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Points de vue

Islam contemporain et procréation médicalement assistée

Rédigé par Ludovic-Mohamed Zahed | Jeudi 6 Juillet 2017 à 14:08

           


Islam contemporain et procréation médicalement assistée
La procréation médicalement assistée (PMA) de même que la gestation pour autrui (GPA) ne sont pas des sujets traités par la jurisprudence islamique traditionnelle, communément nommée sharia.

Pourtant, il est possible d’inférer par analogie (qiyas) quel pourrait être le statut de la PMA et de la GPA au regard de l’éthique islamique. En cela, deux positions antinomiques semblent se dégager parmi les musulman-es de France et d’ailleurs.

Le traditionalisme politico-religieux, d’inspiration tribale

Pour les musulman-es partisans d’un islam traditionaliste, dogmatique, appliquant à la lettre des préceptes dits spirituels, en réalité politiques, ancrés dans le contexte social de l’Arabie du VIIe siècle, le fait qu’une femme puisse porter pendant les neuf mois de sa grossesse l’enfant d’un autre couple, n’est pas vu d’un bon œil. Notamment du fait que cette mère porteuse n’est pas liée génétiquement à cet enfant, mais l’accueille dans son utérus tout au long de son développement.

En effet, en accord avec les dynamiques sociétales tribales du VIIe siècle de notre ère commune, en Arabie, le mariage était conçu comme un contrat entre deux individus : l’homme compensait financièrement la femme qu’il épousait, afin de pouvoir jouir exclusivement de son utérus, dans la perspective d’établir une descendance dont la filiation devait être clairement reconnue par l’ensemble des tribus.

Nous sommes bien loin de vivre dans un tel contexte social désormais. Pourtant, les questions qui se posent aux musulman-es dogmatiques sont les suivantes : en ce qui concerne la PMA et GPA, au vu de ces normes islamiques tribales qui n’ont pas évolué depuis des siècles, qui est légalement la mère de l’enfant ? Est-ce la mère de celui qui a contribué au partage des gènes ou est-ce celle qui a enfanté et a donné naissance à ce dernier ? La manipulation génétique, de manière générale, est-elle autorisée au regard de l’éthique islamique la plus authentique ?

Afin de trouver des analogies qui puissent guider leurs réflexions à propos d’un sujet, encore une fois, qui n’est pas traité directement par le dogme islamique traditionnel, les musulman-es traditionnalistes invoquent différents versets coraniques.

Le Coran dit en effet : « Certains d’entre vous répudient leurs femmes en disant : ‟Sois pour moi comme le dos de ma mère !” ; pourtant, elles ne sont pas leurs mères ! Ne sont leurs mères que celles qui les ont enfantés » (s. 58, v. 22). Nulle part il n’est fait mention ici du fait que la mère qui enfante doit être celle qui a fait legs de son capital génétique.

Un autre verset semble plus clair quant au fait que la mère légitime serait celle qui a porté l’enfant : « Nous avons recommandé à l’être humain la bonté envers ses père et mère. Sa mère l’a porté avec peine et elle l’a enfanté avec peine. Entre le début de la grossesse et le moment du sevrage, trente mois se sont écoulés » (Coran, s. 46, v. 15).

Un autre verset encore précise un ordre des choses qui semble naturel aux yeux de ces tribus du désert à l’époque : « Et Nous avons fait aux humains une recommandation au sujet de ses parents – sa mère l’a porté avec peine, jour après jour, le sevrant après deux ans – : Sois reconnaissant envers Moi et envers tes parents, lui avons-Nous enjoint. C’est à Moi que tout retourne » (Coran, s. 31, v. 14).

Pourtant, ces versets traitent de questions métaphysique (place de l’être humain au sein de la famille, de l’Univers), non de questions sociétales, et encore moins d’hypernormalisation de la filiation stricto sensu.

