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Religions

Hajj : ces pèlerins aux trajets hors du commun vers La Mecque

Rédigé par | Mercredi 9 Août 2017 à 11:55

           

Aller à pied ou à vélo à La Mecque est aujourd'hui devenu une aventure hirs du commun. Focus sur sept cas récents de pèlerins qui ont choisi de se rendre à La Mecque pour accomplir le Hajj à la force de leurs mollets et surtout d’un mental d’acier.



Senad Hadzic, originaire de la Bosnie-Herzégovine a parcouru à pied les 5 700 km qui séparaient sa ville et La Mecque.
Senad Hadzic, originaire de la Bosnie-Herzégovine a parcouru à pied les 5 700 km qui séparaient sa ville et La Mecque.
Cinquième pilier de l’islam, le grand pèlerinage (Hajj) à La Mecque est obligatoire pour les fidèles musulmans qui ont les capacités physiques et financières de le faire. Longtemps, ce pèlerinage fut accessible à un nombre très limité de personnes tant le périple pour traverser les déserts et montagnes jusqu’à la cité sainte était difficile. Il s’agissait bien souvent du voyage d’une vie et les pèlerins n’étaient pas sûrs de revenir sains et saufs chez eux.

Les temps ont changé mais, chaque année, des aventuriers de l’extrême tentent le challenge à pied ou encore à vélo pour des raisons tout à fait différentes. Ce qui était auparavant une norme est devenue hors du commun tant l'écrasante majorité des pèlerins partent à La Mecque en avion, en bateau et en bus.

En 2007, un Tchétchène a réalisé l'incroyable exploit de rallier, à 63 ans, son petit village d’Ourous Martan (à 30km de Grozny, capitale de la Tchétchénie) à La Mecque.

Djanar-Aliev Magomed-Ali a parcouru 12 000 km en dix semaines en pédalant sur sa bicyclette. Il est passé par Bakou (Azerbaïdjan), Téhéran, Damas et Jérusalem. De passage en Irak, il raconte avoir reçu des brimades de la part de soldats américains.

Interrogé sur ses motivations pour un tel voyage, il a expliqué qu’il a accompli ce miracle pour sa mère : « Je lui ai répondu que je ne pouvais pas parce que je n'avais pas de moyen de locomotion pour y aller (...) et elle m'a répondu que j'avais un vélo et que je devais m'en servir. » Le retraité n’a cependant pas incité les gens à suivre son exemple. « C'était une route très difficile, je ne conseillerais à personne de le faire », a-t-il expliqué.

Une quête de spiritualité

Certains suivent la voix de leur mère ; d’autres écoutent leurs rêves ou illuminations. En 2012, Senad Hadzic, originaire de la Bosnie-Herzégovine a parcouru à pied les 5 700 km qui séparaient sa ville de La Mecque.

Parti en décembre 2011, il est arrivé en octobre 2012, à quelques jours du début du début du Hajj. Il déclare « avoir marché au nom d’Allah, pour l’islam, pour la Bosnie-Herzégovine ». Il raconte avoir « fait un même rêve à huit reprises lui indiquant le chemin qu’il devait emprunter ». Malgré les recommandations de ses proches, il a traversé la Syrie en pleine guerre civile. « Allah m’a montré l’itinéraire de la lumière. On m’a prié de passer par l’Irak, mais j’ai rêvé de la Syrie et j’ai obéi au message de Dieu », se justifia-t-il.

Senad Hadzic a marché pendant 314 jours avec 20kg de bagages, parfois dans des conditions dantesques, mais avec le soutien de gens bienveillants qui lui ont offert le gîte et le couvert. Son courage a été récompensé par la famille royale saoudienne qui en a fait son invité d’honneur.

Les Sud-Africains Natheem Cairncross et Imtiyaz Haron se sont eux aussi lancé le défi de rejoindre La Mecque à vélo en 2010. Ils ont affiché une quête de spiritualité pour motivation. « Nous souhaitions voyager de cette manière afin de nous préparer à faire face à la rigueur que l’on doit avoir lors du pèlerinage », expliquaient-ils à la BBC.

Agés de 28 et 25 ans, ils ont quitté le Cap pour parcourir 11 000 km et traverser le Botswana, le Zimbabwe, le Mozambique, le Malawi, la Tanzanie et le Kenya. Bloqués par l’Ethiopie et le Soudan qui ont refusé de leur accorder un visa, ils ont dû prendre un avion direction la Turquie. Ils ont ensuite terminé leur périple, toujours en vélo en passant par la Syrie et la Jordanie.

L’épopée a duré neuf mois durant lesquels ils ont essentiellement dormi sous leurs tentes ou dans des mosquées. Les deux étudiants en sciences islamiques ont été soutenus par les habitants qu'ils rncontraient sur la route et qui les accueillaient chaleureusement. « A chaque endroit que nous parcourions, ils nous accueillaient et étaient très heureux de savoir que nous nous rendions au Hajj. La nourriture n’a jamais été un problème puisque les gens prenaient grand plaisir à nous offrir les meilleurs plats », racontent-ils.

Une aventure similaire mais moins longue, celle de Mohammad Mabo Chin, parti du Xinjiang, province de l'ouest de la Chine. Quelque 8 000 km et quatre mois plus tard, il était arrivé à destination en 2016.

Délivrer un message

Faire un road trip vers la qibla est aussi un moyen de délivrer un message. C’est le cas du Pakistanais Kharlzada Kasrat Rai qui, à 37 ans, a rallié Karachi et La Mecque à pied. Il a réalisé cette performance en 2013 afin de « délivrer un message de paix et unir la communauté musulmane ». La distance parcourue a été de 3 678 km en l’espace de 117 jours.

Accueilli en Arabie Saoudite en héros par des représentants du gouvernement saoudien, le Pakistanais n’en était pas à son premier exploit. En effet, il détenait deux records du monde de « marche pour la paix ».





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Melen le 22/08/2017 13:53 | Alerter
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On n'a pas idée.
Quand on pense que ça peut se faire en une journée.
Un billet d'avion, petit tour de la kaaba re billet d'avion et c'est fini.
Lol.
Je m'amuse bien sur.
Faire des marches n'a pas de rapport. il y a la dimension de temps que l'on ne retrouve pas lorsque l'on est transporté.
Pas la meme en tout cas. Lorsque l'on est transporté ce n'est pas nous qui agissons.
La marche à une notion concrète de passé présent futur, chaque pas effectué est toute ces dimensions en meme temps.
La marche est ce qui peut le mieux symboliser le temps.
C'est comme une trotteuse d'horloge, sauf que c'est nous meme.
Quand on est transporté on regarde l'horloge, quand on marche c'est nous l'horloge.
Un pas c'est une seconde, c'est du vrai temps, puis une autre.......etc.
C'est un peu comme si nous étions nous meme le temps et ça fait bien sur y penser et penser à tout autre chose aussi.
Ce autre chose est aussi du temps bien sur.
On pense au passé, à ce que l'on est entrain de faire, marcher, on se projette, je marche vers le bout de la route, je marche vers tel village, ou on pense plus loin encore, vers tel pays, je marche vers demain.
On pense au passé et au futur en meme temps dans le présent, on se retourne, on pense je ne remarcherais plus jamais dans ce champs. La marche c'est la vie.
On appelle le temps la vie. Mais on devrait l'appeler le temps.
La vie c'est le temps. C'est comme ça qu'elle devrait s'appeler. Le temps.


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