre eux. Ces événements semblent trouver leur déclenchement dans le décès par électrocution de deux jeunes garçons qui étaient ou qui se croyaient poursuivis par des agents de police.

Un acte irresponsable visant la mosquée de Clichy sous Bois à un moment de prière et des propos démesurés de certains hommes politiques ont attisé le climat et poussé certains jeunes à intensifier, dans l’exaction, leurs colères.

L’UOIF condamne ces exactions avec la plus grande fermeté et appelle avec insistance au retour du calme dans les plus brefs délais. Elle appelle tous les jeunes musulmans impliqués dans de tels événements à calmer leur colère, à méditer et à se conformer à la Fatwa édictée ce jour par ‘Dar el Fatwa’.

L’UOIF condamne avec la même vigueur l’irresponsabilité et le manque de tact de ceux qui ont profané la mosquée de Clichy sous Bois et osé perturber la quiétude et la prière des fidèles durant le saint mois de Ramadan. Elle demande à qui de droit de faire toute la lumière sur ces évènements sans précédent, et que les responsables soient jugés et punis pour leur actes.

D’autre part, ces événements semblent mettre à nu les graves défaillances du modèle d’intégration français qui plonge, manifestement, des dizaines de milliers de jeunes des quartiers difficiles dans le désespoir et la misère.

Ces jeunes sont en effet l’objet de graves difficultés scolaires constatées depuis bien longtemps, soufrent, pour les plus âgés d’entre eux, de chômage persistant, de propos humiliants et d’agissements discriminatoires.

La gravité des événements qui agitent la banlieue parisienne ces derniers jours dénote le désespoir dans lequel se trouvent plongés beaucoup de jeunes et qui les amène à considérer qu’ils n’ont plus rien à perdre.

L’UOIF appelle la classe politique, le gouvernement et les pouvoirs publics à mesurer la gravité et la dangerosité de la situation, à se pencher avec acquitté sur les conditions dans lesquelles vivent les jeunes des quartiers difficiles et à mettre en place, à leur profit, une politique audacieuse et de longue haleine.

Aussi, l'UOIF appelle à l'organisation d'assises nationales pour les banlieues et les jeunes, afin de mettre en oeuvre une dynamique nationale impliquant l'école, les parents, les acteurs sociaux, les élus et les autorités religieuses de notre pays, et de déclencher une lutte déclarée : ‘cause nationale’ pour l’égalité des chances et l’intégration sociale, politique et culturelle des jeunes en question.

Paris le 6 novembre 2005