Points de vue

Islam de France

Rédigé par Colin Mohammed | Lundi 7 Octobre 2002 à 00:00

« Il s’agit de représenter l’Islam de France et non l’Islam en France » ne cesse -tel un nouveau converti- de clamer Nicolas Sarkozy. C’est encore cette phrase qu’il lança solennellement le ministre de l’intérieur à la mosquée de Paris, ce samedi.Cet Islam de France, cela fait pourtant près d’une quinzaine d’années que des centaines d’associations musulmanes y travaillent. Beaucoup d’associations dite infréquentables, mais auxquelles leurs sont enviés leur popularité et surtout leur légitimité, ont su travaillé avec les musulmans de France, accompagner le développement d’une conscience. Depuis plus de cinq années, dans l’anonymat pour ne pas dire dans l’indifférence, on assiste à l’émergence de véritables universités populaires.



« Il s’agit de représenter l’Islam de France et non l’Islam en France » ne cesse -tel un nouveau converti- de clamer Nicolas Sarkozy. C’est encore cette phrase qu’il lança solennellement le ministre de l’intérieur à la mosquée de Paris, ce samedi.

 

Cet Islam de France, cela fait pourtant près d’une quinzaine d’années que des centaines d’associations musulmanes y travaillent. Beaucoup d’associations dite infréquentables, mais auxquelles leurs sont enviés leur popularité et surtout leur légitimité, ont su travaillé avec les musulmans de France, accompagner le développement d’une conscience. Depuis plus de cinq années, dans l’anonymat pour ne pas dire dans l’indifférence, on assiste à l’émergence de véritables universités populaires. La réflexion sur les véritables enjeux de la communauté musulmane ne se fait pas seulement lors de dîner ou d’allocutions au sein des rendez vous mondains. Elle se fait tous les jours, par cette seconde et troisième génération de français de confession musulmane. Un dynamisme intellectuel met en branle ces croyants. Chaque week end, les questions, les remarques se font de plus en plus précises dans ces salles louées devenues à l’occasion des amphithéâtres. Les professeurs, conférenciers, et les cadres associatifs mesurent alors les réalités et construisent un discours de plus en plus élaboré sur l’Islam de France.

 

L’Islam de France, c’est également 80 % des mosquées et des salles de prières qui ont accepté participer au processus de la consultation. C'est-à-dire plus de 4000 délégués qui devraient élire les représentants du conseil français du culte musulman. Les imams des mosquées de France comprennent la nécessité d’un organe représentatif. Mais pas à n’importe quel prix préviennent certaines organisations de jeunes musulmans, et surtout pas au prix de l’ingérence du ministère. La volonté de l’Etat à désigner des personnalités qualifiées à hauteur de 50 % de l’assemblée est déjà une atteinte à laïcité comme le précise à juste titre la Ligue des droits de l’homme. Persister dans cette voie risque à n’en pas douter de ruiner les efforts déployés par ces organisations musulmanes qui oeuvrent avant tout pour les musulmans de France.