Ainsi, même si certains versets semblent mettre clairement l’accent sur la relation utérine entre la mère et l’enfant, en disant que nos mères sont celles qui nous donnent naissance, aucun statut juridique clair ne semble ressortir de ces versets-là en matière de filiation. Il semble plausible de considérer que lorsque le Coran nous parle de filiation, c’est à des fins éthiques et non juridiques.

Par exemple, en arabe, l’utérus se dit rahim et fait référence également aux « valeurs » familiales (pluriel arham), fondées sur la parenté et le lien de compassion qui les lie les enfants au reste de leur famille. Rahma est un autre dérivé, qui signifie compassion.

Il est à noter ici, quant à la traduction des termes arabes, que ces mêmes dogmatiques musulmans ont le plus grand mal à interpréter le terme rahma (traditionnellement traduit par « miséricorde divine ») comme la « matrice de Dieu » qui porte notre humanité en gestation.

Ces références coraniques à l’« utérus » semblent donc bien d’ordre métaphysique, et non politique : ce qui est évoqué par le Coran, ici, s’inspire d’un contexte social qui est reconnu comme tel, tout en élevant la pensée des êtres humains vers des aspirations plus justes.

Les musulman-es dits « progressistes », l’inclusion de tou-te-s

Alors, le dogmatisme d’inspiration tribale ne cloisonne-t-il pas l’humanité dans une représentation binaire, nataliste de nos destinées ?

Justement, respecter les « liens du sang » aujourd'hui, n'est-ce pas de reconnaitre leur plein droit aux enfants élevés dans une famille donnée, reconnaitre leur filiation particulière, adaptée à un contexte sociétal humain par définition dynamique, en perpétuelle évolution, quel que soit leur capitale génétique à la base, quelle que soit la façon dont ils ont été conçus ?

Même à considérer que le dogme est là pour sanctifier de toute éternité une tradition tribale particulière, pourquoi alors ne retenir que l’analogie légale exclusive, sans prendre en compte les analogies inclusives ?

En cela, en islam, il s’agit du même type de questionnement qui est soulevé en ce qui concerne les formes de filiations alternatives au modèle traditionnel, qu’il s’agisse de la filiation par PMA, GPA, ou par adoption plénière (la kafala – adoption sans modification du patronyme des enfants adoptés – est la seule reconnue par le dogme islamique traditionnel). L’adoption plénière aurait été formellement interdite à l’époque des premiers Arabo-musulmans vivant au sein de sociétés tribales où le fait de ne pas connaitre vos père et mère génétiques faisait de vous un paria.

Je citerai un premier exemple d’analogie inclusive possible en la matière. Selon le Coran, tout porte à croire que le prophète Joseph a lui-même été adopté par des commerçants égyptiens, du fait de la jalousie meurtrière de ses frères de sang. Rien dans la tradition islamique ne vient condamner, hors contextes sociétaux particuliers, cette forme de filiation alternative : « Et celui qui l’acheta était de l’Égypte. Il dit à sa femme : ‟Accorde lui une généreuse hospitalité. Il se peut qu’il nous soit utile ou que nous l’adoptions comme notre enfant.” Ainsi avons-nous raffermi Joseph dans le pays et nous lui avons appris l’interprétation des rêves. Et Allah est souverain en Son Commandement, mais la plupart des gens ne savent pas » (Coran, s. 12, v. 21).

Islam contemporain et procréation médicalement assistée
Ainsi, au vu de l’inconsistance des arguments avancés par les partisans d’une filiation strictement génétique, au sens élaboré par les sociétés arabo-musulmanes, l’adoption plénière a finit par être adoptée par de grands pays musulmans, où l’éducation populaire et le niveau socioéconomique sont les plus élevés du monde dit « arabe » : c’est le cas en Tunisie, en Turquie, au Liban, ainsi qu’en Indonésie. (lire A. Vulbeau, « La kafala ou le recueil légal de l’enfant », Informations sociales 2008/2, n° 146, p. 23-24 ; pour la Tunisie, voir la loi n° 1958-0027 du 4 mars 1958 relative à la tutelle publique, à la tutelle officieuse et à l’adoption).

