Sur le vif

Elections: l'Italie plus divisée que jamais

Rédigé par Laila Elmaaddi | Mardi 11 Avril 2006 à 09:15



Mardi matin, la plus grande incertitude régnait en Italie où la coalition de centre-gauche emmenée par Romano Prodi a remporté la Chambre des députés du Parlement italien tandis que des résultats encore partiels accordaient une avance d'un siège à la Maison des Libertés (coalition de centre-droit) de Silvio Berlusconi. Cette situation sans précédent pourrait bloquer la formation d'un nouveau gouvernement et conduire la Botte italienne vers une nouvelle ère d'instabilité politique. Désormais, le sort du pays est entre les mains des Italiens de l'étranger qui disposent de six sièges au Sénat et dont les bulletins doivent encore être dépouillés.

Alors que les résultats pour le Sénat étaient toujours partiels, il ressort des résultats définitifs publiés tôt mardi par le ministère de l'Intérieur qu'à la Chambre des députés, l'Union de Romano Prodi remporte 49,8% des votes contre 49,7% pour la Maison des Libertés (coalition de centre-droit) de Silvio Berlusconi. Selon une nouvelle loi électorale, la coalition gagnante obtient automatiquement 55% des sièges. Au Sénat, les résultats accordaient une avance d'un siège à la coalition de Silvio Berlusconi, avec 155 mandats contre 154 pour l'Union de M. Prodi. Cependant, six sièges de sénateurs restent encore à pourvoir avec le vote des expatriés.

Il faut donc attendre les résultats du dépouillement de ces bulletins pour savoir si, au terme d'une soirée marquée par l'incertitude et les revirements des pronostics, l'Italie se retrouvera pour la première fois de son histoire avec deux majorités contradictoires ou si la coalition de M. Prodi dominera les deux chambres du Parlement. Une certitude cependant, les Italiens ont voté en masse, le taux de participation atteignant près de 84%, selon le ministère de l'Intérieur. L'hypothèse de deux majorités contradictoires ne pouvait toutefois pas être écarté, ce qui rendrait le pays ingouvernable. Le Sénat et la Chambre des députés ayant en effet un pouvoir égal, il est nécessaire pour pouvoir gouverner d'avoir la majorité dans les deux assemblées. Les dirigeants de gauche comme de droite des deux coalitions ont déjà expliqué qu'en cas de majorités opposées, de nouvelles élections législatives seraient inévitables.