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Ils viennent d’Afrique... en train d'attérissage

Rédigé par Dramé Ibrahima | Jeudi 26 Février 2004 à 00:00

Un corps sans vie a atterri mardi matin dans une propriété de Groslay dans le Val d’Oise. Un jeune africain, âgé de 20 à 25 ans, sans nom, sans adresse a tenté comme beaucoup d’autres avant lui, le voyage périlleux dans le train d’atterrissage d’un avion pour rejoindre le « paradis » français. Ce cas révélateur du drame africain n’est pas isolé. Chaques années se sont deux à trois corps qui sont retrouvé glacés ou disloqués, dans la plus grande indifférente des autorités. L’immigration qui fait si peur nécessite à l’heure actuelle un vrai débat de la part des dirigeants politiques



Un corps sans vie a atterri mardi matin dans une propriété de Groslay dans le Val d’Oise. Un jeune africain, âgé de 20 à 25 ans, sans nom, sans adresse a tenté comme beaucoup d’autres avant lui, le voyage périlleux dans le train d’atterrissage d’un avion pour rejoindre le « paradis » français. Ce cas révélateur du drame africain n’est pas isolé. Chaques années se sont deux à trois corps qui sont retrouvé glacés ou disloqués, dans la plus grande indifférente des autorités. L’immigration qui fait si peur nécessite à l’heure actuelle un vrai débat de la part des dirigeants politiques

 

En août 99, ce sont deux collégiens guinéens qui avaient été retrouvés morts de froid à Bruxelles dans un train d’atterrissage. Conscients du risque pris, ils avaient sur eux un message adressé  « aux Excellences messieurs les membres et responsables de l'Europe » Un cri de désespoir : « Si vous voyez que nous nous sacrifions et exposons nos vies, c'est parce qu'on souffre trop en Afrique et qu'on a besoin de vous pour lutter contre la pauvreté et mettre fin à la guerre en Afrique » des mots simples qui traduisent toute la frustration de ces jeunes africains.

 

Le rêve français

Sans emploi ni ressources dans leurs pays d’origines, l’occident est vu comme une réelle échelle sociale. Un travail au noir, un salaire modeste, un logement insalubre dans un des nombreux foyers africains ou des logements sociaux font partis des lourdes concessions qui leur permettraient de faire vivre leurs familles restées au pays. Pour toute une génération de jeunes africains, la France, ancienne colonie, est particulièrement prisée.

 

Le poids de l’histoire

Leurs arrière-grands-parents, « la force noire », ont été enrôlés en première ligne, dans une guerre qui n’était pas la leur. Ce raisonnement pourrait paraître rapide, c’est pourtant celui des jeunes africains qui gardent en mémoire la colonisation française subie durant des années. C’est l’incompréhension qui règne. Dure réalité : à l’heure actuelle des anciens combattants infirmes ne touchent de la France qu’une maigre pension : « ça ne représente rien » se plaint un vieil homme malien qui a servi dans l’armée française. D’autant plus que la France s’est arrangée pour ne pas régler la globalité des pensions d’anciens combattants, selon les propos du président sénégalais Abdoullaye Wade.

 

Quelques jours après le sommet France-Afrique, ce genre de cris d’alarme doit tout particulièrement attirer l’attention des responsables politiques...