On peut considérer que ces sociétés à majorité musulmane, en voie de sécularisations postmodernes, ont choisi une forme de jurisprudence fondée sur l’analogie axiologique inclusive, privilégiant la maslaha (le bien-être du plus grand nombre). D’ailleurs la société civile tunisienne, première à avoir réalisé la nécessité d’une révolution éthique et sociale en 2011, discute en ce moment même de la possibilité ou non de recourir à la GPA pour certains couples hétérosexuels stériles.

Je citerai un deuxième exemple d’analogie inclusive possible en la matière. Il y a en effet un autre cas dans la jurisprudence islamique traditionnelle qui doit retenir notre attention : celui des frères et sœurs par allaitement, rida’a. Le Prophète des musulman-es aurait été frère de lait avec son oncle germain : Hamza Ibn Abd-Al-Muttalib. Les différentes nourrices ne sont pas considérées comme des mères adoptives, il est vrai, mais comme des tutrices. De plus, il est interdit aux frères et sœurs de lait de se marier entre eux.

Pour autant, ce jugement éthique, qui fait passer le dogme traditionaliste avant le bien-être des individus – une maslaha pourtant mise en avant par nombre de théologiens islamiques –, est-il toujours d'actualité dans des sociétés occidentales, comme la France, où, à l’inverse, c’est justement le fait de ne pas être totalement intégré à la famille dans laquelle vous grandissez qui fait de vous un enfant de second ordre, puis un adulte à l’identité fragilisée ?

La PMA et la GPA peuvent donc être considérées comme des question d’éthique inédites, où l’analogie inclusive peut contribuer à l’émancipation des individus, plutôt que de chercher la restriction des libertés individuelles, l’hypernormalisation des corps, des identités et même des filiations.

Perspectives islamiques universalistes

C’est Ibn ‘Arabi, le maitre des maitres du soufisme, qui disait ceci au sujet de l’élaboration de règles jurisprudentielles : « L’ijtihad (communément traduit par « effort d’interprétation ».) pour nous, c’est l’effort qui permet d’atteindre la disposition intérieure (isti’dad al-batin) grâce à laquelle on devient capable d’accueillir cette inspiration particulière (hadha l-tanazzul al-khass) qu’aucun prophète ni envoyé ne pouvait accueillir à l’époque de la prophétie » (Ibn ‘Arabi, Les Illuminations de La Mecque : anthologie présentée par Michel Chodkiewicz, Albin Michel, 1997).

Quant à la question de l’analogie, quelle soit strictement exclusive ou inclusive, voilà ce que le maitre en pensait : « Ce que la Loi tait n’est pas plus fortuit que ce qu’elle énonce. Si chaque mot de la sharia a un sens, l’absence d’un mot en a un aussi et l’être humain, s’il ne doit pas transgresser la parole de Dieu, n’a pas à la combler. Les ‟trous” de la Loi font partie de sa plénitude » (Ibn ‘Arabi).

On ne peut donc pas affirmer clairement, de ce qui précède, que dans toutes les situations, et quelles que soient les raisons, il serait interdit en islam d’avoir recours à la PMA ou à la GPA. C'est à chacun-e de prendre sa décision en son âme et conscience, comme tou-tes citoyen-nes.

Ainsi, au sein de républiques laïques, où l’islam n’est qu’une philosophie de vie, une inspiration axiologique parmi d’autres, il n'est pas souhaitable d'élaborer un nouveau dogme sur quelque sujet que ce soit, mais bien au contraire de continuer de réformer nos représentations identitaires en continuant de tracer ensemble ce sillon d'une philosophie de vie islamique universellement inclusive, y compris envers les enfants issu-e-s de PMA et de GPA.

