Connectez-vous S'inscrire

Monde

Interdiction du voile dans le sport : la France sévèrement taclée par des experts de l’ONU

Rédigé par Lina Farelli | Lundi 28 Octobre 2024 à 16:45

           

« La neutralité et la laïcité de l’État ne sont pas des motifs légitimes d’imposition de restrictions des droits à la liberté d’expression et à la liberté de religion ou de conviction », ont fait savoir, lundi 28 octobre, des experts des Nations unies, qui se sont prononcés contre l’interdiction du port du voile dans le sport en France, au niveau amateur comme professionnel.



L’interdiction du voile dans le sport en France est une mesure « discriminatoire », ont estimé, lundi 28 octobre, quatre rapporteurs spéciaux et le groupe de travail des Nations unies sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles.* En conséquence, elle « doit être annulée », ont-ils plaidé.

« Les décisions des fédérations françaises de football et de basketball d’exclure des compétitions les joueuses portant le hijab, y compris au niveau amateur, de même que la décision du gouvernement français d’empêcher les athlètes françaises portant de hijab de représenter le pays lors de jeux olympiques de Paris, sont disproportionnées et discriminatoires, et enfreignent leurs droits de manifester librement leur identité, leur religion ou croyance en privé et en public, et de prendre part à la vie culturelle », fait-on savoir dans un communiqué relayé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme.

« La neutralité et la laïcité de l’État ne sont pas des motifs légitimes d’imposition de restrictions des droits à la liberté d’expression et à la liberté de religion ou de conviction. Toute limitation à ces libertés doit être proportionnée, nécessaire pour atteindre l’un des objectifs énoncés en droit international (sécurité, ordre et santé publique, droits d’autrui), et justifiée par des faits qui peuvent être démontrés, et non par des présomptions, des hypothèses ou des préjugés », appuient les experts.

Ces derniers déplorent en outre la décision prise par le Conseil d’État en juin 2023 dans le cas de la Fédération française de football (FFF) qui, en plus de confirmer « la mesure discriminatoire dans la pratique du sport », semble « sous-tendre que tout port du hijab dans l’espace public - expression légitime d’une identité et d’une croyance - est assimilable à une atteinte à l’ordre public ».

Parce que « les femmes musulmanes qui portent le hijab doivent avoir des droits égaux de participer à la vie culturelle et sportive, et de prendre part à tous les aspects de la société française dont elles font partie », la France « doit revenir sur les mesures discriminatoires interdisant aux femmes et aux filles qui choisissent de porter le hijab de participer aux sports, et assurer le respect de ses obligations internationales en matière de droits humains ».

« Dans un contexte d’intolérance et de fortes stigmatisations envers les femmes et filles choisissant de porter le hijab, la France doit prendre toutes les mesures à sa disposition pour les protéger, assurer leurs droits et promouvoir l’égalité et le respect mutuel de la diversité culturelle », ont-ils conclut.

* Outre le Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles, les experts sont Alexandra Xanthaki, rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels, Nicolas Levrat, rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités, Nazila Ghanea, rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction, et Irene Khan, rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression.

Lire aussi :
Interdiction du voile aux JO Paris 2024 : Amnesty dénonce « l’hypocrisie discriminatoire » de la France
Ramadan et football : « La FFF fait une lecture zélée et laïciste de la laïcité »
Football : la FFF interdit casques et collants, les joueurs musulmans dans le viseur
Une basketteuse française exclue d’une compétition de basket, le port du voile en cause (vidéo)
JO de Paris 2024 : le non répété de la France au port du voile




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Abdoulaye le 28/10/2024 17:19 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Le haut commissariat rappelle les droits de l’homme ( enfin de l’être humain) qui datent de 1948 dans leur déclaration universelle à Paris.
Dommage que la France refuse d’appliquer les droits fondamentaux de la liberté de conscience.

2.Posté par François CARMIGNOLA le 28/10/2024 18:01 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Dans "liberté de conscience" il y a "liberté", celle des Iraniennes, bafouée au delà de tout par l'obligation (sous peine des pires punitions) de porter le fichu fichu et "conscience", celle de l'origine de la coutume et qui est de distinguer les femmes "libres" des esclaves quand elles faisaient leurs besoins la nuit au VIIème siècle, afin d'éviter les viols inopportun (voir le tafsir de Ibn Khatir, part intégrale des traditions sunnites, au sujet du verset 33/59).

