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Points de vue

Et si Dieu aimait plus les pécheurs que les non-pécheurs ?

Rédigé par Mohamed Bajrafil | Lundi 30 Août 2021 à 11:00

           


Et si Dieu aimait plus les pécheurs que les non-pécheurs ?
C’est une question très sérieuse que les anciens théologiens musulmans se sont posée des siècles durant, notamment à partir d’un verset du Coran qui dit « Dieu aime les repentants ainsi que ceux qui se purifient ». Et d’un propos du Prophète qui dit : « Si vous ne pêchiez pas, Dieu vous aurait remplacés par une autre espèce qui pécherait, Lui demanderait pardon et Il lui pardonnerait. »

Il est, en effet, vrai, comme le fait remarquer Ibn Al-Qayyim dans ses Madārig, qu’il n’est nullement fait mention dans le Coran de l’amour de Dieu à l’endroit des non-pécheurs. Si la remarque est pertinente, ce qu’il en a tiré comme conclusion me semble plutôt loin de la réalité puisqu’il suppose l’existence d’humains non-pécheurs. Ce qui n’est pas vrai, sauf pour les prophètes et messagers, avec un débat théologique sur la nature de la faute commise par un prophète ou un messager.

Pécher n’est donc pas une nature seconde chez l’Homme, mais plutôt une nature primaire, une nature sui generis de l’Homme. Chercher à ne pas pécher, c’est ce qui est contre-nature, contrairement à ce qu’on croit. Au demeurant, toute personne qui donne l’impression de ne jamais pécher cache souvent une déchéance devant laquelle même Baal Zebūb (Belzébuth) se sentirait saint. Et pour éviter qu’on s’en aperçoive, elle se drape d’une sainteté factice et se met à juger les autres.

Est-ce à dire pour autant qu’il nous est souhaitable de pécher ? Non, loin s’en faut. Et ce, même s’il nous est inévitable de pécher. Nous devons en revanche essayer de nous en éloigner, notamment des péchés gratuits, qui sont ceux qui ne nous font rien gagner.

Vivons intelligemment en évitant le mal gratuit

Réfléchissons deux secondes. Que gagne-t-on à calomnier les autres ? A les haïr ou à les rabaisser ? Rien, à bien y réfléchir. Ce sont là des exemples de péchés gratuits ! Que gagne-t-on à amputer un arbre d’une de ses feuilles ou à embêter une bête ? Un faux plaisir éphémère dont on ne se souvient pas une seconde plus tard.

Les péchés majeurs - il n’y en a pas quelque 460 comme l’affirme le savantissime shaféite, Ibn Hagar Al-Haytamī - sont tous des péchés gratuits. Car gagne-t-on quelque chose à associer Dieu à quelque chose ? À manquer à nos devoirs vis-à-vis de nos parents ? À mentir constamment ? À tuer ou violenter l’autre ? A lui confisquer son droit ?

Vivons donc intelligemment en évitant le mal gratuit, en priant Dieu de nous aider à reconnaître notre faiblesse en tant qu’Homme et notre force en tant qu’être aimé de Son créateur, qui ne cesse de l’aimer, quand bien même il fait n’importe quoi ! « Dis, demande le Coran au Prophète, Ô vous mes serviteurs qui avez outrepassé les limites sur leurs personnes! Ne désespérez point de la miséricorde divine. Dieu absout tous les péchés. » Et surtout, soyons modestes car nul n’est infaillible.

*****
Mohamed Bajrafil est linguiste et théologien. Il est auteur de l’ouvrage Islam de France, l’an I.

Lire aussi :
L’urgence du regard critique sur le fiqh : de l'impératif de sortir de la sacralisation de la jurisprudence islamique et de leurs savants




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Premier Janvier le 31/08/2021 19:43 | Alerter
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Je pense que l'on ne peut pas ne pas fauter.
Pour pouvoir le faire il faudrait sans cesse repenser ses propres pensées et donc être dans l'impossibilité de penser.
Tout à l'heure je vais me préparer à manger, je devrais être contraint de penser à ma préparation et dans un même temps penser à garder en tête que je dois repenser ce que je suis entrain d'écrire ici par exemple (on ne peut pas ne pas fauter).
Et ainsi de suite pour toutes les pensées, paroles, actes.
Il faudrait sans cesse repense le langage lui même puisque les choses ne sont vraies qu'au moment ou on les dits.
Si l'on dit, on peut ne pas fauter on ne peut le dire qu'après avoir fait l'expérience de la faute.
C'est donc que l'on a pas d'autre choix que de fauter.
A moins, bien sur, de connaitre déjà tout ou de le faire par vice, mais là on tombe dans la pathologie. A moins d'être vicieux personne ne prépare d'avance le mal.