****
Directeur du cabinet CALEM, Ludovic-Mohamed Zahed est auteur de Le Coran et la Chair (Max Milo, 2012), LGBT musulman-es : du placard aux lumières, face aux obscurantismes et aux homonationalismes (Des ailes sur un tracteur, 2016), Homosexualité, Transidentité & Islam (CALEM éd., 2017) et Islams en devenirs (CALEM éd., 2017).





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par joseph le 07/07/2017 10:51 | Alerter
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La Cour de Cassation vient de valider une GPA . Cela n 'est pas sans lien avec la loi Taubira qui mène naturellement à la légalisation d’une PMA sans père et par la suite à la GPA
C 'est donc la loi autorisant le mariage gay , camouflé en " mariage pour tous " qu 'il faut analyser
L'union d'un homme et d'une femme est différente de l'union entre deux hommes ou entre deux femmes.
En effet l 'homosexualité est le rejet de l'altérité sexuelle alors que l'hétérosexualité fait vivre la complémentarité sexuelle. Ce sont donc deux comportements incompatibles, voire contraires .
De plus la différenciation sexuelle est à la base de la vie, elle est donc vitale pour la société.
l 'homosexualité par contre ne présente aucun intérêt pour la société. Celle-ci n 'a à légiférer que pour les domaines intéressant la société et donc n ' a pas à donner de droits liés à ce comportement. Le principe d 'égalité ne peut s'exercer entre des choses aussi différentes que l 'homosexualité et l' hétérosexualité. Par contre les homosexuels peuvent se prévaloir du principe de liberté pour vivre leur sexualité.

Le mariage pour tous c 'est la reconnaissance juridique de la confusion. Avec cette loi un homme peut en effet indifféremment épouser un homme ou une femme. Une femme peut épouser une femme ou un homme. Cette confusion se rapporte à la distinction la plus fondamentale , le fait d 'être un homme ou une femme. Notre société semble avoir perdu sa faculté d ' analyse, de jugement.

La loi Taubira doit être...  

2.Posté par Dfff le 07/07/2017 13:56 | Alerter
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Non mais vous êtes sérieux Saphirnews ? Vous donnez la parole a cette personne se disant progressiste et qui ne fait que de l'innovation avec l'islam ce qui est complètement haram. Cet homme qui veut soit disant placer des femmes imams ? Cet homme qui veut accepter l'homosexualité dans l'islam ?!! Cet homme qui il me semble, est homosexuel ? Mais qu'est-ce qui vous passe par la tête de publier l'avis d'un homme qui n'a rien d'un savant, ni d'un theologicien et qui ne fait qu'innover en se disant d'un islam soit disant progressiste. Honte à vous Saphirnews ! Que Dieu vous guide

3.Posté par Melen le 07/07/2017 14:36 | Alerter
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Joseph. Vous dites, l'homosexualité est le rejet de l'altérité sexuelle alors que l'hétérosexualité fait vivre l'altérité sexuelle.
Je vais encore mentionner monsieur Enthoven. Décidemment ça fait deux fois que je commente en le citant aujourd'hui.
Je me souviens avoir lu chez lui que certains voyaient dans l'homosexualité le fait d'aimer son semblable et pas un autre. J'avais pensé, comment peut t-on confondre, ou va t-il chercher tout ça. Mais je constate en vous lisant qu'il a raison.
Vous confondez Joseph. Vous mélangez tout.
Ca n'a pas trop de rapport mais si l'on prend l'exemple d'une personne noire qui aime un noir, elle aime une personne et pas un noir. bien que l'on puisse etre attiré par les noirs.
Etre homosexuel ce n'est pas rejeter l'autre sexe, c'est aimer une personne.
J'en reste là car je ne sais pas trop comment l'exprimer, mais vous vous trompez Joseph. Réfléchissez-y et vous verrez que vous vous trompez.