Et on nous parle de "pudeur", pour mieux acter le ridicule et la laideur de cette sinistre "obligation religieuse" dont la mode, imposée par l'invasion islamiste, est marque de son emprise. La France y résiste, et pays de la mode, cela veut dire ce que cela veut dire !

3.Posté par Abdoulaye le 28/10/2024 21:11 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
@ François. Ah ça vous fait mal que les juristes de l’ONU vous rappellent la loi et ce qu’est la liberté et la laïcité. On vous l’a pourtant expliqué souvent ici.
Quant à la laideur du voile, cet avis très subjectif ne peut pas faire force de loi…

4.Posté par François CARMIGNOLA le 29/10/2024 07:09 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Les juristes de l'ONU parlent au sujet des lois Iraniennes d'"apartheid basé sur le genre" et de "persécution basée sur le genre". Cela ne semble pas vous émouvoir.

Que ne le disent-ils pas pour la France, qui sans remettre en cause la liberté individuelle pour l'instant dans l'espace public, se contente de contraindre, au nom de la liberté de conscience et de la laïcité dans le sport : les adversaires des voilées sont soumises à l'insulte de passer pour des esclaves impudiques.

Ne croyez donc pas trop à l'efficacité des "juristes de l'ONU". Soumises à divers lobbies les organisations internationales, aujourd'hui complètement discréditées, sont infectés par toutes les influences, en particulier les islamistes.

Saviez-vous que l'Europe est un financier important des frères musulmans, qui rejetés de presque tout le monde musulman, n'a plus que le gauchisme décadent européen pour vivre, à côté du mouvement LGBT ?

5.Posté par Abdoulaye le 29/10/2024 12:49 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
@ François. Contrairement à vous, je suis totalement pour la liberté des femmes à s’habiller tel qu’elles le souhaitent. Donc, je suis aux côtés des femmes iraniennes qui luttent pour la liberté de porter ou non le voile.
Dans la religion musulmane, l’intention est prépondérante, si des femmes portent le voile par la contrainte, ça en fait des hypocrites ce qui est la pire des choses. Les femmes doivent choisir librement, ce que vous leur refusez en mettant en avant vos vieux préjugés et éléments de langage habituels.

6.Posté par François CARMIGNOLA le 29/10/2024 18:00 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
@abdoulaye Les femmes iraniennes ne luttent pas pour la "liberté de porter le voile ou non", elles luttent contre une idéologie mortifère imbécile et cruelle, qui assise sur l'évidence des textes musulmans impose l'évidence d'une affreuse obligation.

Ce que vous dites sur le respect hypocrite d'une contrainte est ainsi un peu limite, car il s'agit bien d'une obligation coranique dictée par Dieu et on se demande de quelle tradition sunnite vient votre interprétation.

33/59 : Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Dieu est Pardonneur et Miséricordieux.

Toutes les traditions sunnites, tafsir, et hadiths sont évidemment unanimes sur la question: il n'y a aucune espèce de "liberté" (et puis quoi encore?) de ne pas respecter ce qui est une prescription divine caractérisée. Les femmes des ansars sont "comme des corbeaux", c'est Ibn Khatir qui le dit.

À partir de là, il y a le "problème de l'islam", c'est-à-dire les arrangements, réinterprétations plus ou moins hypocrites qui permettent de "supporter" ces obligations (et il n'y a pas que cela, il y a aussi, je vous le redis, l'amputation des voleurs, la sexualité avec les enfants, la peine de mort pour les apostats et l'esclavage).

Ce que vous nous servez n'est qu'une variante de ces arrangements, en plus celle émise par les frères musulmans à destination des mécréants qu'on veut tromper en l...  

7.Posté par Dullier le 30/10/2024 12:20 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
L’ONU, surprenant ! 😳 https://eclj.org/religious-freedom/un/succes-du-lobbying-islamique-aux-nations-unies?lng=fr

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter

Les affirmations diffamatoires et les propos racistes, antisémites, islamophobes ne sont pas tolérés et seront donc supprimés. Idem pour les contributions trop longues ou n'ayant aucun rapport avec le sujet de l'article.

SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !