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Fadela Amara juge 'dégueulasse' l'amendement sur les tests ADN

Rédigé par LELEGANT KOBELE | Mercredi 10 Octobre 2007 à 11:39

Interviewée hier matin mardi 9 octobre sur la radio France Inter, la Secrétaire d'Etat à la politique de la ville Fadela Amara a jugé "dégueulasse" l'amendemant à la loi sur l'immigration sur les tests ADN. Un terme qui a aussitôt suscité la polémique et les commentaires, à gauche comme à l'UMP.



Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la politique de la Ville
"L'ADN je ne suis pas d'accord parce que je pense qu'on touche à quelque chose qui n'est pas bon pour notre pays. Je le dis aussi en tant que fille d'immigrés : y en a marre qu'on instrumentalise à chaque fois l'immigration, pour des raisons très précises. Je trouve ça dégueulasse !" a déclaré hier mardi Fadela Amara sur les ondes de France Inter.

"Je suis une femme libre, ne l'oubliez jamais. Je suis ni pute ni soumise", a-t-elle ajouté : "J'ai la possibilité de dire ce que j'ai à dire et, très franchement, le jour vraiment où ce sera trop insupportable, le jour où ce sera trop dur, eh bien je partirai !"

Aussitôt, les propos de la secrétaire d'Etat à la politique de la Ville ont suscité la polémique. Pour Patrick Devédjian, le secrétaire général de l'UMP, Fadela Amara a "injurié les députés de la majorité".

"Si on juge que certains membres du gouvernement ont un comportement dégueulasse, une seule conclusion: on en part" a quant à lui jugé le député UMP François Goulard, tandis que son collègue George Tron expliquait sur RTL que "Madame Amara, comme d'autres, doit bien comprendre que ces mots sont à la fois insultants et déplacés".

Tentant de mettre fin à la polémique, Yves Jégo, le porte-parole de l'UMP a déclaré : "Chacun est libre d'exprimer ses positions. A partir du moment où ne remet pas en cause les politiques qui sont mises en oeuvre, la capacité d'expression est libre".

Pour sa part, en déplacement à Moscou, Nicolas Sarkozy a prévenu les journalistes présents sur place : "Je vais demander à chacun qu'il veuille bien s'apaiser".

A gauche Henri Emmanuelli s'est demandé : "Je veux bien que Mme Amara ait des considérations très dures mais elle devrait plutôt se poser la question de ce qu'elle fait là au milieu de ce gouvernement", tandis que Maxime Gremetz, du PCF, lançait : "Moi, si j'estime qu'un gouvernement auquel je participe prend une décision aussi dégueulasse, je m'en vais tout de suite. On ne peut pas rester dans un gouvernement de dégueulasses".

Dénonçant "la guerre des mots", le porte-parole du Premier ministre Laurent Wauquiez a déclaré ce matin sur RTL : "Fadela Amara a contribué à secouer un peu les choses. Tant mieux, ça fait du bien, ça apporte de l'oxygène". "Dans l'arène politique du côté de l'opposition, on a remplacé la guerre des boutons par la guerre des mots. De grâce, un peu de sérénité" a-t-il lancé.