4.Posté par Melen le 07/07/2017 14:44 | Alerter
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Je suis complètement avec d'accord avec l'article.
J'ai constaté que souvent certains avancent pour arguments des choses qui ne sont écrites nulle part, qui ont tendance à piocher pour broder une analyse qui leur convient plus qu'autre chose.

5.Posté par Melen le 07/07/2017 15:17 | Alerter
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Dites dfff. De l'innovation. Mais ou donc allez-vous chercher ça.
Pourquoi de l'innovation d'ailleurs, parce que ça n'a jamais été dit. Ben maintenant c'est fait.
Il n'a jamais été interdit de discuter et replacer les textes dans un contexte puisqu'il existe un mot pour le dire. Vous etes une personne rigide qui ne le voulait pas juste. Un peu d'honneteté et de franchise s'il vous plait.
Il y a deux ou trois jours je lisais ici un article ou ce thème était abordé aussi.
L'auteur avait une autre opinion. Il semble que vous ne lisiez pas les articles donc.
Il était cité dans l'article un passage du coran sur lequel l'auteur s'appuyait pour faire sa démonstration.
Pour lui la pma était autorisée mais pas la gpa.
Il m'avait fait me poser la question de savoir comment il en arrivait à déduire ça dans le passage qu'il citait et ou il trouvait dans le passage qu'il était écrit que c'était interdit.
Dfff. Validez pour vous meme l'analyse qui vous convient mais laissez aux autres la liberté d'en avoir une autre. Chacun est libre d'etre d'accord ou pas avec un tel ou un autre.
Vous n'avez pas imposer aux autres ce qu'il convient de penser ou de valider.

6.Posté par Melen le 09/07/2017 16:37 | Alerter
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La gestation pour autrui n'est qu'un outil mécanique selon moi.
Comme on accepte le foie d'un autre pour soi meme ou de donner le sien à un autre, l'utérus n'est lui aussi qu'un organe et n'est pas autre chose.
Si l'on peut donner son sperme ou un ovule, pourquoi ne pourrait t-on pas preter son utérus. C'est un peu incohérent autrement.
Ce n'est dans le fond que la morale qui rentre en jeu selon moi.
On peut etre aidé mécaniquement ou on ne le peut pas, et donc accepter pma et gpa ou aucun des deux pour une logique.
Après il faut savoir ce que l'on met derrière le mot enfanter, si c'est le fait de porter ou si c'est le fait de créer.
Une femme ne crée pas un enfant toute seule, elle le porte.
Par choix ou forcée, par intérêt financier ou lors d'un viol par exemple.
C'est donc une affaire de sens, celui que l'on donne aux mots, aux choses et de morale, ce que l'on trouve acceptable et ce qui ne l'est pas.
Personne n'aurait l'idée de forcer une femme violée à accepter sa grossesse.
C'est son avis qui compte, qui prime. Egalement elle doit etre libre de le porter et d'accepter cet enfant si elle veut.
Ce n'est donc pas tant le fait d'enfanter qui fait la filiation mais plus le fait de l'accepter ou pas. Pour une logique il faut qu'il en soit de meme dans tous les cas de figure.
Cet enfant est le mien, je le veux. Cet enfant n'est pas le mien je ne le veux pas.
La morale compte mais la raison est tout aussi importante. Et on a tendance à en faire abstraction. Pour cette raison...  

7.Posté par Jiji le 10/07/2017 10:44 | Alerter
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Est-ce qu'on pense une minute aux droits de l'enfant ?
La gestation pour autrui n'est pas qu'un outil mécanique Melen.

J’aimerais voir des études sur la santé mentale des femmes ayant "loué leur utérus" plusieurs années après. Se remet-on de ne pas voir l'enfant qui a grandi dans notre ventre ? Comment va l'enfant puis l'adulte né de cette mère qu'il ne connait pas ? qu'il ne verra peut-être jamais ? Comment vont les enfants nés de dons de sperme ou d'ovule ? Sont-ils des adultes équilibrés, heureux ? Ou ont-il cette quête de leurs racines inscrite en eux toute la vie ? Il n'y a qu'à voir le drame de ses personnes nées sous X qui recherchent désespérément la trace de leurs parents biologiques... toute leur vie !
Entre le droit à l'enfant et le droit de l'enfant... il faut choisir.

