Sur le vif

Hongrie: victoire historique pour les socialistes

Rédigé par Laila Elmaaddi | Lundi 24 Avril 2006 à 09:04



La coalition de centre-gauche au pouvoir en Hongrie a remporté la majorité au Parlement à l'issue du second tour des élections législatives de dimanche, et devient ainsi la première équipe gouvernante à être réélue dans ce pays depuis la chute du communisme.

Selon des résultats presque définitifs annoncés par la Commission nationale électorale, le Parti socialiste (MSZP), emmené par le Premier ministre Ferenc Gyurcsany, et son partenaire de la coalition, l'Alliance des démocrates libres, obtiennent 210 des 386 sièges du Parlement, soit 12 de plus qu'actuellement. Les deux partis d'opposition, le Fidesz/Union civique hongroise et le Forum démocratique hongrois (MDF), en remportent 175, alors q'un candidat indépendant obtient le dernier siège.

Le président Laszlo Solyom a annoncé que dès que les résultats seront définitifs, il entamerait des pourparlers avec les partis au Parlement pour former un nouveau gouvernement dès que possible. "Je veux remercier tous les citoyens qui ont exercé leur droit de vote", a-t-il déclaré. "Nous avons gagné!", a lancé pour sa part le Premier ministre à ses partisans réunis au siège du Parti socialiste. "Je remercie ceux qui ont dit (...) que la coalition devait continuer, avec même plus de courage et plus d'influence, tout ce qu'elle a commencé".

Le chef du Fidesz/Union civique hongroise, Viktor Orban, a concédé la défaite. "Ceux qui s'unissent gagnent, alors que ceux qui n'arrivent pas à joindre leurs forces perdent toujours", a-t-il déclaré, faisant référence au MDF, le parti avec lequel le Fidesz avait essayé de s'unir entre les deux tours de scrutin.

Lors du premier tour, le 9 avril, le Parti socialiste et l'Alliance des démocrates libres avaient remporté 113 sièges, contre 99 pour les partis d'opposition de centre-droit. Un second tour devait être organisé dans toutes les circonscriptions où les candidats n'avaient pas obtenu la majorité absolue des suffrages. Selon des résultats presque définitifs, la participation était de 64,3%, contre 67,8% au premier tour. Plus de huit millions d'électeurs étaient appelés aux urnes.

Le Premier ministre sortant Ferenc Gyurcsany a précisé qu'en cas de réélection, son principal objectif serait d'apporter paix et sécurité à ses concitoyens à tout moment de leur vie, tout en améliorant la compétitivité du pays. "Je voudrais créer plus d'union que nous n'en avions", a-t-il expliqué après avoir voté dans une école.

Quel que soit le vainqueur du scrutin, le prochain gouvernement aura la lourde tâche de préparer le pays à l'éventuelle adoption de l'euro, malgré son lourd déficit budgétaire. Pendant la campagne, le chef du Fidesz Viktor Orban a prévenu que le maintien de la gauche au pouvoir se solderait par de nouvelles coupes budgétaires, un taux de chômage en hausse et une inflation galopante.

M. Gyurcsany a fait savoir que si les socialistes obtenaient la majorité absolue, ils gouverneraient sans leur actuel partenaire, l'Alliance des démocrates libres. Ce serait alors la première fois depuis 1990 que la Hongrie se doterait d'un cabinet dont les postes seraient monopolisés par un seul parti.