Religions

Entre tradition prophétique et culture

Rédigé par Lazrak Jihen | Jeudi 13 Mars 2003 à 00:00

Entre tradition prophétique et culture, le jour de ‘Achoura, revêt différentes significations. ‘Achoura, dérivé de ‘achara, qui signifie dix, correspond au dixième jour du mois de Muharram, premier mois de l’année musulmane lunaire.De l’Islam sunnite à l’Islam chiite en passant par le Maghreb, ‘Achoura est vécue différemment.
Jeûne, fête, ou commémoration, chacun marque à sa façon ce jour,qui cette année, a lieu le jeudi 13 mars.



Entre tradition prophétique et culture, le jour de ‘Achoura, revêt différentes significations. ‘Achoura, dérivé de ‘achara, qui signifie dix, correspond au dixième jour du mois de Muharram, premier mois de l’année musulmane lunaire. De l’Islam sunnite à l’Islam chiite en passant par le Maghreb, ‘Achoura est vécue différemment. Jeûne, fête, ou commémoration, chacun marque à sa façon ce jour, qui cette année a lieu le jeudi 13 mars.

 

Entre tradition prophétique…

Le jour de ‘Achoura est issue d’une tradition prophétique qui remonte à Moise, prophète des enfants d’Israël.  En 622, le prophète Mohammed, à son arrivée à Médine, après l’émigration ou hégire, alla à la rencontre des juifs le jour du Youm Kippour, fête de l’expiation, qu’ils avaient l’habitude de jeûner. Il voulait s’enquérir des raisons de ce jeûne. Les juifs expliquèrent que « c’est le jour où Dieu donna la victoire à Moise et aux fils d’Israël », jour où la mer rouge se fendit en deux, et où les troupes de pharaon furent englouties.

Par conséquent, le prophète Mohammed (pbsl), ordonna aux musulmans de jeûner ce jour-là, en ajoutant le jeûne du neuvième jour du mois de Muharram pour les années à venir. Ce jeûne fut prescrit avant l’obligation du jeûne du mois de Ramadan. De nos jours, les musulmans perpétuent cette tradition et jeûnent le neuvième et dixième jour du mois de muharram.

 

…et culture

Les musulmans considèrent donc ‘Achoura comme un jour de jeûne. Mais dans certains pays comme le Maroc, les pratiques culturelles sont venues s’ajouter aux traditions religieuses. En effet, ‘Achoura est synonyme de fête des enfants. Les parents offrent des cadeaux à leurs enfants. Rkia, aujourd’hui mère de famille, se souvient des jours de ‘Achoura au Maroc à Casablanca : «  On achète des T’areg (tam-tam), Darbouka, tout ce qui concerne le chant, des jouets, des poupées pour les filles et des voitures pour les garçons, on s’amusait avec des pétards…on faisait un feu le soir de ‘Achoura, et pendant la journée on allait au cimetière visiter les morts…Et on mangeait des dattes, des amandes…c’était super, mais bon selon chaque vile c’est différent. » Mais n’allait pas demander à Rkia, pourquoi toutes ces pratiques, elle ne saurait répondre, elle ne sait d’ailleurs pas pourquoi on fête le jour de ‘Achoura.

Les musulmans les plus avertis vont diront que ces pratiques sont des innovations et qu’elles ne relèvent pas de l’Islam.

 

'Achoura chiite'?

Les chiites, quant à eux, accordent une extrême importance à ‘Achoura. C’est le jour de la commémoration de la mort de Hussein, petit-fils du Prophète et fils de Ali ibnou abi Talib.

Dans les pays musulmans chiites, comme en Iran, des manifestations impressionnantes de flagellation sont réalisées dans les rues. Les hommes se flagellent et s’infligent des coups jusqu’au sang. Les gens se lamentent sur la mort de Hussein. Contrairement à ce concept de fête au Maroc, la « ‘Achoura chiite » est vécue comme un jour de deuil.

 

 

Sans nul doute, que ‘Achoura marque une date importante de l’histoire juive, musulmane chiite ou sunnite. Reste que le souvenir de cette date n’est pas identique.