8.Posté par Melen le 10/07/2017 14:33 | Alerter
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La gpa c'est choisir de porter un enfant et pas décider d'avoir un enfant que l'on nous enlèverait.
Les femmes qui le font ne veulent pas d'enfant.
Je pense qu'un enfant peut avoir envie de savoir à quoi elle ressemble, si elle est heureuse.
Je pense aussi qu'elle meme peut attendre une reconnaissance, une gratitude que l'enfant devrait manifester, comme merci de m'avoir fait, c'est grace à toi que je suis là.......des sentiments de cet ordre de là doivent sans doute exister.
C'est dans la nature humaine de désirer tout connaître, tout savoir. Vous semblez dire que c'est un intéret pour l'enfant, tout ça, mais il me semble que c'est le contraire et que c'est avoir un intérêt pour soi meme.
Ceux qui recherchent leurs parents ne cherchent pas leurs parents, mais à mettre un visage sur un fantome. à satisfaire une curiosité, à connaître ses gouts, ses opinions, pourquoi il (elle) a fait ça, comment est sa famille s'il (elle) en a une, s'il est heureux.......etc.
Les divorces aussi peuvent avoir un impact, tout ce qui est d'ordre sentimental, lorsque l'on est petit on idéalise ses parents, on pense qu'ils resteront toujours ensemble, on croit que lorsqu'un adulte s'engage il ne peut pas s'etre trompé.
Qu'un adulte quand il dit et promet quelque chose c'est vrai.
Puis on découvre qu'on s'est trompé, que ce que l'on appelle l'amour n'est valable que parce qu'on le dit et que ça n'existe donc pas.
Que les adultes se trompent, font des betises, mentent.
On commence ensuite à tout re...  

9.Posté par Melen le 10/07/2017 14:52 | Alerter
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Je n'avais pas lu tout votre commentaire Joseph. Je suis mort de rire.
C'est la façon dont c'est écrit qui m'a fait rire.
Des phrases bien formulées et tout. Ahou, j'ai rigolé.
Par contre ça ne fait pas du tout réac. Mais alors pas du tout.

10.Posté par Jiji le 10/07/2017 15:05 | Alerter
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Melen, vous parlez à la place des personnes concernées.
"La gpa c'est choisir de porter un enfant et pas décider d'avoir un enfant que l'on nous enlèverait. Les femmes qui le font ne veulent pas d'enfant."
J'aimerais avoir la confirmation de cette affirmation de la part des femmes concernées.
"Ceux qui recherchent leurs parents ne cherchent pas leurs parents, mais à mettre un visage sur un fantôme. à satisfaire une curiosité"
Idem, j'aimerais que les enfants qui recherchent leurs parents biologiques confirment cette affirmation.

En l'absence de certitude sur l'équilibre psychologique et le bien-être des enfants issus de ces "conceptions non conventionnelles" ou des mères-porteuses, on devrait faire prévaloir le principe de précaution, c'est un minimum vital. Mais non, on jour avec la vie des gens, au nom du droit, droit à la liberté, droit à avoir un enfant, droit à louer ses organes, droit à l'amour ou je ne sais quoi.
Les droits, ok, et les devoirs ? Et la responsabilité ? et la protection des plus vulnérables ?

Dire que les femmes "choisissent" de porter un enfants qu'elles ne garderont pas parce qu'elles n'en veulent pas, c'est une méconnaissance des dérives de ce système. Qui loue son utérus dans les pays où c'est autorisé ? Les mêmes qui vendent leurs organes ou leur sang. Je vous le donne en mille : les plus pauvres.
On ne peut pas faire abstraction de cette réalité : les plus riches iront louer les services des femmes dans le besoin à l'autre bout de la planète s'il le fau...  

