Sur le vif

Inde : quand de jeunes musulmans aident un hindou à enterrer sa sœur

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 20 Juin 2018 à 09:06



Dans un contexte où le discours de certains politiciens indiens cherche à diviser la communauté hindoue et musulmane dans le pays, des citoyens envoient des messages de paix et d’union à travers des actions d’entraide et de solidarité qui défient les discours haineux et discriminatoires.

Saluée par beaucoup d’internautes, l’action de ces cinq hommes musulmans qui ont aidé un hindou à enterrer sa sœur démontre qu’au-delà de la politique, il existe une volonté de cohésion de ces deux communautés.

Un geste d'entraide fort

Quand sa famille a tourné le dos à cet hindou, l’aide est venue de là où il ne s’attendait pas. Selon GulfNews, Bhavani, une hindoue de 52 ans a succombé à un arrêt cardiaque samedi 16 juin. N’étant pas mariée, c’est son frère, Krishna qui a recueilli sa dépouille et a demandé à sa famille et à ses connaissances de l’aider pour les rites funèbres.

« Jusqu’à samedi après-midi, la dépouille était restée à la maison de Krishna puisque personne n’est venu l’aider. C’est alors que Shaukath, Hamza, Nazeer, Riyaz et Farooq ont commencé à collecter des fonds et l’ont aidé à incinérer le corps », rapporte toujours GulfNews. Une aide improbable, mais fort bienvenue.

« La fraternité existe encore dans notre société et en voici un exemple. Autant les politiciens essaient de nous diviser, mais, par le cœur, on reste unis parce que nous sommes des êtres humains et non des politiciens avides qui font la distinction au nom de la religion uniquement pour leur fauteuil, leur pouvoir et une vie luxueuse. Les gens doivent comprendre que, si une émeute éclate, qui souffre ? Seulement des gens ordinaires et non des politiciens », écrit un des nombreux internautes sur Facebook.

Malgré le retentissement de leurs actions sur les réseaux sociaux, ces jeunes musulmans, héros d’une société unie dans la diversité, ont affirmé au Times Of India : « Nous n’avons pas fait ça pour la publicité. Nous sommes venus pour aider, sans tenir compte de l’ethnie ou de la religion de la défunte. Nous voulions envoyer un message que les morts ne devraient pas être privés des derniers rites ».

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