2.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 05/09/2021 15:03 | Alerter
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Misère du péché à qui on ne peut échapper ! Vous êtes mur pour supplier que l'on vous ("on" , devinez à qui je pense) accorde la faculté de demander sérieusement à ce qu'on vous tire de là... Je dis ça, je dis rien...

3.Posté par Premier janvier le 05/09/2021 20:53 | Alerter
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Je n'ai pas compris François.
Lorsque l'on sait de quelque chose qu'il existe, et une seule fois suffit à faire exister quelque chose, c'est donc qu'il ne faut pas être celui qui a fauté le sujet et pas la faute elle même.
C'est donc d'une personne dont il est question, laquelle on ne le sait pas, ça ne peut donc être que la première.
Puisque l'on dans l'impossibilité de savoir dire qui était cette première personne, potentiellement l'unique ça ne peut être que la faute elle même qui soit la faute.
Sans origine, sans raison, sans but.

4.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 06/09/2021 18:49 | Alerter
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Vous n'avez décidément pas l'esprit religieux...
Comme vous l'expliquez, la faute, le péché est le propre de l'homme, on n'a pas d'autre choix que de fauter. Je puis (si vous le voulez) vous dérouler ce qu'il faut faire à partir de là et il y a plusieurs étapes.
Je me réfèrerai aux grandes traditions chrétiennes torturées par la question. 200 cantates de Bach en décrivent en détails les tenants et aboutissants: il suffit de se laisser bercer par la musique...

5.Posté par Premier Janvier le 06/09/2021 20:57 | Alerter
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Je ne connais pas monsieur Bach. Lui non plus ne se connaît pas d'ailleurs.
On se reconnaît à la limite et encore, il faut avoir une bonne mémoire.
J'ai 30 ans aujourd'hui et je n'ai commis aucun péché. Peut être à 40 il en sera autrement. Je ne les aurait peut être jamais d'ailleurs. A un moment donné on a pas commis de faute donc. Après l'avoir commise non plus puisque l'on dit un autre temps, un après.
Soit la faute est à moi, exclusivement à moi et on ne peut la retrouver nulle part ailleurs et jamais aucune autre fois, soit elle n'est pas à moi et n'est donc à personne puisque moi c'est tout le monde.
Elle ne peut exister que si on la reconnaît. Pour reconnaître quelque chose il faut l'avoir déjà connu. Sans cela on ne peut que le décrire sans savoir dire ce que c'est, ce qu'il y a dedans.
Je n'ai jamais été jaloux mais je sais le décrire. Ce que c'est je ne sais pas le dire, je ne peux que le commenter, l'expliquer.
Ni même celui qui l'a déjà été ne peut pas savoir ce que c'est. Pour qu'il puisse le faire il faudrait qu'il n'en existe qu'une seule et la sienne.
Et là on revient en amont, elle serait à lui et donc mourrait avec lui.
On a dit, je sais reconnaître une faute, je sais donc ce que c'est.
On a dit une faute. On trouve donc deux fautes. Au moins deux. Puisque l'on a dit une. Ca ne colle pas.
Je saurais ce que c'est sans jamais en l'avoir connue, lue, vue, entendue.
Ca ne peut que la faute elle même qui soit la faute. La seule, l'unique qui contiendrait toutes...  

6.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 07/09/2021 10:39 | Alerter
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"J'ai 30 ans aujourd'hui et je n'ai commis aucun péché."
Vous êtes donc prêt à tout pour qu'on vous souhaite votre anniversaire...

7.Posté par Premier janvier le 11/09/2021 19:48 | Alerter
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Ceux qui ne me connaissent pas ne le peuvent pas. Lol.
Pour ceux qui me connaissent ils savent que j'ai toujours trouvé ça complètement con.

8.Posté par Premier janvier le 19/09/2021 20:28 | Alerter
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Sans trop entrer dans les détails j'ai attaqué le train postal si je dérive c'est en aval mon univers est carcéral mon amour j'ai péché
Sans trop entrer dans les détails il est grand temps que je m'en aille je sens le feu dans mes entrailles cette injection qu'on dit létale mon amour j'ai échoué
Sans dévoiler trop de mystère j'ai quitté cette vie de misère j'ai ma devise j'ai mon dicton les gens c'est tous de sacrés cons mon amour j'ai basculé de l'autre coté
C'est des paroles du chanteur Benjamin Biolay.
Je comprends de cette chanson qu'il y parle de la peine de mort. D'un individu qui reconnaît qu'il a fauté mais que sans cela la faute serait quand même là.


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