11.Posté par Melen le 11/07/2017 18:06 | Alerter
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Je pense que l'intérêt de l'enfant c'est de savoir qu'il a été voulu et qu'il est aimé.
Le reste c'est de la littérature.
Un enfant dans tous les cas ne choisit pas ses parents. C'est une impossibilité.
On l'assume (ou pas) on l'élève (ou pas) mais il ne nous appartient pas.
Pourquoi fait t-on comme si avec l'argument de dire c'est mon enfant, c'et moi qui l'ai fait, il est donc à moi. Et le contraire bien entendu. C'est mon père, c'est ma mère, c'est grace à eux que je suis là, ils sont mes parents à moi et pas à un autre.
On ne veut pas que l'enfant se pose de questions juste.
On ne peut pas dire à un enfant je ne t'ai pas choisi. C'est inconcevable à dire, mais pourtant c'est ça, en vérité on ne l'a pas choisi. .
Si on subtilise un enfant à une mère pour en mettre un autre elle ne s'en apercevra pas, il ne sera à elle que quand elle aura mémorisé son visage, quand elle l'aura reconnu comme étant le sien tandis qu'il n'est pas le sien.
Quelque part notre enfant n'est notre enfant que parce qu'on le dit donc.
C'est un enfant que l'on a voulu et pas notre enfant.
Mais on lui explique le contraire. L'enfant pense, comprend que c'est lui qui a été voulu, sa personne à lui et pas un autre. Je ne t'ai pas voulu toi, c'est inconcevable à dire.
On s'attache à lui mais en vérité on aurait pu s'attacher à un autre de la meme manière.
On utilise des mots pour dire les choses que l'on pense etre appropriés, mais bien souvent on dit des choses qui ne sont pas vraies.

12.Posté par Jiji le 11/07/2017 19:13 | Alerter
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De la littérature Melen... c'est tout à fait ce que je me dis quand je lis votre message.
À la place de "Je pense que" je vous propose de demander directement aux concernés. On va pas dire à leur place ce qu'ils ressentent ou doivent ressentir hein.

13.Posté par Melen le 12/07/2017 17:25 | Alerter
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Je suis obligé d'utiliser le terme je pense que puisque ce que l'on exprime tant que ce n'est pas de la science n'est jamais qu'un point de vue, un sentiment qui nous est propre et qui n'est pas partagé par tous, qu'il s'agisse d'adultes ou qu'il s'agisse d'enfants.
J'aurais d'ailleurs pu écrire ma phrase avec les mots je pense en moins car il me semble qu'ils sont de critères essentiels bien que ce ne soit pas toujours le cas et que certains ont su se construire sans jamais avoir été aimé.
Ou le contraire. Un enfant ayant bénéficié de ces conditions mais qui éprouve malgré tout un mal etre.
L'intérêt de l'enfant peut aussi etre un tas d'autres choses. Etre scolarisé à égalité s'il est autiste par exemple (et vlan une pique au politique)
Et oui, l'intérêt de l'enfant ne se résume pas à une filiation. La non discrimination en est un aussi.
Les concernés ne peuvent s'exprimer qu'àprès, on ne peut pas anticiper. il faut qu'ils soient nés pour pouvoir le faire (lol)
On ne peut ni revenir en arrière ni prévoir.
Partant de ce principe il faudrait interdire tout ce qui pourrait entrainer des conséquences négatives, comme le divorce. Un retour en arrière donc.
Ou l'adoption pourquoi pas. Des enfants sans parents donc. On tombe dans l'absurdité.
Sachant qu'avoir un enfant n'est en vérité qu'une adoption, le fait de l'accepter (ou pas car c'est aussi avoir un enfant) pour préserver un enfant il ne faudrait donc pas avoir d'enfant en résumé.
Pour que les enfants disent leurs sentiments...  


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